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Conseil

Cultures bio d’hiver : un « Bout de champ » sur le désherbage

Dans le cadre de ses rendez-vous « Bout de champ », Valsoleil et la coopérative Drômoise de céréales (CDC), en partenariat avec la chambre d’agriculture de la Drôme, ont organisé le 27 février à Autichamp un après-midi technique sur le thème du désherbage des cultures d’hiver en agriculture biologique.
Cultures bio d’hiver :  un « Bout de champ » sur le désherbage

Le temps pluvieux qui s'abattait sur la plaine de Crest en cet après-midi du 27 février n'a pas découragé la vingtaine d'agriculteurs bio à participer au rendez-vous « Bout de champ » proposé par Valsoleil et la Drômoise de céréales (CDC). La réunion s'est déroulée sur l'exploitation de Lionel Rosier, à Autichamp, agriculteur bio sur 80 hectares. A côté du maître des lieux, étaient présents Jean Champion, conseiller en grandes cultures biologiques à la chambre d'agriculture de la Drôme, Florence Robin, technico-commerciale chez Valsoleil, et Prune Farque, responsable du service agronomique « grandes cultures » de Valsoleil. Cette dernière a rappelé l'objectif de la journée : « Ces rendez-vous consistent à échanger sur les techniques en agriculture biologique, de parler des nouvelles variétés, nouveaux débouchés ou matériels disponibles ».
Si les conditions météo n'ont pas permis de respecter le programme et de proposer une démonstration de herse étrille, le sujet du désherbage des cultures d'hiver a été largement discuté.

L'importance du travail préventif

En s'appuyant sur l'expérience de Lionel Rosier, Jean Champion a rappelé les deux points incontournables en cette période de l'année, et principalement pour les céréales à paille : la fertilisation et le désherbage. « En agriculture biologique, cela passe d'abord par une bonne gestion des rotations, des faux semis et du travail du sol. En termes de désherbage, pour se débarrasser du chardon ou des graminées qui auraient envahis une parcelle, la seule solution en bio est de cultiver de la luzerne pendant trois ans et ainsi retrouver un sol propre », a-t-il annoncé.
Dans l'assemblée, certains agriculteurs s'interrogeaient sur la nécessité du labour. Une question à laquelle Jean Champion s'est empressé de répondre : « A ce jour, cela me paraît bien compliqué de s'en passer. Nous ne sommes pas encore capables, aujourd'hui, de proposer des systèmes fiables. En revanche, il y a de plus en plus d'expérimentations en cours à ce sujet. » Il a toutefois rappelé la possibilité de « jouer » sur la profondeur du labour, pour en faire un labour agronomique, équivalent à 15-20 cm. D'autre part, l'utilisation de la herse étrille apparaît comme primordiale, malgré la perte estimée entre 5 à 10 % lors du premier passage. « Le premier passage doit s'effectuer au démarrage, dès le stade 2 à 3 feuilles, et seulement en cas de nécessité. »

Adapter les réglages en fonction de l'état des sols

« Les réglages de la herse étrille sont très importants et sont à adapter selon chaque parcelle et à chaque passage en fonction de la qualité d'enracinement du blé ou de l'orge par exemple », poursuit Jean Champion. Venus des quatre coins de la Drôme, les agriculteurs présents ont cependant avoué ne pas connaître les mêmes problématiques en fonction de leur secteur. Pour preuve, les fortes chutes de neige et de pluie subies par certains ont rendu leurs sols durs, rendant impossible le passage de la herse étrille. Dans ce cas-là, l'utilisation de la houe rotative, en amont, facilite le travail du sol. Au fil des visites de parcelles, les agriculteurs présents ont aussi échangé sur différents thèmes : matériels, approvisionnement des semences, aides Pac et PCAE, changement climatique...

Amandine Priolet