Des négociations commerciales bien orientées en lait

Les négociations commerciales en cours vont « dans le bon sens » aux yeux de Thierry Roquefeuil, président de la FNPL (producteurs de lait, FNSEA). Mais il reste deux enseignes « avec lesquelles c'est plus compliqué » : Auchan et Casino. « Il n'est pas normal qu'une enseigne demande des baisses dans la conjoncture actuelle », a lancé l'éleveur, en référence à cette dernière. Contrairement à 2019, plusieurs transformateurs et distributeurs ont annoncé des accords de revalorisation des prix portant sur des marques nationales et des MDD. Les États généraux de l'alimentation (EGA) ont « ramené en moyenne 10 euros/1 000 litres aux producteurs », affirme Thierry Roquefeuil, soit environ 20 euros/1 000 litres pour le lait vendu sur le marché intérieur (la moitié de la production française).
« Il y a l'enjeu des prix payés aux producteurs, mais il y a aussi celui de l'intégration des indicateurs des coûts de production dans les contrats », souligne de son côté Michel Lacoste, secrétaire général adjoint de la FNPL. En 2020, le syndicat veut mettre la pression sur les coopératives sur ce sujet, « incontournable si on veut que les EGA jouent leur rôle d'amortisseur à la prochaine crise ». Or, aucune n'a encore intégré ces indicateurs dans ses contrats, d'après Thierry Roquefeuil, qui évoque un « retard à l'allumage ». Côté conjoncture, « en ce début d'année, tous les voyants sont au vert, la valorisation beurre-poudre augmente tous les mois ». Mais les producteurs laitiers ont fait part de leur « inquiétude » face aux possibles effets de l'épidémie de coronavirus sur le marché mondial - et donc sur la valorisation du beurre et de la poudre. « Pour le moment, nous n'en savons rien. Mais ce qui nous inquiète, c'est que le commissaire européen à l'Agriculture en sait encore moins que nous ! », s'est exclamé le président de la FNPL, après avoir rencontré Janusz Wojciechowski.
Y. G.