Depuis dix ans, « Tech&Bio répond à des attentes »

Olivier Durant, comment est né Tech&Bio ?
O. D. : « Il y a une quinzaine d'années, passer à l'agriculture biologique s'avérait assez anxiogène pour bon nombre d'agriculteurs. Pour les accompagner et montrer la faisabilité technique, la solution la plus pertinente consistait à organiser des démonstrations sur le terrain. Au fil du temps, des connaissances et des résultats ont été acquis au sein de la chambre d'agriculture et des instituts techniques. De plus, sur le plan économique, sont apparues des opportunités de marché offrant des plus-values dans diverses filières agricoles. Aussi a émergé l'idée de regrouper nos diverses journées techniques en un seul évènement, impliquant un maximum de filières dans cette Drôme, premier département bio de France. Ainsi est née l'idée du salon Tech&Bio, idée portée par les élus de la chambre d'agriculture et soutenue par le Département. »
Quel était le fondement d'un tel événement ?
O. D. : « L'objectif était de fournir des passerelles techniques entre les différents modèles d'agriculture. Il s'agissait, et c'est toujours le cas, de permettre aux exploitants agricoles désireux d'évoluer dans leurs pratiques de pouvoir le faire. »
Comment s'est construite la première édition de Tech&Bio, en 2007 ?
O. D. : « Ce que nous ne voulions pas, c'est faire un salon dans une halle d'exposition. Nous avons opté pour installer Tech&Bio sur une exploitation bio, à Chantemerles-les-Blés. Sur les conseils de l'APCA*, nous avons opté pour lui donner une ambition nationale. Ceci avec des conférences pour diffuser des connaissances et des résultats techniques, d'une part ; et, d'autre part, un village des exposants regroupant les acteurs du développement, du conseil et de l'approvisionnement. Et bien entendu un maximum de démonstrations in situ. »
Après cette première édition, comment a évolué Tech&Bio ?
O. D. : « En 2009, le salon s'est déplacé à Loriol, toujours chez un agriculteur et sur une surface plus importante. Pour cette seconde édition, qui a pris une dimension européenne, le thème des transferts techniques entre agriculture conventionnelle et bio a été renforcé. Cela afin d'apporter des solutions à tous les agriculteurs confrontés à des impasses ou voulant évoluer vers de nouveaux systèmes agronomiques. »
A partir de 2011, Tech&Bio s'est implanté sur les terres du lycée agricole Le Valentin. Pourquoi ce choix ?
O. D. : « Après deux éditions, élus et équipes de la chambre d'agriculture ainsi que les partenaires ont fait le constat que Tech&Bio fonctionnait bien. Un lieu abritant à la fois des productions végétales et animales a été recherché afin de pérenniser le salon. L'opportunité du Valentin s'est présentée, sachant que toute l'exploitation du lycée était engagée en agriculture biologique. De plus, ce site jouxte le siège de la chambre d'agriculture, ce qui simplifie l'organisation. Enfin, cette idée a été très bien accueillie par Jean-Louis Cung, alors directeur du Valentin, lequel a perçu l'intérêt pédagogique de l'évènement. »
Tech&Bio a connu une croissance forte. Comment cela s'explique-t-il ?
O. D. : « La notoriété de Tech&Bio a explosé en 2011, avec la venue de grands médias. Le public aussi n'a cessé de croître. Il faut dire que l'agriculture biologique a pris un essor considérable. Beaucoup d'exploitants se posent la question de la conversion et de la progression dans ce mode d'exploitation. De plus, en système conventionnel, l'envie ou la nécessité d'évoluer dans certaines pratiques s'est renforcée. Pour y répondre, nous avons qualitativement enrichi le programme. C'est ainsi qu'ont été créés en 2013 les "Talents Tech&Bio", des exploitants de toute la France sélectionnés pour leur performance. Le salon s'est également ouvert aux collectivités territoriales ainsi qu'au grand public. Enfin, avec la création du "Club affaires", nous avons souhaité faciliter les relations entre agriculteurs et acteurs économiques de l'aval. Il s'agissait de combler un manque. »
Comment se présente l'édition 2017 ?
O. D. : « Les fondamentaux de Tech&Bio demeurent. Cependant, pour aller encore plus loin dans l'innovation, est lancé le concours des "Technovations". Le pôle élevage est considérablement agrandi et bénéficie de l'expérience de l'Auvergne. Nous attendons toujours plus de partenaires et de visiteurs. Le programme des conférences et démonstrations est très riche. »
A titre personnel, au bout de dix ans, comment jugez-vous Tech&Bio ?
O. D. : « Je suis fier et content des évolutions de ce salon qui s'adresse à tous les agriculteurs. Tech&Bio répond à des attentes, il est devenu une référence. Il faut ici remercier tous les élus et salariés de la chambre d'agriculture de la Drôme ainsi que tous les partenaires du salon. Sans eux, rien n'aurait pu être réalisé. »
Propos recueillis par Christophe Ledoux
* APCA : Assemblée permanente des chambres d'agriculture.