En hausse continue jusqu'en 2013, les atteintes aux biens (cambriolages des résidences, locaux industriels et commerciaux, vols et destruction de biens...) ont fini par se stabiliser dans la Drôme. 2 560 cambriolages ont été comptabilisés en 2015. C'est un peu plus qu'en 2014 « mais, depuis deux ans, leur nombre a été réduit de 600 », a fait observer le préfet de la Drôme, Eric Spitz, lors de la présentation des chiffres de la délinquance en 2015, le 1er février. Les vols de véhicules (environ 1 900 faits) ont également baissé (- 3,2 %), de même que les vols avec armes (48 faits en 2015 contre 74 en 2014). En revanche, les vols violents sans armes (vol à l'arraché notamment de sacs, de téléphones portables...) ont progressé (528 faits en 2015 contre 481 en 2014).
Les atteintes volontaires à l'intégrité physiques ont augmenté de 3 % en 2015 (119 faits supplémentaires). Cette progression concerne aussi bien les violences physiques crapuleuses (+ 20 faits) que les violences non crapuleuses (+ 69 faits) ou les violences sexuelles et les menaces de violence. « L'évolution est cependant moins importante que celle observée au niveau national », a noté le préfet. Quant aux escroqueries économiques et financières, elles ont diminué de 16,7 % entre 2014 et 2015 (2 234 faits contre 2 684).

Hausse de la délinquance des mineurs

Avec l'instauration de l'état d'urgence en France après les attentats du 13 novembre, « le déploiement massif de forces de l'ordre a eu un impact sur la baisse de la délinquance », a souligné le préfet. En zone urbaine, concomitamment à l'intensification des patrouilles et des contrôles sur la voie publique, le nombre des cambriolages a reculé de 16 % en décembre 2015 (par rapport à décembre 2014). Sur cette même période, les atteintes aux biens ont baissé de 5,4 %. Le procureur de la République, Alex Perrin, a évoqué les effets des actions d'envergure menées par les forces de l'ordre à Romans et Montélimar. Frédéric Dauzas, commandant en second du groupement de gendarmerie de la Drôme, a notamment mis en avant l'action des Gelac (groupes d'enquête de lutte anti-cambriolage).
Un autre fait marquant a concerné la délinquance des mineurs, en forte hausse l'année dernière en zone police. Il s'agit essentiellement de cambriolages. Enrayer ce phénomène est « un véritable challenge », a indiqué Pierre-Olivier Mahaux, directeur de la sécurité publique de la Drôme.

Vidéosurveillance, armement

D'autres objectifs sont fixés en 2016. Cinquante-trois armes à feux seront livrées à plusieurs patrouilles de police municipale. « Et les conventions de coordination avec les quarante-et-une polices municipales présentes en Drôme seront révisées en 2016 », a annoncé le préfet. Par ailleurs, d'autres partenariats seront noués pour détecter les cas de radicalisation djihadistes, prévenir les violences intrafamiliales et conjugales (avec notamment le développement du "téléphone grand danger"), lutter contre le racisme et l'antisémitisme... Et des financements seront octroyés pour équiper (ou renforcer) des dispositifs de vidéosurveillance dans les sept communes de la zone police*.
Enfin, un autre point noir concerne la délinquance routière. Compte tenu des mauvais chiffres de 2015, le renforcement des contrôles, et donc des interpellations, se poursuivra en 2016.

Christophe Ledoux

* Zone de police : Valence, Bourg-lès-Valence, Portes-lès-Valence, Romans, Bourg-de-Péage, Montélimar et Ancône.