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Droit rural

Cueillette des champignons : que dit la loi ?

Avec l’automne, débute la pousse des champignons ainsi que la cueillette des mûres. C’est alors que les amateurs se pressent au cœur des forêts, à leur recherche, parfois sans savoir qu’il existe une réglementation stricte à cette activité.
Cueillette  des champignons :  que dit la loi ?

Contrairement à l'idée reçue, les champignons n'appartiennent pas à tout le monde. Leur ramassage non autorisé en forêt, dans les bois ou les landes, et ce qu'ils soient publics ou privés, est puni. Même si, dans le cas concret, le ramassage pour la consommation personnelle est toléré. En effet, selon l'article 547 du code civil, « les fruits naturels (...) appartiennent au propriétaire par droit d'accession ». En principe, il faudrait donc avant toute cueillette solliciter l'autorisation du propriétaire.
Légalement, la cueillette sans autorisation du propriétaire constitue un vol et est pénalement sanctionnée. Ainsi, en cas de prélèvement supérieur à 10 litres de champignons sans autorisation, le cueilleur commet un délit de vol et s'expose à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Néanmoins, pour les prélèvements de quantités inférieures, la loi prévoit des dispositions particulières moins sévères :
- prélèvement sans autorisation du propriétaire dans les bois ou forêts relevant du régime forestiers (article L. 211-1 du code forestier) :
* prélèvement inférieur à 5 litres : la loi présume que le propriétaire a donné son autorisation. Le ramasseur ne s'expose donc à aucune sanction ;
* prélèvement supérieur à 5 litres et inférieur à 10 litres : le cueilleur s'expose à l'amende prévue par les contraventions de quatrième classe soit 750 euros.
- prélèvement sans autorisation du propriétaire en dehors des zones relevant du régime forestier :
* pour tout prélèvement inférieur à 10 litres, le cueilleur s'expose à une contravention de quatrième classe soit 750 euros.
Cas particuliers concernant les truffes : quel que soit le volume ramassé, dès la première truffe prélevée sans autorisation du propriétaire, le ramasseur commet un délit de vol sanctionné par trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.

Cas particuliers en cas de cueillette sur les terres en fermage : le propriétaire loue ses terres à un preneur qui les exploite. De ce fait, que le statut du fermage s'applique ou non, sauf si une convention du bail prévoit le contraire, le fermier peut parfaitement interdire au propriétaire-bailleur à la fois l'accès libre des terres et la cueillette des champignons ou tous autres produits.

Par ailleurs, l'amateur de champignons est tenu d'obéir à certains principes éco-citoyens. Le promeneur est par exemple appelé à ramasser juste ce dont il a besoin pour sa consommation familiale ou encore à cueillir le champignon avec précaution sans utiliser ni râteau, ni pioche.
Dans certains cas, la cueillette est même réglementée par un arrêté préfectoral qui va préciser l'étendue du territoire de cueillette, la liste des champignons concernés, la période d'application de la restriction ou de l'interdiction (dates et horaires) ou encore la quantité maximale à ramasser. Les ramasseurs doivent donc vérifier - en mairie du lieu de ramassage ou à la préfecture - l'existence éventuelle d'un tel arrêté. 

Le service juridique
de la FDSEA 26,
Nathalie Kotomski