Cyril Coniglio, meilleur caviste de France

En 2016, Cyril Coniglio avait occupé la deuxième place du concours du meilleur caviste de France. Mais cette année, il est arrivé à se hisser à la tête du palmarès. « C'est un peu le Graal. C'est la consécration de beaucoup d'années de travail. Les efforts ont payé », souligne celui qui est installé à Pont-de-l'Isère depuis 2013. D'autant que ce concours n'est pas de tout repos. Il faut en outre s'y préparer et passer plusieurs épreuves.
L'une d'elles a d'ailleurs consisté en l'accueil d'un client mystère. « Il est passé en juillet. On ne savait pas qui c'était. Tout a été filmé en caméra cachée. Le sujet était le même pour tous : ce client souhaitait offrir un champagne nature. C'est un classement du taux de sucre, à ne pas confondre avec les vins naturels sans sulfites ajoutés », raconte Cyril Coniglio. L'emballage, le rangement de la cave, sa propreté ou encore l'accueil ont également été scrutés à cette occasion.
Questionnaire, dégustation à l'aveugle...
Le caviste a également participé à une dégustation à l'aveugle. Il fallait alors, en l'espace d'une minute et 30 secondes, indiquer l'appellation du vin concerné, le millésime, le cépage, le prix auquel on pourrait le vendre ou encore proposer deux accords mets et vin.
Les candidats ont aussi été amenés à passer une épreuve quant à l'argumentation commerciale. Sur ce point, son passé de sommelier dans un restaurant l'y a d'ailleurs aidé. Répondre à un questionnaire de quarante questions et présenter une bouteille devant un jury furent également des passages obligés.
Des sujets qui n'ont pas été choisis au hasard. Ils illustrent en effet les demandes de différents clients qui peuvent passer dans les établissements. « Un caviste, c'est l'ambassadeur de tous ceux qui font du vin, des bières, des spiritueux », explique Cyril Coniglio. La bouteille sera par ailleurs choisie selon l'envie ou même un contexte, comme le lieu de la dégustation ou encore le menu.
Toujours à la recherche de nouveautés
Au-delà de la reconnaissance par ses pairs, cette distinction promet en tout cas une hausse de la fréquentation. « On l'a déjà senti lors de la réouverture. Cela avait aussi été le cas avec la médaille d'argent, il y a deux ans », confie Cyril Coniglio. Des vignerons l'ont également contacté afin qu'il commercialise leurs vins. Il faut dire que le caviste est toujours à la recherche de nouveautés. « Nous sommes obligés de renouveler la gamme et ouverts à recevoir de nouveaux coups de cœur. Nous proposons aujourd'hui 400 vins - dont 50 % concerne la vallée du Rhône -, une centaine de spiritueux et une soixantaine de bières. 20 % de nos vins "tournent" », commente-t-il. Avant de poursuivre : « Dans tous les cas, je goûte pour valider le choix. Je vais aussi au domaine pour m'imprégner de la façon dont travaille le vigneron afin de retransmettre au mieux au client ». À bon entendeur...
A. T.