Dégâts des orages : l'aide régionale d'urgence versée en décembre

Quand arriveront les aides promises par le ministre de l'Agriculture, d'une part, et le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, d'autre part ? Sans réponse, les agriculteurs lourdement sinistrés après les violents orages des 15 juin et 6-7 juillet s'impatientent et Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d'agriculture et de l'association Solidarité Agricole Drôme, s'en est fait l'écho la semaine dernière (lire encadré page 3). Cela a suscité quelques réactions au conseil régional et provoqué la tenue d'une conférence de presse, lundi 29 juillet à Valence. Jean-Pierre Taite, vice-président de la Région chargé de l'agriculture, a tenu à clarifier la situation. « En assemblée plénière le 27 juin, a été votée une aide d'urgence de six millions d'euros, a-t-il expliqué. Le 9 juillet à la chambre régionale d'agriculture, il a été convenu d'agir vite sur la base d'un état des lieux des pertes, département par département. Nous allons ensuite fixer les critères de répartition de l'aide d'urgence et une première commission permanente pourrait alors se réunir en septembre. » Et d'ajouter : « Les premières aides directes pourraient être versées fin décembre ». Il s'agira de prise en charge d'annuité d'emprunt, dispositif identique à celui mis en place par la Région après la sécheresse de l'an dernier et qui a concerné 14 372 éleveurs pour une aide forfaitaire comprise entre 300 et 2 000 euros et un budget total dépassant les 15 millions d'euros.
Tant Gilbert Guignand, président de la chambre régionale d'agriculture, que Jean-Pierre Royannez ont assuré que l'estimation des pertes liées aux violents orages était quasiment finalisée dans la plupart des départements touchés. « Pour la Drôme, a précisé ce dernier, nous avons recensé 1 172 exploitations ayant au moins une parcelle touchée sur l'une des 48 communes sinistrées, ce qui représente une perte globale de 99,4 millions d'euros. Nous travaillons désormais pour proposer des clés de répartition des aides, en faveur des exploitations les plus sinistrées. Et, aussi, pour obtenir de l'Etat les soutiens exceptionnels annoncés. »
« Où sont les mesures exceptionnelles » de l'Etat ?
Jean-Pierre Taite a par ailleurs rappelé l'engagement de la Région pour aider les exploitants à investir ou réinvestir dans des matériels de protection contre la grêle. A cette fin, sera mis au vote en septembre 1,5 million d'euros en garantie d'emprunt. Enfin, à moyen terme, la Région souhaite créer un fonds assurantiel innovant, notamment en faisant évoluer dans la prochaine Pac le critère des 65 % de subvention à l'assurance récolte.
« Nous sommes allés très vite, a martelé le vice-président de la Région. Et la profession aussi. » Ce qu'a confirmé Gilbert Guignand, en précisant que les expertises pour une demande d'aide du fonds de calamités étaient aussi en cours. D'ailleurs, en Drôme, une nouvelle mission d'enquête s'est déroulée lundi afin d'évaluer les dégâts des orages de juillet. La délégation, conduite par la DDT, s'est rendue sur des exploitations situées à Saint-Thomas-en-Royans, Saint-Paul-lès-Romans, Peyrins et Larnage.
Après avoir insisté à plusieurs reprises sur l'engagement de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Jean-Pierre Taite a interpellé l'Etat, et indirectement son ministre de l'Agriculture : « Où sont les mesures exceptionnelles annoncées ? » Par ailleurs, Claude Aurias, conseiller régional, a également mis en avant les soutiens du Département de la Drôme (1,2 million d'euros) et ceux de Valence Romans Agglo (dans le traitement des toitures amiantées). Le représentant de l'agglomération a dit attendre un inventaire complet et Jean-Pierre Royannez l'a questionné sur l'utilisation du fonds spécial d'urgence d'un million d'euros, notamment pour les agriculteurs. Enfin, Gilbert Guignand et Jean-Pierre Royannez ont évoqué la nécessité d'une mesure dérogatoire d'accès au RSA pour certains exploitants totalement démunis après les intempéries.