La situation économique de l'appellation laisse présager un bel avenir. Mais c'est tout d'abord par le climat jugé "atypique" que Pierre Combat a choisi de débuter son allocution. Le président de l'AOC est ainsi revenu sur la douceur de l'hiver et un début de printemps frais et humide. En avril, le vignoble a connu un orage de grêle « assez exceptionnel ». Tout au long des semaines, les conditions météorologiques n'ont pas aidé les vignerons, notamment pour lutter contre les maladies de la vigne. Pierre Combat a ainsi tenu à féliciter « l'énorme travail entrepris par l'ensemble des vignerons ». La chaleur et l'ensoleillement de l'été a toutefois stabilisé la situation. Malgré des vendanges tardives, le millésime a été au rendez-vous.
L'an dernier, 73 575 hectolitres (hl) ont été récoltés en rouge, 6 739 en blanc. Les volumes produits en blanc continuent d'augmenter (+ 2 %) et encore plus en rouge (+ 10 %). « On note encore cette année une disponibilité de volume plus importante, ce qui devrait permettre d'alimenter un marché porteur. (...) Sans oublier que la commercialisation de nos vins se passe bien », a précisé Pierre Combat.

Une conjoncture favorable

Dominique Toillon, analyste des marchés à Inter-Rhône, a ensuite présenté des données, en particulier un bilan de la campagne 2015-2016. Les vignerons ont ainsi pu constater une hausse de la récolte (+ 11 %) et des sorties de chais en baisse (- 8 %). La campagne a aussi été marquée par une baisse des sorties du vrac (- 41,7 %), compensée partiellement par la progression des vinifications (+ 31 %). On note aussi un recul des transactions vrac (- 38 %), aussi bien sur les anciens millésimes (- 1 800 hl) que sur celui en cours (- 6 660 hl). « La conjoncture des vins de Crozes-Hermitage est bonne car ils ont un haut niveau de commercialisation et relativement peu de stocks. La différence entre la production et les sorties est assez faible pour la campagne 2016. Même si on note une petite remontée de 3 % en 2016, les stocks restent bas pour l'appellation », a-t-il commenté.

Des cours en hausse

L'interprofession a également fait le point sur les premiers chiffres de la campagne 2016-2017. Est observée une progression de la récolte de 9 %, pour atteindre 80 000 hl en 2016. Sur le démarrage de la campagne, les sorties de chais s'élèvent à 28 517 hl à fin décembre, en hausse de 6 %. La demande est donc bonne. Par ailleurs, les cours sont en augmentation avec 476,90 €hl pour le rouge et 474,90 €hl pour le blanc. Concernant le vrac, 9 098 hl sont enregistrés à fin févier, soit un recul de 6 % par rapport à la campagne précédente.
S'agissant des circuits de distribution (chiffres 2014), l'export représente 29 %. Pour l'appellation, ses principaux marchés sont anglo-saxons : Royaume-Uni (41 %) et Etats-Unis (10 %) mais aussi les pays scandinaves (16 %). On note aussi les ventes dans la restauration (20 %), chez les cavistes et en GMS (11 %) ainsi qu'en caveau (8 %). Deux tiers de la commercialisation est assurée en bouteille.

Hausse des cotisations et droits de plantation

L'AOC a également présenté des comptes financiers solides. Les cotisations sont par ailleurs revues à la hausse. Celle de l'ODG s'élève désormais à 0,64 €/hl. S'ajoutent 0,15 €/hl pour le contrôle interne, 17 €/ha pour Certipaq et 0,15 €/hl de droit Inao.
Pierre Combat est également revenu sur les difficultés rencontrées lors de la mise en place du dernier contingent (36 ha). Il a ainsi souligné les lourdeurs administratives mais aussi les nombreuses discussions survenues avec le négoce, qui aurait souhaité beaucoup plus de surfaces. Pour la campagne 2017-2018, l'AOC a demandé un contingent de 40 ha, qui sera partagé à égalité au nombre de demandeurs.

Vigilance sur le foncier

Jean Gabert (Inter-Rhône) a présenté les différentes actions de promotion et de communication qui se poursuivent et participent à la notoriété des vins. Avant de conclure la séance, la parole a été donnée à Anne-Claire Vial, présidente de la chambre d'agriculture de la Drôme. Dans ses propos, elle a notamment souligné la problématique du foncier agricole, indiquant la nécessité d'« une extrême vigilance » sur ce point. Un autre sujet dont il a aussi été question au fil de la réunion.Elle a également salué la croissance de l'appellation et félicité les différents acteurs pour le travail mené. 
A. T.