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Maraîchage

Des alternatives mécaniques au désherbage chimique

Fin juin à Brindas, la Serail (station expérimentale Rhône-Alpes légumes) et la chambre d'agriculture du Rhône ont organisé une démonstration de matériels à utiliser comme alternatives au désherbage chimique des cultures maraîchères.
Des alternatives mécaniques au désherbage chimique

Dans le cadre des rendez-vous « Innov'action » en maraîchage, quatre types de nouveaux matériels de désherbage mécanique étaient en démonstration sur une parcelle de la station Serail. L'entreprise Agri 3D a d'abord présenté un porte-outil thermique, une machine robuste (poids d'environ 1 500 kg) équipée d'un châssis rigide et qui ne craint pas la surcharge. Sa vitesse de travail s'élève à 11 km/h, contre 25 km/h sur route. Il est possible d'enregistrer les vitesses de semis ou de pulvérisation pour éviter de les rechercher. Un dispositif de pilotage avec télécommande permet de travailler sans chauffeur, notamment pour planter. La machine est dotée d'un volant déportable sur la droite, de deux roues motrices et d'un moteur de 27 chevaux peu bruyant. Avec un relevage à double attelage, on peut installer jusqu'à 64 outils différents en maraîchage. La société Terrateck a fait découvrir un autre porte-outil thermique, décliné en deux modèles (23 et 35 chevaux) et permettant d'effectuer l'ensemble des travaux du semis jusqu'à la récolte. C'est une machine légère (900 kg) par rapport à un tracteur. La conduite de ce porte-outil, équipé de deux roues motrices et de l'avancement hydrostatique, est à la portée de tous avec des commandes simples. La position haute du siège permet un travail de précision, avec une grande visibilité et beaucoup de possibilités de réglages. La vitesse maximale est de 20 à 25 km/h.

100 % électrique, ce robot dispose d’une autonomie d’environ 8 heures.

Du tracteur électrique au robot

L'entreprise Sabi Agri a mis au point un prototype de tracteur électrique avec une technologie différente de celle d'une voiture électrique. C'est un outil robuste, très polyvalent, apprécié pour le confort de conduite sans bruit. Il est muni d'une batterie de 8 heures d'autonomie, voire davantage sur un terrain plat. Il faut compter 1 h 30 pour la recharger complètement. Équipé de deux ou quatre roues motrices, le tracteur électrique peut faire un demi-tour sur place et la conduite peut s'inverser de sens.
Elle a fait une démonstration d'un petit robot de désherbage mécanique destiné aux cultures maraîchères en ligne. 100 % électrique, ce robot dénommé « Oz » se guide soit à l'aide de caméras qui repèrent les rangs et les obstacles, soit avec le laser placé devant. Il dispose d'une autonomie d'environ 8 heures (batterie au lithium) et différents outils peuvent être attelés. Dans les parcelles, il est utilisé pour un passage régulier de désherbage mécanique ou bien comme alternative à des travaux pénibles ou encore comme assistant à un travail quotidien notamment pendant la récolte pour le transport de charges.

Ce prototype de tracteur électrique est un outil robuste, très polyvalent et apprécié pour le confort de conduite sans bruit.
La programmation du robot est assez simple : il convient de paramétrer, entre autres, le type de culture, le nombre de rangs, l'écartement entre deux rangs (au minimum 65 à 70 cm), le sens de l'avancement et les repères en bordure. Au bout des rangs, il est nécessaire de planter des piquets rouges servant de repères au robot qui peut tourner à 180°. Sa connexion au téléphone portable du maraîcher permet au robot d'envoyer un SMS en cas d'arrêt ou lorsque les travaux sont terminés.
C. B.

 

Deux nouveaux essais à la Serail

Depuis cette année, la Sérail a mis en place deux nouveaux essais sur la gestion alternative des adventices. Il s’agit d’abord d’un projet financé par FranceAgriMer et mené sur trois ans. L’objectif est de répondre aux problématiques d’un maximum de producteurs afin de leur donner un référentiel technico-économique et d’anticiper l’interdiction de molécules chimiques. Le premier essai est divisé en deux parties : l’une adaptée à une production spécialisée (salades) et l’autre à une gamme de cultures diversifiées sur des surfaces modestes. Chaque partie présente six modalités de désherbage mécanique (herse étrille) et(ou) chimique et trois modalités d’intercultures pouvant contribuer à la maîtrise des adventices. Le deuxième essai suivi par la Serail concerne le désherbage de cultures d’oignon blanc. Le but est de mesurer l’efficacité de la combinaison d’un désherbage post-semis/prélevée avec une ou plusieurs applications de rattrapage chimique à partir des homologations désherbage du poireau s’appliquant à l’oignon blanc. Il convient aussi d’introduire du désherbage mécanique au plus tôt.