Des prix de l'ail enfin rémunérateurs

2015 a été favorable à l'ail de la Drôme. C'est ce qui est ressorti de l'assemblée générale du GIE L'ail drômois qui s'est déroulée le 7 avril à Eurre, juste après celle d'Unisem Drom. Y assistaient notamment Muriel Feuilletaine, chargée de développement économique à la sous-préfecture, et le vice-président du Conseil départemental chargé de l'agriculture, André Gilles. La réunion a débuté par une minute de silence en hommage à Christophe Debos, producteur et administrateur décédé en début d'année.
Chez les alliculteurs, la satisfaction est d'autant plus grande que, pour la saison à venir, les feux sont au vert. Côté production, la récolte devrait être bonne. Côté commercialisation, l'ail de Chine a connu une baisse de production de 20 %, il ne devrait donc pas inonder le marché français. Quant à l'Espagne, elle va encore augmenter ses prix, déjà en hausse l'an dernier, et être ainsi bien moins concurrentielle que par le passé.
Une production insuffisante
« Les surfaces plantées en ail de consommation au sein du GIE ont tendance à diminuer ces dernières années, a noté le président du GIE L'ail drômois, Jean-Luc Judan. On est tout petits sur le marché mondial. On est un marché de niche. Il faut rappeler à tout le monde qu'on existe. »
La demande d'ail de consommation a été forte. Mais le GIE n'a pas pu répondre à tous les négociants du fait d'un manque de marchandise. Ce qu'a déploré André Piallat, vice-président du GIE chargé de la consommation. « Mais, a-t-il ajouté, il s'est vendu à un prix moyen de 2,50 euros le kilo. Les trésoreries devraient pouvoir sortir du rouge. » Il s'est réjoui du contexte favorable à l'ail français : « Les GMS* ont joué le jeu. Les acteurs de la filière ont convaincu qu'on peut vendre l'ail français d'août à décembre, avant d'introduire l'ail étranger ».
La démarche « Mon ail français », elle, a fédéré toute la production de l'Hexagone sous une même bannière. Les responsables ont constaté que l'interprofession s'est resserrée, avec la crise. « Les médiateurs ont permis notre percée. J'espère que nous ne serons pas oubliés », a fait remarquer Jean-Luc Judan. Nous avons enfin eu des prix rémunérateurs. Cette campagne écoulée rattrape les années précédentes... » L'un des producteurs présents a toutefois soulevé la question du délai de paiement : « Nous avons été payés en février. Comment peut-on faire appliquer la législation ? »
Elisabeth Voreppe
* Grandes et moyennes surfaces.
Ail consommation /
Production :En 2015, 2 560 hectares (ha) ont été plantés en France pour une production de 18 000 tonnes (t). On est loin des chiffres espagnols : 19 000 ha (les surfaces ne cessent d'augmenter) pour une production de 174 000 t et un rendement annoncé de 9 t à l'ha !Commercialisation :
Le prix moyen de vente producteur était de 2,50 €/kg. Au niveau des metteurs en marché, il était de 2,80 € pour l'ail blanc (sacs de 5 kg) et 3,36 pour l'ail violet. Mais le prix moyen en rayon des GMS* était de 9,17 €/kg.