Jusqu'à aujourd'hui, les méteils grain étaient en général semés avec 3/4 de céréales et 1/4 de protéagineux type pois fourrager pour éviter la verse. Pour plus d'autonomie protéique, des éleveurs bio ont mis en culture des parcelles avec beaucoup de protéagineux comme le pois protéagineux et la féverole qui sont moins sensibles à la verse. Reste à voir si les rendements et les valeurs nutritives seront bien au rendez-vous. Les méteils récoltés en céréales immatures sont conduits jusqu'au stade laiteux pâteux de la céréale. Ils permettent d'obtenir des rendements conséquents (8 à 10 t de MS) sur des parcelles à bon potentiel. Ils sécurisent les bilans fourragers car la pousse se fait sur les périodes où les aléas climatiques sont peu fréquents et rarement défavorables (de fin octobre à début mai). Avec une valeur énergétique et azotée assez faible, ils peuvent s'intégrer à hauteur de 2 à 3 kg dans la ration des vaches laitières. Ils sont une bonne base de fourrages pour les génisses et les vaches allaitantes. Ces méteils ont été travaillés dans le cadre du Pep Rhône-Alpes, de 2004 à 2009.

Les méteils protéiques

Un autre type de méteil a émergé ces dernières années : les méteils protéiques en ensilage précoce. Des agriculteurs se tournent vers des systèmes plus autonomes avec moins de dépendance aux intrants. Ils souhaitent gagner en autonomie protéique. Les fourrages cultivés peuvent être les prairies multi-espèces (déjà travaillées dans le cadre du Pep bovin lait) et les méteils protéagineux ensilés précocement. L'objectif est d'avoir un rendement correct avec un fourrage riche en matière azotée totale (MAT). Leurs atouts, en plus d'apporter de la protéine, sont de s'intégrer dans les rotations à la place de dérobées de graminées type ray-grass italien (RGI). Les méteils protéiques valorisent les fumures organiques et limitent l'utilisation d'azote minérale. Leur enracinement profond assure un bon travail du sol et simplifie la reprise derrière cette culture. Ils s'intègrent bien dans les rotations en TCS. Il n'y a pas de traitement herbicide sur les méteils.

Des expérimentations en cours

Jusqu'à maintenant, plusieurs initiatives de méteils ensilés précocement ont émergé dans différents départements. Une expérimentation régionale dans le cadre du Pep bovin lait a démarré cet automne. L'objectif du Pep méteils protéiques est de définir un protocole expérimental permettant de comparer différents mélanges en termes de rendement et de valeur nutritive pour estimer le potentiel laitier de ces fourrages, différentes modalités de fertilisation, et d'optimiser le stade de récolte. Dans chaque département, deux ou trois sites ont été semés et pourront être visités par tous les agriculteurs. En plus des céréales, pois fourrager et vesce commune habituellement semés dans les méteils, ont été rajoutés du pois protéagineux, des féveroles et de la vesce velue. L'implantation au mois d'octobre ­s'est faite de manière relativement simple au semoir à céréales sauf dans les zones plus sensibles à l'humidité comme l'Ain. La levée a été hétérogène selon les sites en fonction de la technique d'implantation utilisée et des caractéristiques du sol. L'hiver 2016-2017 a été relativement rigoureux, caractérisé par un épisode de 8 à 10 jours de températures négatives (de - 7 à - 12° selon les zones de la région) avec une couverture neigeuse plus ou moins présente. Avec un stade de développement peu avancé sur les espèces en culture, celles-ci ont bien résisté. C'est encourageant. 

Les différents mélanges de méteils protéiques semés 

• Modalité Pep : 60 kg de triticale (tribeca, PMG : 40 g), 20 kg de blé (grapeli, PMG : 46 g), 50 kg d’avoine précoce (suza, PMG : 35 g), 30 kg de pois fourrager (assas 20 kg, PMG : 175 g ; Rif 10 kg, PMG : 175 g), 10 kg de vesce commune (barvicos, PMG : 40 g) et 10 kg de vesce velue (amoreiras, PMG : 40 g).
• Modalité Dombes : 20 kg d’avoine (une de mai, PMG : 35 g), 40 kg de pois fourrager (arkta, PMG : 110 g), 20 kg de vesce commune (gravesa, PMG : 40 g) et 60 kg de féverole (diva, PMG : 480 g).
• Modalité Lyonnais : 20 kg d’avoine (une de mai, PMG : 35 g), 60 kg de pois fourrager (assas, PMG : 175 g), 10 kg de vesce commune (gravesa, PMG : 40 g), 10 kg de vesce velue (amoreiras, PMG : 40 g) et 50 kg de féverole (diva, PMG : 480 g).
• Modalité Reine Mathilde : 110 kg de pois protéagineux (enduro, PMG : 185 g) et 60 kg de féverole (diva, PMG : 480 g).
• Modalité Tritimix : mélange proposé par Semence de Provence en alternative au RGI. Composition : trèfle de Perse 56 %, trèfle vésiculé 17 %, vesce velue 2 %, triticale 9 %, RGI alternatif tétraploïde 16 %. 

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