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Territoires

Des contrats en faveur de la ruralité

L'État met en place des contrats en faveur de l'attractivité des territoires ruraux. Ils devraient aussi participer au développement agricole.
Des contrats en faveur de la ruralité

Au congrès des maires de la Drôme, Clara Thomas, sous-préfet de Die, a expliqué les contrats de ruralité, lors d'un atelier sur leur sujet et le développement agricole des territoires. Il s'agit de contrats d'une durée de six ans entre l'État et les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale). Ils doivent se décliner en six volets : accessibilité aux services et soins ; développement de l'attractivité (économie, numérique, téléphonie mobile, tourisme...) ; redynamisation des bourgs-centres, renforcement des centralités et soutien aux commerces de proximité ; mobilités ; transition écologique ; cohésion sociale. Il revient aux EPCI, porteurs de ces contrats de ruralité, de trouver des co-financeurs (Département, Région, Europe...).
En Drôme, à ce jour, neufs EPCI ont « candidaté ». Les premiers contrats devraient être signés fin 2016-début 2017 et tous devraient l'être d'ici l'automne prochain. « C'est la première fois que tous les partenaires sont mis autour de projets pour la ruralité », a fait remarquer Clara Thomas, avant d'encourager les présidents d'EPCI à chercher des partenaires financiers.

Pas de ruralité sans agriculture

« On n'imagine pas la ruralité sans agriculture, a constaté à son tour le directeur de la DDT de la Drôme, Philippe Allimant. Ceci, avant de mettre l'accent sur le poids économique de l'agriculture et ses apports au territoire qui vont au-delà de la production et de l'emploi (investissement dans la vie locale, entretien de l'espace et maintien de paysages ouverts). Les agriculteurs ont des besoins classiques de résidents et de chefs d'entreprise. « Les contrats de ruralité permettront de leur apporter des réponses », a indiqué le directeur de la DDT.
Concernant les conditions de maintien et de développement de l'agriculture, il a mis en avant des points de réussite : des accompagnements ayant une approche territoriale et partenariale, des atouts (diversité des productions, bio...), des projets groupés (GIEE, méthanisation, desserte en eau), des valorisations locales (Agrilocal, circuits courts, autosuffisance). Il a aussi noté des points de vigilance et des opportunités : la préservation du foncier agricole, une activité en interaction avec les milieux et la gestion de la ressource en eau, l'alimentation des habitants du territoire et les synergies avec d'autres filières économiques (tourisme, produits du terroir par exemple).

Point de vue agricole

Tout en soulignant les bonnes relations avec les services de l'État, Pierre Combat, vice-président de la chambre d'agriculture de la Drôme, a donné son sentiment sur plusieurs sujets, à commencer par le problème du loup « qui devient insoluble ». Sans pastoralisme, « les ronces pousseront et il n'y aura plus de tourisme ». Alors qu'elle consomme des céréales produites localement, l'aviculture voit des associations s'opposer à la construction de bâtiments d'élevage. Pour les traitements, « la réglementation est de plus en plus difficile à appliquer ». La ressource en eau « doit se gérer au niveau du département » sur le plan quantitatif. Concernant sa qualité, « de gros efforts ont été faits, notamment avec les aires de lavage des appareils de traitement ». L'alimentation des habitants du territoire, « c'est bien mais tout ne peut être vendu à proximité ». Les projets agro-environnementaux et climatiques (PAEC) : « une belle idée mais très complexes. Il faudrait qu'ils soient un peu moins contraignants ». L'agritourisme est « un complément bienvenu pour faire vivre les territoires mais ne fonctionnera que si les paysages sont propres, beaux ». Enfin, pour limiter la consommation de foncier agricole, Pierre Combat voit des possibilités dans la rénovation de vieux habitats ainsi que les friches industrielles.

 

Repères

L'origine des contrats de ruralité
En 2014, il y a eu les assises de la ruralité. En 2015 et 2016, l'Etat a réuni trois comités interministériels aux ruralités (Cir). Puis 104 mesures ont été adoptées en faveur de l'attractivité des territoires ruraux et l'amélioration de la qualité de vie des habitants. A présent, l'État met en place les contrats de ruralité, pour assurer le déploiement de ces mesures, coordonner l'action publique et mobiliser les acteurs locaux.
En faveur de la ruralité drômoise
Dans la Drôme, les mesures de l'État en faveur de la ruralité se traduisent notamment par l'ouverture de neuf maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), treize maisons de services au public (MSAP), huit communes intégrées dans le programme de résorption des zones blanches en centre-bourg, l'accès au haut débit pour sept établissements scolaires isolés. En agriculture, c'est la création de deux groupements d'intérêt économique et environnemental (GIEE). Ces mesures, ce sont aussi deux territoires labellisés territoires à énergies positives, deux projets de méthanisation, près de 600 logements subventionnés en rénovation thermique...