Des contrats uniques pour les territoires ruraux

Après les assises des ruralités, en 2014, le gouvernement avait annoncé soixante-sept mesures pour valoriser les atouts des territoires ruraux. Lors de trois comités interministériels, dont le dernier s'est déroulé à Privas le 20 mai en présence de Manuel Valls et de dix ministres, trente-sept nouvelles mesures ont été adoptées. Elles concernent le domaine de la santé avec l'annonce de l'ouverture de 600 nouvelles maisons de santé pluridisciplinaires et la signature de 2 550 contrats pour installer des médecins en milieu rural et lutter contre les déserts médicaux. Sur le numérique et la téléphonie, Manuel Valls s'était montré également volontariste en annonçant l'accélération de la résorption des zones blanches avec des financements à 100 % de l'État et le renforcement de la couverture 4G des territoires.
Neuf millions d'euros investis en Drôme
Lors d'une réunion du comité départemental aux ruralités, le 28 juin à la préfecture de la Drôme à Valence, le préfet a dressé le bilan des mesures engagées dans la Drôme : neuf maisons de santé pluridisciplinaires ouvertes, cinq contrats signés pour l'installation de médecins en milieu rural, vingt contrats de médécins correspondants du Samu signés, quatre maisons de services au public créées (voir encadré), sept établissements scolaires isolés connectés au haut débit. De plus, huit communes ont été intégrées dans le programme de résorption des zones blanches en centre-bourg. Il s'agit de La Bâtie-des-Fonds, Beaumont-en-Diois, Bénivay-Ollon, Marignac-en-Diois, Miscon, Saint-Ferréol-Trente-Pas, Saint-Gervais-sur-Roubion, Saint-Michel-sur-Savasse. Par ailleurs, 500 logements en zone rurale ont bénéficié d'une rénovation thermique grâce au programme « habiter mieux » conduit avec l'Agence nationale de l'habitat. Ainsi, à ce jour, quelque neuf millions d'euros ont été apportés par l'État pour soutenir l'investissement public dans les communes rurales drômoises.
Des contrats de ruralité
Une des mesures annoncées à Privas par le Premier ministre était la mise en place de « contrats de ruralité uniques ». Pour l'État, il s'agit de « mieux adapter son action » en mettant en cohérence l'action publique autour de projets conduits dans les territoires. La finalité reste le renforcement de l'égalité d'accès aux services publics, notamment dans les domaines de la santé, de l'école et de la téléphonie mobile. Le 28 juin, ces contrats ont été présentés aux élus locaux, administrations concernées et chambres consulaires. « Il s'agit de contrats de plan entre l'Etat, le Département et les EPCI*, d'une durée de six ans, a indiqué Clara Thomas, sous-préfet de l'arrondissement de Die et référente chargée de la ruralité en Drôme. Ce sont des accélérateurs pour accompagner les projets des territoires. » Chacune des dix communautés de communes de la Drôme est désormais invitée à construire puis déposer son dossier. « Les critères de sélection porteront sur la pertinence et la solidité des projets, avec une vision pour le territoire à moyen et long terme », a souligné le préfet de la Drôme, Eric Spitz. Cette année, l'État soutiendra les investissements publics locaux à hauteur d'un milliard d'euros au plan national. La moitié de ces crédits est réservée à la ruralité.
Compenser les handicaps
« Le Département a toute sa place dans cet accompagnement car deux tiers de la Drôme sont des territoires ruraux, a fait remarquer Marie-Pierre Mouton, vice-présidente du conseil départemental chargée de l'aménagement du territoire et de l'aide aux communes. Nous avons alloué treize millions d'euros pour la santé et vingt-cinq pour le développement numérique sur les dix prochaines années. »
Pour Michel Grégoire, président de l'association des maires de la Drôme, « il ne faut pas opposer ville et campagne. L'argent public permet de compenser les handicaps des territoires ruraux. » Par ailleurs, il a mis en avant l'agriculture et le tourisme rural comme activités économiques pouvant encore être développées. Il a également souhaité un travail spécifique sur la péri-urbanité.
« Il faut faire confiance au bon sens local et s'inspirer des solutions innovantes et pragmatiques mises en œuvre dans des territoires ruraux », a confié Aurélien Ferlay, président de l'association des maires ruraux de la Drôme. Il a fait remarquer que vingt millions de Français habitent dans de petites communes.
Enfin, Jean-Jacques Cadet, directeur général du syndicat départemental d'énergies de la Drôme, a fait part du déploiement, jusqu'à fin 2017, de 114 bornes de rechargement des véhicules électriques, en zones urbaines et rurales. Le service sera payant à compter de 2018.
Christophe Ledoux
* EPCI : établissement public de coopération intercommunale.
Services / Le 1er juillet, le préfet de la Drôme a inauguré la troisième maison de services au public (MSAP) du département.
Une troisième maison de services au public inaugurée

Le gouvernement s'est fixé comme objectif d'en créer 1 000 d'ici la fin 2016 en France, en s'appuyant notamment sur la possibilité de transformer des bureaux de poste ruraux en maisons de services. Sept opérateurs nationaux (La Poste, Pôle Emploi, GRDF, les caisses d'assurance maladie, de retraite, d'allocation familiale, de mutualité sociale agricole) se sont engagés pour participer au nouveau déploiement de ces maisons.Photo MSP Chapelle en Vercors
Le 1er juillet à La Chapelle-en-Vercors, Eric Spitz, préfet de la Drôme, avec à ses côtés Clara Thomas, sous-préfet de l'arrondissement de Die, a inauguré avec les élus locaux et les partenaires la troisième maison de services au public (MSAP) de la Drôme.