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Protection des vergers

Des canons anti-grêle équipés de silencieux

A Mercurol-Veaunes, les arboriculteurs du GIE « protection grêle MV » ont relancé les canons anti-grêle. Pour cette nouvelle saison, ils ont toutefois choisi de les équiper de silencieux.
Des canons anti-grêle équipés de silencieux

A Mercurol-Veaunes, les onze canons anti-grêle ont d'ores et déjà repris du service. De premières détonations ont en effet été entendues le 30 avril. Installés l'an dernier pour protéger les vergers et, in fine, assurer les revenus de plusieurs exploitations et préserver les emplois associés, ces canons vont être équipés de silencieux lors des prochaines semaines. Ainsi en a décidé à l'unanimité le GIE « protection grêle MV » - lequel rassemble aujourd'hui 42 exploitations - lors de son assemblée générale, le 27 mars dernier.

12 000 euros par canon

Il faut dire que certaines voix s'étaient faite entendre. Un collectif, rassemblant selon l'un de ses membres une quinzaine de personnes actives et 130 soutiens, œuvre en effet depuis plusieurs mois pour que cessent les nuisances sonores des canons anti-grêle. Des plaintes ont été déposées et des courriers adressés en mairie. « Le GIE a choisi d'équiper les canons de silencieux afin de répondre aux attentes de la population. Nous avons entendu le mécontentement de certaines personnes, précise l'un des arboriculteurs. Nous étions aussi conscients du problème car nous habitons également près des canons. De fait, le bruit nous dérangeait nous aussi. L'an dernier, nous n'avions pas encore de solution pour le réduire. »
Concrètement, une isolation phonique destinée à réduire les décibels sera apposée dans la chambre d'explosion ainsi que sur le haut de la structure. Selon une étude réalisée par le fournisseur, les décibels (dB) passeraient à 94 dB à 10 mètres, 85 dB à 50 mètres et 68 dB à 200 mètres.
Un investissement pour le GIE, le coût s'élevant pour chacun des onze canons à 12 000 euros. « Nous pensions avoir les silencieux à temps, avant le début de la campagne. Cela n'a pas été le cas mais nous souhaitons de tout cœur que les modules soient installés rapidement », note-t-on aussi. En 2017, le GIE a enregistré entre sept et huit heures de détonations cumulées.

« Trouver un équilibre »

une isolation phonique destinée à réduire les décibels sera apposée dans la chambre d'explosion ainsi que sur le haut de la structure. Selon une étude réalisée par le fournisseur, les décibels (dB) passeraient à 94 dB à 10 mètres, 85 dB à 50 mètres et 68 dB à 200 mètres.une isolation phonique destinée à réduire les décibels sera apposée dans la chambre d'explosion ainsi que sur le haut de la structure. Selon une étude réalisée par le fournisseur, les décibels (dB) passeraient à 94 dB à 10 mètres, 85 dB à 50 mètres et 68 dB à 200 mètres.

L'installation de silencieux pourrait donc apaiser une situation locale tendue. Si le collectif combat les nuisances sonores des canons anti-grêle, le groupe tient à préciser qu'il n'est pas contre les agriculteurs. « Il faut trouver un équilibre entre les cultures agricoles, la santé et le cadre de vie des riverains », souligne René Forque, un riverain. Celui-ci explique, par exemple, qu'il ne peut plus manger sur sa terrasse sans l'angoisse d'un tir de canon. Sa maison est située à 300 mètres et les décibels s'élèveraient à 100. « Aucun scientifique ne valide ce procédé », note pour sa part Jean-Luc Astier. Selon eux, le prix de l'immobilier aurait également baissé sur la commune. Les riverains ne seraient toutefois pas contre l'installation de filets anti-grêle, même si cela est moins esthétique. « Il faut que les agriculteurs se protègent », indique-t-on.
Une pétition numérique adressée au préfet de la Drôme est en ligne depuis septembre. Au 7 mai dernier, elle rassemblait 717 signataires. Une pétition papier réunirait également une centaine de personnes. Le collectif n'excluait également pas une éventuelle action en justice. Par ailleurs, une association baptisée « Sense », comme « Stoppons ensemble les nuisances sonores et environnementales », a en tout cas été créée courant avril. Le dossier est - à l'heure où nous écrivons ces lignes - en cours d'instruction en préfecture. Dès la parution au journal officiel, elle devrait adhérer à l'AAbV (association antibruit de voisinage). Cette dernière est membre du Conseil national du bruit et représentée à l'Afnor. 
A. T.