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Implantation

Derniers préparatifs avant les semis de tournesol

Le tournesol ne tolère pas certaines erreurs ou impasses techniques qui l’empêchent d’exprimer son potentiel et qui le fragilisent vis-à-vis des bioagresseurs : une levée rapide et un bon enracinement sont les points forts d’une implantation réussie.

Derniers préparatifs  avant les semis de tournesol

Généralement, les températures froides de janvier, les pluies peu abondantes et les gelées fréquentes, ont créé des conditions favorables à une bonne structuration des sols labourés. Mais attention à adapter les interventions à la nature hydrique et minérale du sol. Pour les sols argileux qui ont été labourés à l'automne, il est grand temps de reprendre les sols. En revanche, si la reprise a déjà été réalisée, il est maintenant conseillé d'attendre le semis sans retoucher le sol afin d'éviter les tassements et de limiter le risque d'érosion. Sur les sols fragiles, propices aux tassements et à la battance, il est recommandé d'attendre les derniers jours avant le semis pour reprendre le sol, puis de semer dans la foulée. Un sol bien préparé, sans compaction, ni semelle de labour, permettra au pivot de s'enraciner sans obstacle et à la plante d'avoir une capacité non limitante pour son alimentation.

Semer sur un sol bien ressuyé et suffisamment réchauffé

La levée sera d'autant plus rapide que la graine sera mise en terre dans un sol suffisamment réchauffé (supérieur ou égal à 8 °C dans les premiers cm). Plus la levée sera rapide, plus la durée d'exposition des graines puis des jeunes plantules vis-à-vis des oiseaux et autres ravageurs sera limitée dans le temps. Les risques de pertes à la levée et donc de peuplements irréguliers en seront d'autant plus réduits !

La densité de semis

Semer 65 000 à 75 000 graines/ha pour viser 50 000 à 60 000 plantes levées.
Les densités de graines semées sont souvent trop faibles. Le calcul de la densité de semis doit en effet tenir compte de ces pertes à la levée pour assurer une densité "levée" minimum de 50 000 pieds/ha. Les parcelles avec des densités levées à la fois faibles et irrégulières sont fortement pénalisées par des peuplements inférieurs à 50 000 pieds/ha. 

 

 

Nuisibles / Les conseils et préconisations de Terres Inovia pour protéger vos cultures de tournesol des attaques de limaces et oiseaux.

Se protéger des ravageurs à la levée

Les dégâts des ravageurs seront d’autant plus faibles que la levée sera rapide ; au-delà de la première paire de feuilles, les jeunes plantes seront hors risque des oiseaux, il faudra attendre le stade 2 paires de feuilles pour être hors risque limaces !
Limaces : Il est recommandé d’évaluer le risque d’attaque avant le semis avec un piège. Si les conditions au semis sont humides et si une attaque est attendue, appliquer un granulé anti-limaces à la surface du sol juste après le semis, avant que le tournesol ne germe. Il suffit de disposer un abri sur la surface du sol (carton plastifié, tuile, soucoupe plastique, planche, etc).
Oiseaux (pigeon ramier ou palombe)
Les effaroucheurs (sonores ou visuels) peuvent constituer des méthodes de dissuasion avec une certaine efficacité à condition de respecter quelques règles :
- ne placer les effaroucheurs qu’en présence avérée d’oiseaux,
- attendre la levée pour les installer (pas d’installation au semis),
- les déplacer régulièrement car les oiseaux s’y habituent très vite,
- placer plusieurs effaroucheurs sur de grandes surfaces car leur rayon d’action est limité.
Les répulsifs utilisables en plein sur plantules sont d’une efficacité limitée pour un coût élevé.
Régulation des populations par tir ou piégeage
Certaines espèces déclarées « susceptibles d’occasionner des dégâts », comme le pigeon ramier, peuvent être détruites par tir par les particuliers hors période de chasse, dans certains départements et sous certaines conditions : une demande d’autorisation à la préfecture est obligatoire et une délégation du droit de destruction doit être déposée si vous n’êtes pas titulaire d’un permis de chasse. Consultez les sociétés de chasse ou les Directions départementales des territoires (DDT) pour connaître la réglementation en vigueur dans votre département.

Terres Inovia poursuit en 2017 son action face aux dégâts d’oiseaux. Toujours mobilisé pour faciliter l’enregistrement des déclarations de dégâts et apporter un soutien aux agriculteurs, Terres Inovia invite les agriculteurs à renseigner le formulaire en ligne sur (www.terresinovia.fr - rubrique tournesol ravageurs oiseaux). 

Adventices : un faux semis pour limiter le stock semencier  
Cette technique, recommandée pour lutter contre les tournesols sauvages, est également efficace contre ambroisie, ammi-majus, ray-grass, xanthium, crucifères, renouées liserons. Elle est complémentaire du programme de désherbage chimique. En pratique (exemple pour un sol argileux), on réalisera une dernière préparation précoce (courant mars) pour stimuler la levée des adventices puis on attendra mi-avril pour semer (la destruction des adventices levées se fera mécaniquement ou chimiquement).

 

Semis 2017 / Le tournesol est une culture qui présente de nombreux arguments intéressants pour trouver sa place dans les assolements.
Le tournesol : un atout  dans son assolement

Le tournesol est une culture robuste bien adaptée à des conditions limitantes en eau.
Dans le contexte de faible recharge des réserves en eau des sols en ce début 2017, la bonne capacité d’adaptation au stress hydrique du tournesol est à souligner. Des essais réalisés pendant trois ans (2014 à 2016) par Terres Inovia, en partenariat avec Arvalis Institut-du-végétal, montrent qu’avec une implantation réussie, un choix variétal adéquat et une fertilisation adaptée, le tournesol est compétitif à la fois dans les sols profonds et intermédiaires par rapport aux autres cultures d’été en sec : soja, sorgho et maïs. Dans les sols profonds, avec une conduite adaptée, des rendements de 30 à plus de 40 q/ha peuvent être atteints. Dans des conditions de sol et de climat limitantes en eau, le tournesol tire particulièrement son épingle du jeu comparativement aux autres cultures d’été. Cela en fait donc une culture robuste.
Des charges opérationnelles modérées
Le niveau des charges opérationnelles en tournesol reste modéré (le plus souvent compris entre 250 à 400 €/ha). On soulignera qu’en plus de mobiliser une trésorerie limitée, le retour sur investissement est rapide, comparé aux cultures d’hiver.
Un bon précédent dans la rotation
Sa qualité de bon précédent aux céréales à pailles, libérant tôt les sols est reconnue par les agriculteurs. Sous réserve d’une fréquence de retour dans la rotation de plus de deux ans, le tournesol permet des rotations durables qui prennent en compte le risque maladie. Si la simplicité de son itinéraire cultural est souvent plébiscitée, certaines étapes demandent une attention particulière et doivent être faites avec soin : choix variétal, implantation (préparation de sol, conditions et densité de semis), fertilisation et désherbage.
L’irrigation : une plus-value avec des quantités d’eau modérées
Bien que positionnée en priorité en culture sèche, le tournesol valorise bien, par ailleurs, des apports modérés d’eau d’irrigation (< 100 mm), en particulier dans des terres à faible réserve en eau, où des gains moyens de 8 à 12 q/ha pour 100 mm sont mesurés.

Vincent Lecomte - Chargé d’études technico-économiques - Terres inovia