Coût de construction et besoins durables, le duo gagnant ?

Pour grand nombre d'éleveurs, les bâtiments agricoles sont un véritable outil de production, veillant à concilier économie et efficacité du travail. Pour autant, les sommes à débourser sont importantes et il y va de l'avenir de la bonne santé financière de l'exploitation. L'investissement est donc revu à la baisse et pour cela, les constructeurs diversifient leurs offres. « Dans la Drôme, de plus en plus de bâtiments d'élevage sont construits en bois. Plusieurs raisons à cela : le coût puisque, jusqu'à présent, le bois était moins cher qu'une charpente métallique. À la lecture des devis, les exploitants ont tendance à s'orienter vers ce matériau, moins onéreux. Ensuite, l'aspect bois apporte une ambiance particulière dans les bâtiments. De plus, le bardage bois permet de réguler au mieux l'hygrométrie présente à l'intérieur », explique Frédéric Sourd, conseiller bâtiments à la chambre d'agriculture de la Drôme.
Un investissement qui répond aux besoins de chacun
Laurent Colomp, commercial à TechnicBois Moulin (Haute-Loire), arpente les chemins d'Auvergne-Rhône-Alpes à la rencontre des éleveurs ayant pour projet la construction d'un bâtiment d'élevage. Et les demandes sont, au-delà de l'aspect coût, des plus diversifiées : « Je rencontre des agriculteurs avec des profils multiples : petit élevage, grosse production, etc. Ils se focalisent avant tout sur leurs besoins, et non sur l'aspect financier. Quand on prévoit, dans un élevage bovin, de passer à la mécanisation des tâches et la robotisation, on ne va pas vers l'économie. Ce n'est donc pas le bâtiment le moins cher qui ressort au final mais le plus pratique, le plus durable, etc. »
Proposer un outil correspondant aux besoins de l'éleveur, tel est l'objectif des constructeurs.
Des solutions moins chères... ou durables
Le coût va ensuite dépendre de nombreux choix techniques : « Quand nous faisons des bâtiments, nous sommes soumis à un certain nombre de réglementations, de règles de construction. Chacun a ses solutions. Par exemple, le bardage bois peut être de 16 ou de 22 millimètres : le coût de la matière ne sera donc pas le même mais la qualité non plus. Le prix peut également varier en fonction des toits des bâtiments. En fonction du type d'élevage, nous pouvons proposer une douzaine de solutions pour les couvertures, selon les fournisseurs, avec des coûts différents. »
Pour autant, si cela engage une véritable réflexion, l'aspect financier n'est pas en première ligne. « Le coût, c'est toujours ce que l'on veut mettre en avant. Mais les agriculteurs-éleveurs veulent à la fois un bâtiment durable, économique dans son fonctionnement, évolutif en cas d'agrandissement futur, et qui s'intègre dans le paysage. Pour ce dernier point, il est vrai que les bâtiments bois sont plus facilement acceptés par le voisinage... », conclut Laurent Colomp. Avec la multitude d'offres proposées, les éleveurs peuvent ainsi limiter l'investissement selon leurs stricts besoins... avec le souhait que celui-ci soit pérenne pour la santé financière de leurs entreprises.
Amandine Priolet