Côtes-du-Rhône : une bonne tenue des cours

C'est par un point économique qu'a débuté l'assemblée générale du syndicat général des vignerons des Côtes-du-Rhône, le 3 juillet à Tulette. Les données font apparaître une bonne tenue des cours, due à la tendance haussière enclenchée depuis de nombreux mois, tendance soutenue et amplifiée par la petite vendange de 2017. En effet, il ne reste quasiment plus de vins de cette récolte. En quantité, les ventes de Côtes-du-Rhône (CDR) ont augmenté de 3 %, dont les trois quarts en vrac (+ 10 %), avec des cours moyens à 148 euros l'hectolitre (€/hl). En bio, la même tendance est observée avec des prix en hausse de 16 %. De plus, les stocks anciens ont été sérieusement entamés l'an dernier. Enfin, s'agissant des CDR villages, les sorties ont progressé de plus de 6 % pour un prix moyen à 185 €/hl (supérieur de 15 % en bio). A noter, les prix des villages communaux ont grimpé de 10 % (jusqu'à 219,80 €:hl), leur vente se faisant à 58 % en bouteilles et bag in box.
165 euros : « le juste prix »
Au final, 62 % des contrats de CDR ont été négociés de 160 à 175 €/hl. Au 30 juin dernier, « la hausse est de 6 % avec un prix à 165 euros », a indiqué Denis Guthmuller, secrétaire général du syndicat, chargé de l'économie. Philippe Pellaton, président, a mis l'accent sur la petite récolte de l'an dernier et insisté sur le fait que ce prix de 165 euros est le « juste prix » pour que le vigneron puisse s'y retrouver, compte tenu des contraintes techniques et des exigences législatives futures qui s'annoncent.
Augmentation du VCI en 2018
D'un tour de salle, il ressort que la prochaine récolte s'annonce supérieure en volume à celle de 2017. La situation est cependant contrastée du nord au sud de l'appellation, des phénomènes de coulure ayant été observés ici et là. De plus, la pression du mildiou est très forte cette année et les vignerons ont du intensifier les traitements (jusqu'à huit déjà).
La proposition des rendements pour 2018 a été faite sur la base des cahiers des charges de chaque appellation (51 hl/ha pour le CDR, 44 hl/ha pour les villages et 41 hl/ha pour les communaux). La demande de volume complémentaire individuel (VCI) pour la récolte à venir a été faite et le président a annoncé que l'Inao avait acté l'augmentation du plafond, lequel passe de 30 à 50 % du rendement de base. Il a insisté sur cette solution qualifiée d'« assurance récolte » pour le vigneron alors que 80 % des réserves ont été consommées en 2017, suite à la petite vendange.
Une année de péripéties
L'assemblée a ensuite validé le travail et les comptes d'une année 2017 qui aura connu bien des péripéties sur lesquelles Philippe Pellaton est revenu dans son rapport moral. Il a rappelé les dépenses supplémentaires entraînées par le contrôle MSA, l'amende infligée par l'Autorité de la concurrence, ainsi que l'affaire de la société Raphaël Michel qui a pénalisé de nombreux adhérents. Malgré tout, les comptes du syndicat sont bénéficiaires.
Après les questions diverses, Pierre Combat, vice-président de la chambre d'agriculture de la Drôme, chargé de la viticulture et du foncier, a signé avec le syndicat général et son président une convention réciproque de travail. Ceci afin de représenter les vignerons dans les discussions sur les plans locaux d'urbanisme (PLU). Mais aussi pour développer les actions de la charte paysagère, l'œnotourisme, la défense du vin dans son ensemble.
Marc Olivier

Vins & société : leader d’opinion et laboratoire d’idées
Créée en 2004, Vin & Société regroupe 21 interprofessions, 7 organisations viticoles (Cniv, Cnaoc, Anivin, VIF, CCVF…) et représente 500 000 acteurs de la filière. Son but est d’être leader d’opinion et laboratoire d’idées nouvelles pour le vin et la société de demain. Elle promeut une consommation responsable du vin (laquelle a chuté de 50 % en 50 ans en France) et entretient un dialogue permanent avec les pouvoirs publics et les représentants de la société civile.Un plan d’action
Depuis le début de l’année, le vin subit des attaques incessantes en vue d’instaurer une stratégie nationale de santé contraignante. Fin juin, Vin & Société a remis au président de la République un plan d’action dans lequel la filière s’engage sur des moyens (500 000 euros par an pendant cinq ans) pour lutter contre les comportements à risque, favoriser la consommation responsable, expérimenter des dispositifs de prévention.
La suite est attendue mais les risques pour la filière viticole sont bien identifiés : mise en place d’un prix minimum de vente de l’alcool (au degré comme en Ecosse ?), hausse des droits d’accises, augmentation conséquente de la taille du pictogramme « femme enceinte » sur les étiquettes, interdiction de la publicité sur internet et les réseaux sociaux, zone d’interdiction de publicité autour de nombreux lieux, durcissement de l’avertissement sanitaire et ajout sur l’étiquette d’un pictogramme « interdiction aux mineurs. » On le voit, Vin & Société ne risque pas de manquer de travail...
M. O.
Œnovidéo 2018 : la coopération à l’honneur
A l’occasion du festival Œnovidéo, qui vient de fêter ses 25 ans en Champagne, Adelphe(1) et l’Anev(2) ont proclamé le nom du gagnant du trophée Cep d’or partenaire - prix de la meilleure action d’intérêt général. Il a été décerné au documentaire « Tous pour chacun, chacun pour tous » produit par Calisto Production et réalisé par Sabine Ternon. « Adelphe et l’Anev ont voulu reconnaître par ce prix l’hommage rendu aux acteurs de la coopération qui ont su, depuis plus de cent ans, faire face à toutes les crises mais qui vivent avec leur temps en ayant bien identifié tous les défis qui se dressent devant eux pour le développement durable comme la gestion de l’eau ou le réchauffement climatique », indique l’Anev. Le prix sera remis le 17 octobre au palais du Luxembourg, à Paris.(1) Adelphe : société à but non lucratif de conseils pour le recyclage des emballages.
(2) Anev : association nationale des élus de la vigne et du vin.