Accès au contenu
Ration alimentaire

Corriger soi-même sa ration avec la méthode Obsalim

Développée par un vétérinaire, Bruno Giboudeau, la méthode Obsalim propose d’observer les animaux pour identifier les manifestations directes des troubles de l’alimentation afin de les corriger. Des formations via les chambres d’agriculture sont régulièrement proposées.
Corriger soi-même sa ration avec la méthode Obsalim

Il a fallu quinze ans de travail au Dr Bruno Giboudeau pour mettre au point sa méthode, qui repose sur 142 symptômes alimentaires repérables sur les ruminants. Obsalim pour observation et alimentation s'adapte aux bovins, aux ovins et aux caprins. Contrairement à l'approche théorique qui part des calculs de rations, le vétérinaire propose de maîtriser les problèmes d'alimentation en les repérant par l'observation des animaux constituant le troupeau. « L'alimentation des animaux repose souvent sur une approche analytique avec les besoins théoriques, le suivi de performance de la production, etc, souligne Bruno Giboudeau. Or, cette méthode montre parfois des carences que l'on observe sur le terrain. La réponse des animaux à l'alimentation peut montrer une grande variabilité. » La méthode permet de prendre en compte quatre niveaux d'analyse : la ration calculée, la ration distribuée, la ration ingérée et la ration assimilée.

Des symptômes précis

Par l'observation, la méthode permet de valider ou corriger la ration. Aussi, le concepteur a identifié des zones sur les animaux qui traduisent leur réaction à l'alimentation : l'œil, l'échine, la zone PHG, la robe, la mamelle, l'urine et les bouses, les sabots ou encore le nez. Par exemple, si dans un troupeau beaucoup de vaches présentent un nez très humide où les aliments collent, une décoloration des poils entre la zone blanche et rouge et une peau des mamelles grasse. Que par ailleurs, elles se lèchent souvent la zone PHG et il est constaté que des bulles se forment dans les bouses qui sont collantes et élastiques, tous ces signes ont une signification.
Grâce à un jeu de cartes, un livre de référence voire à un logiciel pour les plus exigeants, les symptômes qui peuvent être observés sont présentés. Le jeu de cartes en présente 61 parmi les plus fréquents (sur 142) et permet par exemple à l'éleveur d'identifier facilement, au champ ou dans la stabulation, ceux qui s'appliquent à son troupeau et ainsi déterminer d'où vient le déséquilibre alimentaire. Dans le cas présenté ci-dessus, la ration n'a pas une bonne stabilité ruminale et le conseil serait d'ajouter dans la ration du foin avant de lâcher les vaches au pré.
Pour un bon fonctionnement, l'alimentation doit assurer au rumen un tapis fibreux qui ralentit le transit des concentrés et (ou) fourrages riches en azote ou en énergie. Il s'agit donc de jongler entre rumination et production en faisant un assemblage des différents aliments mais aussi en agissant sur l'organisation des repas. La méthode Obsalim propose différents niveaux d'observation, d'abord celui du troupeau au loin, puis l'examen de la propreté des individus formant le troupeau. Ensuite, il s'agit de rechercher les symptômes alimentaires.

Tous les systèmes d'élevage

L'intérêt de la méthode Obsalim selon son concepteur est qu'elle fonctionne avec tous les systèmes d'élevage. Cet outil donne des solutions possibles que les éleveurs peuvent ou non s'approprier. Un troupeau ainsi surveillé a toutes les chances de ne pas dépasser ses seuils de tolérance face aux déséquilibres métaboliques et de ne pas basculer dans une pathologie plus grave. Sa production s'équilibre d'elle-même autour du bien-être, de la santé et de la capacité de production des animaux et des aliments.