Les Jeunes Agriculteurs de la Drôme (JA 26) viennent de lancer des « journées nouvel installé ». Le principe : inaugurer l'exploitation d'un (ou de) jeune(s) récemment installé(s) « afin de les encourager et de leur montrer notre soutien, confient les responsable du syndicat. Nous travaillons ardemment au maintien d'une agriculture pérenne, notamment à travers le renouvellement des générations ». Deux « journées nouvel installé » ont déjà eu lieu. Elles ont été l'occasion, pour Jordan Magnet, responsable du dossier installation aux JA 26, de rappeler le rôle du syndicat et de faire un point sur les installations dans le département.

Une installation dans le cadre familial

La première de ces journées s'est tenue le 22 février chez Julien Follut, à Saint-Thomas-en-Royans. Ce jeune est président des JA du Royans-Vercors. Un syndicat local comptant une vingtaine d'adhérents, a indiqué Sébastien Ageron, qui a présenté le canton. Lui va s'associer cette année avec son père, Thierry, sur une exploitation de 70 vaches laitières en bio et 180 hectares à Oriol-en-Royans. Sur ce secteur, peu s'installent en élevage bovin lait, une filière auparavant dominante. Comme nouvelles productions sur la zone, il cite les porcs, volailles, veaux...
Mais revenons à Julien Follut. En 2016, son oncle (en pré-retraite) lui propose de reprendre son exploitation. Il accepte. N'étant pas formé à l'agriculture, il passe le BPREA l'année suivante. Et il s'installe le 1er janvier 2018 en entreprise individuelle. Son exploitation se compose de 50 hectares de SAU (à 90 % irrigable), dont 16 de noyers (en AOP noix de Grenoble) et 34 de grandes cultures. Seuls lui appartiennent deux hectares, où viennent d'être construits deux poulaillers (de 400 m2 chacun) avec parcours (1,5 ha chacun). Y seront élevés, en intégration avec Valsoleil, des poulets label rouge : 8 800 en tout par bande (arrivée des premiers poussins ce 7 mars). Par ailleurs, Julien a une activité de prestations de services (labours et semis) qu'il entend développer. Il prévoit, en outre, de planter un hectare de pommiers et poiriers à l'automne prochain pour la vente directe. Il envisage également de commercialiser ainsi 20 % de ses noix. Diversifier ses ateliers est, pour lui, un moyen de sécuriser son exploitation.

Une installation hors cadre familial

Trois jours plus tard, c'est-à-dire le 25 février, c'était au tour de l'exploitation de Mathilde et Florentin Chaffois d'être inaugurée. Ces deux trentenaires, parents de deux enfants, sont associés en Gaec sur la commune de Charens, dans le Diois. Il leur a fallu dix ans de recherche avant de trouver l'exploitation correspondant à leurs critères : du foncier en location uniquement, 100 hectares minimum et en autonomie fourragère.

Après leur inscription au répertoire à l'installation en fin 2016, ils font un stage reprise d'exploitation (financement Pôle emploi) de mai 2017 jusqu'à leur installation, le 1er avril 2018. Ils reprennent alors en fermage l'intégralité des terres (100 hectares), bâtiments (bergerie de 450 m2, hangar de 250 m2 plus du matériel) et rachètent le troupeau (280 brebis préalpes) destiné à la production d'agneaux de Sisteron label rouge. Ils ont 20 hectares fauchables, 3 de céréales et le reste de la surface en parcours. Et environ 70 hectares autour de l'exploitation sont mis à leur disposition (voisinage, entretien de terres). Ils élèvent quelque 350 agneaux par an (deux périodes d'agnelage), commercialisés via la coopérative de Sisteron.
Côté répartition des tâches, Mathilde se charge plus particulièrement des mises bas et agneaux, Florentin des sorties en parcs et travaux des champs. Et les fenaisons sont faites à deux. En outre, le jeune agriculteur assure le déneigement de la commune. Concernant l'avenir, ils nourrissent le projet de mettre en place un atelier de poules pondeuses afin de diversifier leur activité, développer la vente directe (sur le marché de Die) pour mieux valoriser leurs produits. Ils aspirent aussi à la création d'une cuma et d'un magasin de producteurs plus près de chez eux pour faciliter leur travail.
Julien Follut comme Mathilde et Florentin Chaffois ont été félicités et encouragés par les élus et autres personnalités venus à l'inauguration de leur exploitation.

Annie Laurie

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