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Crédit Agricole Sud Rhône Alpes : vingt ans déjà

C'était en 1996. Suite à la décision du Crédit Agricole de fusionner ses structures départementales, les caisses de l'Isère, de la Drôme et de l'Ardèche se rapprochent. Président de la Caisse régionale Sud Rhône Alpes, Jean-Pierre Gaillard revient sur ces 20 années et évoque les 20 prochaines.
Crédit Agricole Sud Rhône Alpes : vingt ans déjà

Quel était le but de cette fusion ?
Jean-Pierre Gaillard : « Cette fusion s'intégrait dans un processus national. Il s'agissait de pérenniser l'idée de banque des territoires. Il fallait dimensionner nos banques régionales à des tailles plus importantes pour faire face aux exigences réglementaires. Il fallait aussi optimiser les coûts. À l'époque, il existait le projet de fusionner les Savoie et l'Isère mais il y a eu un problème au niveau du leadership. La Drôme était déjà en rapprochement avec l'Isère tandis que pour l'Ardèche, des options avaient été envisagées vers le Gard et la Haute-Loire. Mais le président de l'époque, Jean Pouzache, a préféré le rapprochement avec la Drôme. Voilà comment a eu lieu la fusion entre l'Ardèche, la Drôme et l'Isère. »

Quels sont les événements qui ont marqué cette période ?
J-P.G. : « La crise de 2008. Nous avons risqué le contrôle de l'État. On a bien vu tout l'enjeu d'être solide et nos fonds propres nous ont sécurisé. J'évoquerais aussi volontiers la contrainte réglementaire qui a de plus en plus augmenté. Il y a eu l'événement informatique avec l'unification des systèmes d'information. N'oublions pas aussi le passage à l'euro, qui a été un vrai moment de tensions internes et d'inquiétudes. »

Comment voyez-vous les vingt prochaines années ?
J-P.G. : « Nous devons être en capacité de répondre à toutes les manières que le client souhaitera utiliser pour venir à la rencontre de sa banque comme une banque 100 % digitale. Néanmoins, notre grand chantier est celui des ND (Nouvelles Distributions) où on va investir 60 millions d'euros pour les rénovations des 180 agences et points de vente du territoire afin de les garder. Nous voulons garder ce principe de lieux 100% humains avec de la capacité relationnelle et de la proximité. Parallèlement, il faut qu'on puisse joindre son agence 24 heures sur 24, d'où la complémentarité de notre présence locale et du digital. Tous les types de questionnements doivent pouvoir être traités rapidement. La banque doit rester un partenaire d'une trajectoire en gardant une relation de confiance. »

L'agriculture restera t-elle au cœur de votre métier ?
J-P.G. : « L'agriculture reste au cœur de notre métier d'abord parce qu'elle est un élément de notre histoire. Il nous faut continuer à être très présents aux côtés de l'agriculture et à être le premier banquier de l'agriculture. Nous avons là une légitimité reconnue par les autres. Si on a cet attachement, les artisans, les commerçants, les professions libérales que nous finançons depuis moins longtemps, comprennent que nous sommes sur une trajectoire de temps long et que nous avons une régularité dans l'accompagnement. N'oublions pas non plus que beaucoup de présidents et d'administrateurs sont issus du monde rural. Même s'il faudra que nous écrivions notre histoire urbaine, notre histoire est d'abord rurale. La responsabilité du Crédit Agricole est d'être l'aménageur des territoires. Un agriculteur fait vivre 7 personnes. Le fait d'être une organisation professionnelle agricole (OPA) nous confère une vraie responsabilité dans la durée. »