De la lumière naturelle dans les bâtiments avicoles

La lumière naturelle est déjà bien présente dans les bâtiments de ruminants et les aviculteurs commencent à s'y intéresser également. Il faut dire que certaines chartes imposent un minimum d'éclairage naturel. En volailles, on parle par exemple de 3 % de la surface au sol en fenêtres ou panneaux translucides d'ici 2020. « Les intégrateurs avec lesquels nous travaillons nous demandent d'appliquer ces 3 %. C'est un souhait déjà présent sur les marchés allemand et suisse, et cela est en train de venir en France », précise Alban Gaillard, commercial au sein de la société Socma Élevages, implantée à Beaumont-lès-Valence.
Bien-être animal, transparence
C'est une dynamique que l'on doit avant tout « aux attentes sociétales », selon Alban Gaillard. « Il y a la volonté de favoriser le bien-être animal et d'être transparent, notamment face au mouvement vegan ou encore l'association L 214. Dans un bâtiment fermé, certains peuvent penser que l'on veut cacher quelque chose », soulève-t-il. Près de 80 % de ses clients ont opté pour des fenêtres PVC double vitrage, disposées sur les côtés latéraux. « Le châssis est fixe et ne s'ouvre pas. On a quasiment une fenêtre toutes les travées, sur l'intégralité du bâtiment. Nous proposons aussi des plaques en verre translucide, non opaque. Parfois, nous avons les deux cas », indique-t-il. Il précise que « ces solutions concernent davantage les bâtiments de poulets industriels et non ceux élevés en plein air et aucune demande ne porte sur les pondeuses ».
Les effets de la lumière
La lumière a un impact sur la croissance des animaux et les cycles de reproduction. Il est toutefois difficile de mesurer celui lié à la seule lumière naturelle. « Nous n'avons pas de retours du terrain quant à cet aspect, indique Alban Gaillard. Peut-être est-ce encore un peu tôt. Ce que je peux dire, c'est que lors des premiers jours, les poussins vont se réchauffer. Mais au bout de quelques semaines, la lumière naturelle va davantage les exciter. » Ce qui est sûr, c'est que l'éclairage naturel reste néanmoins une source d'économie d'énergie.
Nathanaël Darnat est installé depuis quatre ans à Claveyson, au nord du département de la Drôme. Son site accueille quotidiennement environ 1 000 volailles (200 pondeuses, le restant étant des volailles de chair). Une production commercialisée en vente directe. Les animaux sont logés dans des cabanes de 30 m2, posées au sol, que l'on peut facilement déplacer. « Avec de petits lots, cela ne sert à rien de construire un bâtiment de 400 m2 », commente-t-il. Des habitats qui sont équipés de quatre panneaux en PVC bleu (d'une dimension de 60 x 80 cm), laissant ainsi pénétrer la lumière naturelle. « La couleur bleue va protéger les volailles des rayons du soleil. Ceux-ci peuvent parfois faire de la poussière. Les volailles vont alors se piquer, se frotter. Il faut éviter les saignements. Par ailleurs, les panneaux, que l'on peut ouvrir, servent aussi d'aération », commente l'agriculteur. La lumière naturelle a-t-elle un impact sur les animaux ? Difficile, pour l'éleveur, de répondre. « La seule chose que je vois, c'est que les volailles se lèvent et se couchent en fonction du soleil », note Nathanaël Darnat.
A. T.