Des brasseurs à la recherche d’orge bio local

L'aventure des bières « Jean Louis » débute il y a trois ans, dans un garage, à Aouste-sur-Sye. La nanobrasserie produit alors une centaine de litres. On l'aura compris, l'objectif n'était pas le volume : il s'agissait en revanche de mettre au point des recettes. Depuis, la brasserie artisanale de Roche Colombe - créée en 2017 - commercialise cinq références, dont l'incontournable blonde. « Celle-ci s'inspire par exemple de la Pils allemande, avec une légère amertume et un houblonnage plus intensifié. On a également une brune avec des arômes de chocolat et de café, ainsi qu'une note fumée. », précise Florent Bardaji, l'un des fondateurs. Trois nouvelles bières devraient par ailleurs voir le jour dans les semaines à venir.
Une activité qui démarre
D'ici à la fin de l'année, près de 500 hectolitres devraient être produits. Un volume amené a croître, pour atteindre entre 5 000 et 7 000 hectolitres à l'horizon 2022. Afin d'accompagner son développement, la brasserie a transféré son activité à Valence, dans un ancien hangar agricole entièrement rénové. Une présence sur les marchés et événements régionaux est prévue pour se faire connaître auprès du grand public. Des actions commerciales le sont également pour les cavistes et restaurateurs.
« C'est l'idéal d'être autonome et indépendant. C'est également un métier qui nous permet d'être un acteur du changement, dans une révolution gustative. Les gens recherchent aujourd'hui des produits qui ont du goût et du sens », indique-t-il aussi. Sauf que pour l'heure, les matières premières proviennent de Belgique (pour le malt) et des États-Unis (pour le houblon).
Privilégier l'approvisionnement local
Soucieux de soutenir l'agriculture locale, les brasseurs souhaiteraient donc s'approvisionner en orge bio auprès d'agriculteurs drômois. « Nous aurions besoin de 100 tonnes d'orge bio. L'idée est de payer davantage l'agriculteur et de réduire les intermédiaires. Le prix pourrait aller jusqu'à 400 euros la tonne et le maltage se fera à façon. Nous voulons également pouvoir échanger avec l'agriculteur, aller sur ses terres. Dans le même temps, celui-ci pourrait aussi parler avec les personnes qui travaillent ses céréales », note encore Florent Bardaji.
À vrai dire, l'approvisionnement local est une priorité. Et c'est d'ailleurs pour cela que les bières s'appellent Jean-Louis. « On connait tous un Jean-Louis. C'est un prénom français, qui inspire la confiance », glisse-t-il également. Travailler un houblon local pourrait être réalisé lors d'une deuxième phase.
Pour ce qui concerne l'orge bio, le cahier des charges, tout comme la logistique, sont encore en cours de réflexion. Les agriculteurs intéressés peuvent toutefois contacter Florent Bardaji au 06 36 56 30 46.
A. T.