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Nuisibles

Corvidés : comment les reconnaître ?

Les corvidés peuvent parfois s’en prendre aux cultures, voire aux troupeaux d’ovins, lors de la période sensible des agnelages. Pour éviter cette situation, voici quelques éléments à avoir en tête.

Corvidés : comment les reconnaître ?
La corneille noire

Le grand corbeau
Comme son nom l’indique, il est de grande taille, avec des ailes longues et pointues, et un bec noir, épais et long « Il est reconnaissable à son cri rauque haut perché », indique Florian Veau, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Ardèche. Le grand corbeau vit en couple mais peut aussi avoir un comportement de groupe, entre autres l’hiver et dans le cas de jeunes individus non rattachés à un nid. « On observe notamment des regroupements dans les décharges à ciel ouvert », souligne Florian Veau. 
« C’est un charognard qui peut être attiré par le placenta des brebis et des grands mammifères en général. Il peut ainsi s’en prendre à un agneau juste né, s’il n’est pas protégé en bâtiment ou en l’absence de chien de troupeau. S’ils sont plusieurs, les grands corbeaux sont capables de tuer un animal faible à coups de becs, mais cela n’arrive pas sur des animaux vigoureux et en bonne santé. »
Durant la période d’août à février, le grand corbeau se nourrit des déchets de chasse. « Mais durant la trêve printanière, qui coïncide avec la période des agnelages, on peut imaginer qu’il recherche de nouvelles ressources alimentaires et puisse avoir un comportement brutal », indique Florian Veau. 

La corneille noire
La corneille noire est entièrement noire, de la pointe du bec au bout de la queue en passant par les pattes. Son plumage est brillant, et sa taille est d’une cinquantaine de centimètres. Espèce vivant en groupe, la corneille noire peut également - hors période de reproduction - se mêler à d’autres espèces comme le grand corbeau ou le freux.
Elle affectionne les espaces agricoles et les surfaces toujours en herbe, naturelles ou non (prairies de fauche, pâtures, pelouses). Elle occupe aussi le milieu urbain (parcs et espaces verts). Nécrophage, la corneille noire se nourrit d’animaux morts mais peut aussi avoir un comportement prédateur envers les passereaux, par exemple. Des cas de prédation sur des élevages de volailles ou de gibiers à plumes lui ont valu d’être classée « nuisible » dans certains départements. Elle se nourrit également de graines et peut occasionner des dégâts sur les cultures (semis).

Le corbeau freux
Bien plus petit que le grand corbeau, son plumage est entièrement noir. La confusion avec la corneille noire est toujours possible mais son bec est plus droit et pointu et laisse apparaître la peau blanchâtre à la base. Son cri est nasillard et assez bruyant.
« C’est une espèce grégaire qui peut former des colonies importantes, explique Florian Veau. Assez peu farouche, il n’est toutefois pas charognard. Il peut cependant occasionner des dégâts sur les semis et de la gêne (bruits, fientes...).» Il consomme également des vers et campagnols. 

M. C.

Que faire  suite à une attaque de corvidés ?

1 ) Recueillir des preuves
Tout agriculteur confronté à des dégâts commis par des corvidés doit en donner la preuve : photos, vidéos, témoignages de voisins… Il convient de recueillir tout ce qui permet d’étayer la véracité du propos. 
Il est parfois difficile de savoir à qui imputer la cause de la mort d’un animal. Les corvidés peuvent en effet s’en prendre à des animaux préalablement prédatés par le renard, par exemple.
2 ) Signaler les faits
L’agriculteur ayant subi des attaques sur ses cultures ou son troupeau doit rapidement le signaler : direction départementale des territoires (DDT), office français de la biodiversité (OFB, ancien ONCFS), chambre d’agriculture et syndicats agricoles peuvent être conjointement saisis, mais également d’autres acteurs qui peuvent apporter leur expertise comme la fédération départementale de chasse ou la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Dans son signalement, il convient d’apporter un maximum de précisions sur les faits : jour et heure de l’attaque, informations sur l’animal (âge, état de santé) ou la culture attaquée, nombre de corvidés, nature et ampleur des dégâts (y compris en termes financiers), photos et témoignages.
L’agriculteur peut également demander une expertise auprès des interlocuteurs cités. 

Dans quel cas  peut-on détruire les corvidés ?

Dans certains territoires, il est possible, sous conditions, de détruire les espèces classées « susceptibles d’occasionner des dégâts ».
Le grand corbeau bénéficie d’une protection intégrale, contrairement au corbeau freux et à la corneille noire. Ces deux derniers peuvent être chassés durant la période dédiée par les détenteurs d’un droit de chasse.
Par ailleurs, dans certains territoires, il est possible de détruire ces espèces à condition qu’elles fassent l’objet d’un classement en « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (autrefois dites « espèces nuisibles »). Cette liste est définie tous les trois ans par arrêté du préfet de département, suivant les propositions faites par la profession agricole, les services de l’Etat et les acteurs de l’environnement (Office français de la biodiversité notamment). 

Les corvidés en images