Des formations « coûts production » pour rester compétitif

La force des formations organisées par Ardèche-Drôme-Isère Conseil élevage (Adice) réside dans les échanges entre les agriculteurs eux-mêmes, éclairés de zooms techniques particuliers. Ces journées permettent de faire le point sur la conjoncture, ses résultats économiques et les adaptations possibles à la lumière des références des groupes régionaux (lait plaine, lait robot, lait maïs herbe, IGP, bio...). Le bilan de ces formations fait ressortir des besoins plus importants dans trois domaines :
- le travail : durée, astreinte, conditions, trucs et astuces pour se simplifier la vie, productivité et rentabilité, remplacement ;
- la mécanisation : chaîne de récolte, distribution du fourrage, stratégie d'investissement ;
- le système fourrager : développer l'herbe et la pâture/maïs, développer les ensilages d'herbe précoces pour gagner en autonomie protéique ?
D'autres idées sont aussi ressorties comme l'élevage des génisses, le coût des bâtiments, l'optimisation fiscale, la manière de négocier ses contrats d'assurance. Ces thématiques seront proposées dans les formations de l'hiver prochain en collaboration avec les partenaires d'Adice.
Des éleveurs qui sont su s’adapter (données sous forme de tableau)
Jean-Philippe Goron, ADI Conseil Elevage
Témoignage / Installé en Gaec depuis 2012 avec son père à Panissage (38), Valentin cherche à tirer parti au maximum des ressources disponibles (fourrage + bâtiment). Le développement de la structure est bâti sur l’augmentation progressive des volumes produits sans surface supplémentaire.
La technique au service de l’économie
Jérôme et Valentin, aidés du plus jeune frère Théo, salarié à mi-temps, ont trouvé un équilibre dans l’organisation de leur travail. Cela leur permet de garder une très bonne maîtrise technique, que ce soit au niveau du troupeau comme des cultures. Les éleveurs achètent uniquement des matières premières (tourteaux de colza-soja, minéraux, poudre de lait et sel). Toute l’énergie est produite sur la ferme (maïs et céréales). De plus, ils misent beaucoup sur la qualité des fourrages récoltés et sur leur complémentarité :- Recherche de la meilleure digestibilité en ensilant au stade optimum que ce soient les maïs, les prairies mais aussi la luzerne ; analyses régulières des fourrages pour mieux caler les rations.
- Equilibre entre la part de maïs et d’herbe pour valoriser leurs atouts : du maïs pour le niveau énergétique et assurer les stocks sous trois formes, plante entière, épis et grain humide pour l’été. De la luzerne ensilée ou enrubannée pour la protéine, la fibre digestible et du foin de luzerne pour la rumination. De l’ensilage de mélange suisse pour de l’énergie sucre et de la protéine.
- Pour maintenir la qualité nutritive et limiter les pertes, sont systématiquement utilisés des conservateurs biologiques. S’ajoutent des conditions d’ensilage et de reprise des silos optimales (vitesse des chantiers, tassements, reprise, nettoyage du front d’attaque), sinon rien ne sert d’y ajouter du conservateur.
- De la pâture bien gérée pour qu’elle soit de qualité, pas de rupture de stocks fourragers ainsi qu’une ration spécifique pour les taries.
Cette augmentation de volume a aussi permis de diluer les charges de structures, notamment bâtiment et mécanisation. Ainsi malgré la fluctuation du prix du lait, le revenu des deux associés a progressé.
Productivité du travail, efficacité technique et maîtrise des investissements : les trois piliers de la réussite du Gaec du Luthau
Jean-Philippe Goron, ADI Conseil Elevage