Dégâts d’oiseaux sur tournesol : pas de précipitation au re-semis !

Deux années d'essais, sur deux sites avec des potentiels très différents, nous ont permis d'évaluer la réelle nuisibilité des dégâts d'oiseaux sur cotylédons. Les résultats montrent que des plantules dont les cotylédons sont sectionnés, même totalement, vont participer au peuplement. En effet, dès que l'apex est conservé, rare sont les pertes de pieds. Même si l'ablation des organes de réserve que sont les cotylédons entraîne un retrait de vigueur des plantules jusqu'au stade bouton étoilé, ces tournesols vont donner des capitules. Ainsi, il n'y a pas de différence de rendement entre des parcelles où les cotylédons ont été consommés par les oiseaux et les parcelles dont les plantules sont indemnes d'attaque. Les résultats sont similaires en situation de sol superficiel ou profond.
Retourner, ressemer son tournesol, comment décider ?
En 2018, plus d'une parcelle de tournesol sur 4 ayant subi des dégâts de pigeons a été ressemée. Dans 40 % de ces cas, le re-semis s'est fait sur la totalité de la parcelle1. Ressemer sa parcelle, en particulier sur l'ensemble de sa surface, est une décision qui ne doit pas être prise à la légère, compte tenu de son coût et de la réelle nuisibilité des dégâts d'oiseaux sur cotylédons. Deux éléments sont à prendre en compte pour décider : le coût et le peuplement. Pour être intéressant économiquement, le coût du re-semis doit être inférieur au gain de rendement espéré par cette opération. Ainsi, le resemis n'est pertinent que si l'on estime que l'on va gagner plus de 4 q/ha avec cette intervention. Sachant qu'en dessous du seuil de 50 000 plantes/ha, le peuplement n'est pas satisfaisant, il faudra évaluer les pertes de pieds (apex coupé). Les dégâts d'oiseaux étant le plus souvent localisés sur une zone, ou en bordure d'une haie par exemple, un re-semis partiel peut alors être pertinent.
Effaroucheurs et protection de la levée : utiliser les outils disponibles
La levée est bien le stade le plus sensible vis-à-vis des dégâts d'oiseaux, c'est le moment de mettre en place des dispositifs d'effarouchement (sonores ou visuels). Leur efficacité est soumise à leur nombre sur la parcelle et à leur période de positionnement. En effet, les oiseaux s'accoutument à ces effaroucheurs, il faut donc les installer au moment de la germination/levée et les déplacer régulièrement. Utiliser les autorisations de régulation des populations dans les départements où la réglementation est disponible : renseignez-vous auprès de votre fédération de chasse, chambre d'agriculture ou DDT.
Enregistrez les dégâts d'oiseaux de vos parcelles
Toujours mobilisé pour limiter les dégâts d'oiseaux, Terres Inovia invite les agriculteurs à enregistrer les dégâts d'oiseaux et petits gibiers sur les cultures oléoprotéagineuses, dont le tournesol. Ces déclarations permettent à Terres Inovia d'établir un diagnostic national chiffré. Outre ce travail de diagnostic, Terres Inovia localise ainsi les zones les plus touchées par les dégâts; l'objectif est d'identifier les différences entre les zones impactées, les conditions particulières liées au paysage agricole...
Un nouveau formulaire est à votre disposition.
Claire Martin-Monjaret / Alexis Verniau – Terres Inovia
Plus d'info sur www.terresinovia.fr/produits/ outils
https://www.terresinovia.fr/-/enquete-degats-d-oiseaux-2019-c-est-reparti
1 - Source Terres Inovia : enquête déclaration de dégâts d'oiseaux-ravageurs des cultures oléoprotéagineuses 2018.