L'agriculture est une composante essentielle des territoires drômois par l'activité économique générée directement ou indirectement ainsi que par l'identité qu'elle procure au territoire. Partant de ce constat, les élus de la Chambre d'agriculture de la Drôme ont inscrit dans leur projet stratégique, initié il y a deux ans, la constitution d'instances de réflexion locale, appelées comités d'actions et de projets (Cap). Véritable relais de proximité de la Chambre d'agriculture, huit Cap couvrent le département. Réunissant des agriculteurs représentant tous les syndicats agricoles, ils permettent l'émergence de projets de développement en faveur du dynamisme de l'agriculture et des territoires ruraux.

Rendez-vous le 27 avril

Dans le cadre du Cap de Montélimar-Dieulefit-Pays de Bourdeaux est apparu un besoin d'informations sur la gestion et la valorisation des effluents d'élevage ainsi que sur la méthanisation. En effet, les effluents d'élevage comportent des éléments fertilisants et de la matière organique nécessaires au sol et aux cultures. Non maîtrisés, ils sont des menaces pour l'exploitation et son environnement. Bien valorisés, ils permettent de faire des économies d'intrants en respectant l'environnement. La méthanisation peut, quant à elle, contribuer à la sécurisation économique d'une exploitation agricole et contribuer au développement du territoire. Soucieuse de répondre aux sollicitations locales, la Chambre d'agriculture de la Drôme propose aux agriculteurs une journée d'informations, le mercredi 27 avril dès 9 h, à la Maison de l'agriculture à Cléon d'Andran.

Valoriser les effluents d'élevage

Les effluents d'élevage sont soumis à une réglementation précise en matière de stockage et d'épandage qu'il est nécessaire de maîtriser. Dans un premier temps, connaître les propriétés des sols de ses parcelles et la composition des effluents de son élevage permet la définition d'un plan d'épandage adapté à son exploitation. Cet outil prévoit la quantité d'effluents à apporter selon les parcelles et les zones vulnérables, les dates d'épandages ainsi que les périodes interdites, etc. Il offre aux agriculteurs la possibilité d'optimiser la valorisation agronomique des effluents d'élevage tout en respectant le cadre réglementaire. Le dimensionnement des zones de stockage dépend quant à lui de la quantité d'effluents produits sur l'exploitation et du plan d'épandage. En effet, il doit tenir compte des dates d'entrée et de sortie des effluents. La matinée du 27 avril sera consacrée à la réglementation qui s'applique aux élevages, aux principes du plan d'épandage et aux outils de stockage des effluents d'élevage.

Les intérêts de la méthanisation

Par ailleurs, l'activité de méthanisation présente de nombreux atouts. Pour l'agriculteur, c'est une nouvelle activité qui vient en complément de l'activité agricole et apporte un revenu supplémentaire et stable via la vente d'électricité ou de biométhane (prix garanti sur vingt ans par contrat). C'est aussi le moyen de réduire les charges de la ferme en couvrant les besoins éventuels en chaleur de l'exploitation (eau chaude pour le nettoyage du tank à lait, chauffage du bâtiment d'élevage, etc.) et en réduisant les consommations d'engrais minéraux (à condition de bien valoriser le digestat). Au niveau humain, cette activité complémentaire permet aussi de maintenir, voire de créer un emploi sur l'exploitation (installation d'un jeune par exemple).
Pour l'environnement proche de l'exploitation (voisinage, acteurs économiques, collectivités, etc.), la méthanisation permet en outre de réduire fortement les odeurs liées au stockage et à l'épandage des effluents d'élevage (abattement des odeurs par méthanisation), éventuellement de valoriser localement les déchets organiques (issus de céréales, de fruits...) ou encore de fournir une énergie renouvelable locale (électricité, chaleur ou biométhane) aux particuliers et aux entreprises du territoire.
Enfin, la méthanisation présente un intérêt environnemental indéniable : production d'un gaz renouvelable (biogaz) et réduction des émissions de gaz à effet de serre, à la fois par la non-émission de méthane dans l'atmosphère et par la valorisation du biogaz en substitution d'une énergie fossile. Cette technologie offre aussi une solution complémentaire aux autres filières de traitement des déchets et peut ainsi permettre de réduire les quantités de déchets mises en décharge.
Dans la Drôme, le développement de la méthanisation agricole n'en est qu'à ses débuts. Pourtant, des opportunités existent pour les agriculteurs. Ainsi, l'après-midi du 27 avril sera entièrement réservé à la méthanisation : principes, fonctionnement et facteurs de réussite.

Chambre d'agriculture dela Drôme /
Olivier Thiercy, conseiller méthanisation