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AOC Crozes-Hermitage

Crozes-Hermitage et évolutions climatiques

En assemblée générale, les vignerons de l'AOC Crozes-Hermitage ont dressé le bilan d'une année atypique et évoqué diverses problématiques.
Crozes-Hermitage et évolutions climatiques

La visibilité de l'appellation dans les médias, les diverses actions de promotion (dont le succès de l'opération Wine and Transat à Lyon), l'exercice financier et son résultat positif, le bilan de campagne 2016-2017, les cotisations, le renouvellement des administrateurs, les déchets plastiques, l'évolution du cahier des charges, la protection contre la grêle, la vigilance quant à la flavescence dorée - bien que le vignoble ne soit pas touché, etc. Voilà quelques sujets abordés lors de l'assemblée générale de l'appellation Crozes-Hermitage, qui s'est déroulée le 17 avril dernier à Chanos-Curson.

Un climat jugé « atypique »

C'est tout d'abord par le climat jugé « atypique » que Pierre Combat a choisi de débuter son allocution. Le président de l'appellation a souligné le « démarrage très précoce (qui) pouvait faire craindre une catastrophe dans la deuxième quinzaine d'avril avec une chute des températures. [...] À partir de mai, et jusqu'à nos vendanges, nous avons eu un été chaud et sec qui nous a fait perdre quelques volumes mais nous a donné une telle qualité en contrepartie que l'on peut s'estimer heureux de ce millésime », a-t-il précisé. Ce n'est pas la première fois que Pierre Combat parle de climat atypique. Ce dernier note ainsi un « changement constant du climat » qui, selon lui, doit amener à se poser des questions quant aux méthodes de travail.
Par ailleurs, un groupe de travail a réfléchi sur une protection physique collective des vignobles contre la grêle. Invités à se prononcer sur la suite à donner à ce dossier, les votes favorables des adhérents l'ont emporté.

Vers une évolution du cahier des charges ?

Dans l'assistance de l'assemblée générale du syndicat des vignerons de l'AOC Crozes-Hermitage, des vignerons bien sûr mais aussi des élus locaux et diverses personnalités.

Un groupe de travail a réfléchi à divers articles du cahier des charges afin de le faire évoluer. Bon nombre de vignerons ont par exemple interpellé le syndicat quant au problème de densité des plantations. Un questionnaire a d'ailleurs été envoyé à ce sujet. Selon Pierre Combat, les retours font apparaître une surface importante de l'appellation qui risque de ne pas être conforme. Un courrier a été adressé à l'Inao sur ce sujet.

Déchets et propreté

Si Pierre Combat a félicité Arche Agglo pour son implication dans le label Vignobles & Découvertes ainsi que dans l'organisation du "Fascinant week-end", il n'en a pas été de même pour l'arrêt de la collecte des déchets plastiques de l'agriculture. Présent dans la salle, son vice-président Jacques Pradelle note que celle-ci ne fait pas partie des compétences de l'intercommunalité. « Il était entendu à l'époque (de la communauté de communes Pays de l'Hermitage - NDLR) que ce service était provisoire et nous espérions que la profession le reprendrait ». Néanmoins, l'élu a indiqué ne pas fermer le dossier.
Pierre Combat a également abordé la problématique des îlots de propreté. « Et que dire de celui situé en plein vignoble, là tout est permis sans respect aucun du voisinage car les vignes ne parlent pas...», a-t-il noté. Le président de l'appellation demande aux maires des communes de l'appellation de demander au Sirctom de trouver une solution. Si rien n'est fait rapidement, le syndicat des vignerons se tournera vers les instances judiciaires.

Cotisations

Les cotisations demeurent pour la plupart inchangées. Celle de l'ODG passe toutefois de 0,20 euros/hl à 0,20 euros/ha. Un choix dû aux nombreux incidents climatiques qu'ont pu connaître d'autres vignobles. La cotisation à l'interprofession augmente elle aussi, de 6 à 7 euros. Pierre Combat, lors de son discours, a rappelé l'importance d'être à jour de ses cotisations et a souligné les retards qui peuvent être constatés.

Bilan de campagne

Le bilan de la dernière campagne a été présenté par Sébastien Lacroix, responsable du service économique d'Inter Rhône. Ce sont donc 71 581 hl (1 696 ha) qui ont été revendiqués pour la récolte 2017. Des chiffres en recul de 11 % par rapport à 2016 mais qui reste au-dessus de la moyenne sur ces cinq dernières années. On notera aussi une augmentation des sorties de chais, à hauteur de 6 % lors de la campagne 2016-2017. Le conditionné pèse 61 % (en progression de 5 %). La vinification représente quant à elle 22 % (en progression de 20 %), tandis que le vrac pèse 17 %, en recul de 3 %. S'agissant du vrac, les cours ont également progressé sur cette même période, à 478 euros/hl pour le rouge, et 488 euros/hl pour le blanc.
Enfin, les premières données concernant la campagne 2017-2018 marquent un rythme de sorties de chais et des transactions de vrac inférieurs à la campagne précédente, respectivement en retard de 10 et 14 %. À fin février, le cours du rouge s'élève par ailleurs à 520 euros/hl.

 

ESSAIS / Les travaux de l'Association Syrah ont fait l'objet d'une présentation.

L'Association Syrah poursuit sa route

Née au début des années 1990, l'association Syrah mène diverses recherches sur le matériel végétal (travaux sur les modes de conduite du vignoble, essais sur les pratiques culturales à la vigne, suivi d'un réseau de stress hydrique, etc.). Pour cette saison 2018, ce sont 9 parcelles d'essais et 7 parcelles du réseau stress hydrique qui font d'ailleurs l'objet d'un suivi.
Thomas Gautier, conseiller viticole à la chambre d'agriculture, est revenu sur les différents programmes menés, à l'instar de l'agrément en 2012 de trois nouveaux clones de syrah non dépérissants (1140, 1141 et 1188). Des greffons biodiversité vigne (massale saine non dépérissante) sont également proposés depuis 2015. Les derniers travaux, sur les densités de plantation et les surfaces foliaires exposées ou encore sur le mode de taille de la marsanne, ont aussi été évoqués. Des essais sont également en cours, tels les engrais verts débutés cette année, les travaux en vert d'épillonage et de récolte tardive sur marsanne, ainsi que l'application d'azote foliaire en encadrement de véraison sur syrah et marsanne.
Un travail salué par Anne-Claire Vial, présidente de la chambre d'agriculture de la Drôme. Laquelle est également revenue sur d'autres points abordés lors de la réunion.