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Innov'action

Des pratiques pour moins de traitements chimiques sur abricotiers

Dernièrement, lors d'une porte ouverte dans une exploitation arboricole, ont été présentées différentes pratiques permettant de réduire l’utilisation d’intrants chimiques sur les vergers d’abricotiers.
Des pratiques pour moins de traitements chimiques sur abricotiers

La deuxième phase d'Innov'action 2015 a été l'occasion de réaliser une porte ouverte chez Nicolas Machon, le 10 novembre. Arboriculteur et viticulteur à Chanos-Curson et membre du réseau Dephy depuis sa création en 2011 (action du plan Ecophyto), le producteur a présenté ses différentes pratiques pour réduire l'utilisation d'intrants chimiques sur ses vergers d'abricotiers.
Depuis quatre ans, il applique de la glu pour lutter contre les forficules. La technique choisie sur l'exploitation est l'utilisation d'une glu qu'il dilue à l'essence et applique ensuite au pinceau sur le tronc de chaque arbre. Malgré le surcoût économique que cela représente (en partie pris en charge dans le cadre du programme opérationnel de son organisation de producteurs) et la nécessité de disposer de main-d'œuvre à la période correspondante, le producteur se dit tout à fait satisfait de cette technique. Il la trouve plus efficace que l'intervention chimique et, de plus, cela permet de gérer les problèmes de délais avant récolte. D'abord testée sur une petite partie de son verger, cette pratique est maintenant généralisée à l'ensemble de ses surfaces d'abricotiers. Parallèlement, n'ayant plus de protection insecticide agissant également contre l'anarsia, en cas de piégeage important dépassant le seuil d'intervention, Nicolas Machon utilise un insecticide biologique.

Un IFT réduit de plus de 50 %

Par ailleurs, et depuis plus récemment, l'arboriculteur effectue des applications d'argile en tant que barrière physique pour lutter contre le psylle, vecteur de l'enroulement chlorotique (ECA). Là encore, cela permet d'éviter le recours a des insecticides chimiques à l'approche de la floraison. Cependant, cela représente un surcoût d'autant plus important si la période est pluvieuse et que les renouvellements sont nécessaires. Dans cette optique, Nicolas Machon souhaite tester d'autres barrières physiques moins coûteuses.

Depuis quatre ans, Nicolas Machon applique de la glu sur le tronc de ses abricotiers pour lutter contre les forficules.
Parallèlement à ces différentes pratiques, qui toutes combinées lui permettent de ne plus utiliser d'insecticide chimique sur ses abricotiers depuis deux ans, le producteur a intensifié ses observations et piégeages et réduit la largeur de la bande désherbée. De plus, il effectue un renouvellement du verger orienté vers des variétés ayant une moindre sensibilité aux maladies.
Ainsi, depuis son entrée dans le réseau Dephy, son indice de fréquence de traitement (IFT) a pu être réduit de plus de 50 %. Cela s'est fait uniquement et grâce à une volonté personnelle car il n'y a pas de meilleure valorisation du produit en parallèle. Désormais, son objectif est de réussir à se maintenir à ce niveau d'IFT tout en conservant la production et la qualité.

Une dynamique collective

Cette visite a également permis de présenter les résultats collectifs du réseau Dephy et l'adoption de ces différentes pratiques au sein du groupe. Ainsi, aujourd'hui, quatre producteurs testent les applications d'argile et cinq utilisent la glu pour lutter contre les forficules (soit la glu « pâteuse » appliquée manuellement, soit la glu diluée appliquée au pinceau ou au pistolet à blacksonner).
Au sein du réseau, une baisse de 26 % de l'IFT est observée entre 2010 et 2014, essentiellement liée à la baisse d'utilisation des insecticides. Concernant les fongicides, trouver des alternatives à leur utilisation reste plus compliqué, les conditions climatiques restent fortement prépondérantes dans la culture de l'abricotier.