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Sécurité

Délinquance dans la Drôme : un bilan 2018 « en demi-teinte »

Le bilan 2018 de la délinquance en Drôme est mitigé, avec des atteintes aux biens en baisse mais des atteintes volontaires à l'intégrité physique en hausse...
Délinquance dans la Drôme : un bilan 2018 « en demi-teinte »

En conférence de presse le 15 mars, le préfet Hugues Mouthou a dressé un bilan de la délinquance « en demi-teinte » pour la Drôme en 2018, « avec des sources de satisfaction mais aussi de réelles préoccupations ». Par rapport à 2017, les atteintes aux biens ont baissé de 6 % (moyenne nationale : - 3 %). Les cambriolages ont reculé de 13 %. « C'est le fruit d'une action concertée entre la gendarmerie, la police et la justice », a commenté le procureur de la République, Alex Perrin. Les vols de véhicules ainsi que les vols avec armes ont reculé de 19 % et les vols violents sans armes de 16 %.

La collaboration paie

Concernant encore les atteintes aux biens, « les taux d'élucidation ont été remarquables, a souligné le colonel commandant le groupe de gendarmerie de la Drôme, Lionel Herbeth. C'est le résultat d'un travail acharné des enquêteurs, de rapprochements, de partenariats avec la police nationale, du travail dans le cadre de la police de la sécurité du quotidien, avec la vidéoprotection et également de la participation citoyenne. » En termes de cambriolages, « la Drôme subit une forte pression délinquante, en particulier d'équipes de passage venant de départements plus au sud », a-t-il ajouté. Pour ce qui est de la police, chiffres à l'appui (interventions, interpellations, incarcérations...), le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Noël Fayet, a fait état d'une activité 2018 « très soutenue ».

Violences intra-familiales

Les atteintes volontaires à l'intégrité physique ont progressé de 12 %. « Sur la voie publique mais aussi dans le cadre familial avec assez fréquemment des violences conjugales », a précisé le procureur. A été enregistrée une hausse de 18 % des plaintes concernant des violences sexuelles (pas forcément en valeur absolue mais peut-être liée au fait que la parole se libère) et dans la même proportion des violences physiques non crapuleuses. Par contre, les violences physiques crapuleuses ont diminué de 17 %, les escroqueries économiques et financières de 8 %. Côté infractions à la législation sur les stupéfiants, une augmentation de 13 % a été enregistrée.

Perspectives d'actions

Côté actions pour 2019, le préfet en a cité quelques-unes : le développement du dispositif de participation citoyenne pour une meilleure coopération en matière de sécurité ; la volonté d'étendre la vidéoprotection (moyen de dissuasion et surtout d'enquête pour améliorer le taux d'élucidations) ; des conventions de coopération avec les polices municipales et des forces de sécurité privées. La lutte contre les cambriolages et les stupéfiants sont des objectifs prioritaires. Par ailleurs, à propos des gilets jaunes, « il existe un droit à manifester en France mais pas de droit à la casse », a dit le préfet. Quant à la police de sécurité du quotidien en place depuis un an en zones de police et de gendarmerie, « c'est du sur-mesure avec des moyens adaptés en fonction des territoires ». Il a aussi évoqué le projet de loi de programmation de la réforme de la justice destiné à simplifier la procédure pénale pour que police et gendarmerie puissent être davantage sur le terrain. « C'est l'objectif de la police de sécurité au quotidien ».

Annie Laurie

Vols sur les exploitations agricoles

Côté campagne, le colonel commandant le groupe de gendarmerie de la Drôme, Lionel Herbeth, a constaté : « Les agriculteurs sont victimes d'équipes spécialisées dans le vol d'outillages. On est là, de toute évidence, sur une délinquance d'appropriation d'équipements qui doivent partir pour bonne partie à l'étranger. On n'est pas à l'abri non plus de vols entre professionnels. Sur ces faits, il n'y a guère d'éléments à recueillir. La gendarmerie et la FDSEA de la Drôme devraient signer une convention de prévention de la délinquance cette année. Je pense que le travail partenarial paiera ». Il croit aussi en l'étoffement de la vidéoprotection sur les axes routiers structurants du département, qui est un moyen de « déceler les mouvements de véhicules ». Les vols sur les exploitations sont « un sujet d'attention de la gendarmerie, a-t-il assuré, car leurs auteurs en commentent d'autres. Et nous n'ignorons pas le préjudice que représentent ces vols pour les agriculteurs ».