Cuma : le partage réduit les charges

Actuellement, la Drôme compte 92 Cuma, dont quatre créées en 2019. Le partage de matériels - qui est leur raison d'être - « permet de réduire les charges sur les exploitations », a rappelé le président de la fédération départementale des Cuma, Jean-Pierre Feschet, en assemblée générale le 11 mars à Châteauneuf-sur-Isère. Une assemblée accueillie par les Cuma de Châteauneuf-sur-Isère et des Crozes (Beaumont-Monteux).
Près de 500 000 € d'aides
La fédération départementale accompagne les Cuma dans leur vie, le développement de leur parc matériel, les aide dans la constitution des dossiers de demande de subvention. Dans le cadre du PDR (programme de développement rural), les aides proviennent de l'Union européenne et d'un co-financement de la Région, du Département ou de l'Agence de l'eau. Elles varient de 40 à 70 % de l'investissement.
En 2019, dix dossiers ont été déposés par des Cuma drômoises. Trente-quatre matériels ont ainsi bénéficié d'une aide financière. Parmi ces investissements, onze ont été soutenus par le Département. Et, au total, 474 300 euros de subventions ont été accordés. Depuis novembre 2018, les Cuma peuvent amortir jusqu'à 50 % des subventions publiques. « Une sacrée avancée », estime Jean-Pierre Feschet. Pour cette année, les dossiers doivent être déposés avant fin avril.
Dina, un conseil approfondi
La fédération départementale accompagne aussi les Cuma dans leurs démarches administratives, réglementaires. Par ailleurs, elle rédige des lettres d'information sur les actualités du réseau, organise des réunions de secteur (trois en 2019). Hubert Charvat, premier vice-président, considère ces réunions comme « des moments privilégiés pour faire remonter les besoins, problématiques ».
Autre service proposé : le Dina (dispositif national d'accompagnement). C'est un accompagnement spécifique dans les réflexions et projets des Cuma, pour bâtir un plan d'action. Il est aidé par l'Etat à hauteur de 90 % de son coût (plafonné à 1 500 euros). De ce fait, ce conseil approfondi revient à environ 180 euros HT à la Cuma. En 2019, sept Cuma drômoises ont sollicité un Dina. « On peut intervenir sur plein de sujets », a indiqué Mylène Delarue, l'une des deux animatrices de la fédération départementale des Cuma (à mi-temps) : fonctionnement, gouvernance, règles coopératives, stratégie globale, prévisionnels bâtiments, évolution du parc matériel, charges de mécanisation, projets innovants, emploi, interCuma, Cuma intégrale...
Formations, banc d'essai, démonstrations
Des formations sont également dispensées. L'année dernière, quatorze agriculteurs ont été formés à la bonne gestion d'une Cuma. « C'est une formation incontournable du réseau et idéale pour les nouvelles Cuma, les nouveaux adhérents et administrateurs... », a confié Lucie Mestrallet, animatrice de la fédération départementale (à plein temps). Par ailleurs, une formation sur l'éco-conduite des tracteurs a été organisée en partenariat avec la fédération des Cuma de l'Ardèche. A noter, suivre des formations est un moyen d'acquérir des points supplémentaires pour la sélection des dossiers de demande de subvention des Cuma.
Quant au banc d'essai moteur, dix-sept tracteurs y sont passés en 2019 dans la Drôme. C'est un moyen de détecter des dysfonctionnements, de réduire la consommation de carburant grâce à des préconisations de réglage. « Le banc est fiable, fait avec sérieux. Parfois, une perte de puissance importante est due à un mauvais réglage », a commenté Lilian Moulin, administrateur de la fédération départementale.
Autre activité, des démonstrations : une avec la chambre d'agriculture sur les tondeuses interceps en viticulture (à Bouchet) et une autre de moissonneuse (sur le secteur de Soyans) en 2019. « N'hésitez pas à lancer des démonstrations, c'est positif », a noté Didier Bongard, trésorier de la fédération départementale.
Annie Laurie
Les nouvelles Cuma /- Cuma des Crozes à Beaumont-Monteux (activité vigne) ;
- Cuma de Suze-la-Rousse (aire de lavage et vigne) ;
- Cuma du Colombier à Vinsobres (travail du sol, traitement, taille de la vigne) ;
- Cuma des Gousses à Ourches (matériels pour l'ail et les fenaisons, bâtiment).Trophées des cuma /

- Prix de l'esprit cuma à la Cuma Bois énergie : achat d'un nouveau broyeur et prochainement d'une deuxième remorque, matériels bénéficiant d'une aide exceptionnelle du Département.
- Prix de l'ambition à la Cuma de la Haute-Ouvèze : salle d'abattage (dimensionnée pour abattre autour de 1 000 animaux par an) opérationnelle depuis début de l'année.
- Prix de la transmission à la Cuma de Châteauneuf-sur-Isère : Thierry Héraud a repris la présidence à la suite de son père.
Témoignages /Cuma, transmission et nouvelles technologies




Pour les nouvelles technologies, Mylène Delarue, animatrice de la fédération départementale, a présenté des outils numériques. D'abord myCuma Link, une plateforme de mise en relation entre Cuma pour faire des offres de matériels à d'autres ou en trouver pour tester ou bien éviter un investissement. Mais aussi myCuma planning pour la réservation de matériel et myCuma travaux pour la saisie des bons de travaux. Enfin, Cyril Hugues a parlé des deux équipements complets de guidage RTK achetés voici quatre ans par la Cuma des 4SA, dont il est membre. Ces équipements sont utilisés sur douze tracteurs. Les volants (« motor drive ») sont déplacés d'un tracteur à l'autre mais, inconvénient, « cela ne se fait pas en trois minutes ». De son avis, « la Cuma est une solution pour s'équiper de GPS ». Cependant, ce type de matériel devenant vite obsolète, il conseille de l'amortir sur quatre ou cinq ans (au lieu de dix), voire « peut-être de le louer, plutôt que d'investir ».
A. L.