Côtes-du-Rhône : bon démarrage de la campagne 2017-2018

Après une récolte 2016 intéressante en volume, les sorties de chais sur la campagne 2016-2017 pour les vins de la Vallée du Rhône ont été dynamiques. De quoi reconstituer une partie des stocks. De quoi surtout anticiper la faiblesse des volumes du millésime 2017. D'ailleurs, la campagne actuelle a démarré plus tardivement mais, depuis octobre, les transactions sont pour le moins dynamiques.
Sur la campagne 2016-2017, les sorties de chais des Côtes-du-Rhône régionales sont en recul de 3 % à 1,4 million d'hectolitres (Mhl). À fin juillet 2017, les stocks sont en augmentation de 13 %, « ce qui équivaut à 8,3 mois de sortie, commentait Sébastien Lacroix, responsable de l'observatoire économique d'Inter-Rhône, lors de l'assemblée générale de la Fédération des caves coopératives de Vaucluse, qui s'est tenue dernièrement à Gigondas. C'est plutôt mieux que ce que nous avions en 2013 et nous espérons que ce niveau de stock permette de couvrir la petite récolte 2017. »
À fin octobre, les sorties représentaient 342 524 hl, en hausse de 6,7 % par rapport à l'année précédente. « C'est un bon démarrage pour la campagne 2017-2018, un peu en avance par rapport aux dernières années. Nous avons une cinétique proche de celle enregistrée en 2013-2014 mais qui n'augure pas de la suite, vue, une fois encore, le niveau de la récolte 2017 », ajoutait le responsable. Sur le vrac, les volumes échangés sont en baisse de 2,1 % avec un léger tassement des prix moyens (- 1 % sur le rouge à 138,20 €/hl et - 1,8 % sur le rosé à 140,90 €/hl).
Bonne progression en grande distribution
Côté marché, en grande distribution (GD), la part des AOP rouges de la Vallée du Rhône, sur cinq ans, est en progression en volume et en valeur. Cette tendance s'est confortée lors de la dernière campagne « puisque les taux de présence en linéaire grande distribution au premier semestre sont passés, en volume, de 25,3 % en 2013 à 26,2 % en 2017 ; et en valeur de 19,9 % à 21,6 %. La Vallée du Rhône est le vignoble qui a le plus progressé au niveau national, remarquait Sébastien Lacroix. Vues les difficultés sur la grande distribution, c'est une bonne évolution ! »
En tendance, le rosé continue à gagner des parts de marché (32,1 % des ventes en GD en 2017 contre 14,8 % en 1997), au détriment principalement des rouges qui ont perdu l'équivalent de 16 000 hl. Les blancs sont en légère augmentation sur cette même période (17,8 % contre 14 %).
Sur les huit premiers mois de 2017, les ventes de la Vallée du Rhône baissent de 2 % en volume (stable en valeur) avec, pour les rouges (qui représentent 81 % des ventes) : moins 3,3 % en volume et plus 0,8 % en valeur ; pour les blancs (2 % des ventes) : + 13,5 % en volume et + 8,5 % en valeur ; et pour les rosés (17 % des ventes) : - 2 % en volume mais + 3,2 % en valeur.
En restauration, les vins de la Vallée du Rhône sont présents dans 76 % des établissements français. « Huit restaurants sur dix ont au moins une référence de la région mais, en moyenne, elles en ont plutôt 5,7. En CHR, nous avons une offre plus développée en blanc (23 %) qui traduit une légère sur-représentation par rapport à nos productions. » Enfin, côté prix, la moitié de l'offre de vins de la Vallée du Rhône se situe dans une fourchette comprise entre 30 et 70 €, avec une médiane à 39 €/col, « mais surtout une offre très large allant de 25 à 52 €, ce qui amène une bonne visibilité de nos vins en restauration ».
À l'export, entre janvier et septembre 2017, les ventes sont stables : + 15 % en volume et + 13 % en valeur vers les Etats-Unis ; - 13 % en volume et - 10 % en valeur vers le Royaume-Uni ; et - 8 % en volume et - 2 % en valeur vers la Belgique.
Céline Zambujo