Le tableau blanc interactif (TBI) ou encore le vidéoprojecteur, Sandrine Nyitrai, directrice de l'école élémentaire de Dunière-sur-Eyrieux, ne s'en passerait plus. Voilà six ans que l'établissement en est équipé, ainsi que de douze ordinateurs portables à destination des écoliers, dès le cours préparatoire. Cet investissement a été possible grâce au déploiement du plan « École numérique rurale », en 2009 et 2010. En Ardèche, près de 90 écoles ou regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) ont bénéficié de ce dispositif financé par l'État(1) et de l'accompagnement des Inforoutes. Le syndicat intercommunal à vocation unique (Sivu), dans la droite ligne de sa mission, avait alors coordonné l'achat groupé du matériel, pris en charge son installation et sa maintenance. Il avait également organisé des sessions de formation pour les enseignants.

Gain de temps et de compétences

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces nouveaux outils sont, en quelques années, rentrés dans le quotidien des enseignants et des élèves. « Nous utilisons les TBI une à deux fois par séance en classe. Quand on fait une leçon, ils permettent une réécriture manuelle, de réaliser des captures d'écran..., explique Sandrine Nyitrai. C'est aussi un gain de temps dans ma propre organisation. J'utilisais déjà l'informatique pour préparer mes cours. Désormais, c'est plus cohérent et je n'ai plus besoin de tout imprimer. » Les ordinateurs sont également très utiles et les enfants disposent tous d'un espace personnel de travail. Une fois par semaine, ils participent à un atelier informatique, dans une logique de transversalité puisque calcul mental, géométrie ou encore production d'écrits pour maîtriser le traitement de texte font partie des activités proposées. « Nous les sensibilisons aussi aux dangers d'internet et au bon usage de ces outils », souligne la directrice de l'école. Selon elle, la mise en place de ce parc informatique et numérique a surtout décuplé les supports pédagogiques et les compétences que doivent mobiliser les écoliers. « Les CM2 savent comment élaborer un document de présentation, type PowerPoint », illustre-t-elle. Mais quid de la résorption de la fracture numérique, objectif initial du plan Darcos ? « Cette problématique n'était pas forcément très présente dans notre secteur. Je pense que l'ensemble de nos élèves ont accès à un ordinateur et à internet à la maison et que les familles n'ont pas attendu sur l'école », reprend Sandrine Nyitrai. « Les résultats du plan sont difficilement mesurables, d'autant que le Département s'était déjà montré volontaire en la matière entre 2001 et 2005, avec l'opération 1 PC par classe. Ce qui est certain, en revanche, c'est que la mise en place de tels dispositifs permet à certaines écoles d'éviter de devoir fonctionner avec du matériel totalement désuet, voire sans matériel du tout », estime de son côté Ludovic Bayle, directeur des Inforoutes. Et d'ajouter : « Plus il y a d'informatique à l'école, plus la fracture se réduit ».

Gérer le vieillissement du parc

Mais en six années – autant dire une éternité – l'équipement a évolué, vieilli. La question de l'obsolescence du matériel est celle qui se pose aujourd'hui aux écoles, et plus largement aux collectivités locales concernées. « Nous avons été dotés d'outils formidables mais nous ne savons pas encore dans quelle mesure ils vont pouvoir être renouvelés », s'inquiète Sandrine Nyitrai. Récemment, l'ampoule de l'indispensable vidéoprojecteur a, par exemple, rendu l'âme. Pour la remplacer, il faudrait débourser environ 500 €, « presque le prix de l'appareil en lui-même », constate la directrice. Ludovic Bayle confirme : « La plupart des ordinateurs sont encore sous Windows XP et même si leur solidité est éprouvée par les enfants, cela interroge sur la suite... ». Malgré tout, plusieurs établissements du département ont su profiter du nouveau plan déployé par Najat Vallaud-Belkacem depuis 2015. Au départ, prévu dans deux collèges d'Annonay et dans ceux de Saint-Agrève, Vernoux, La Voulte et Vals-les-Bains, l'achat de tablettes a, selon les Inforoutes(2), été étendu aux écoles élémentaires envoyant des élèves dans ces établissements. 
T. R.
(1) En Ardèche, 10 000 à 12 000 € d'investissement ont été réalisés, l'État subventionnant la dépense à hauteur de 80 %.
(2) : Syndicat mixte des Inforoutes.

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