Des produits frais en casiers

«Cocci » fait référence à la Coccinelle (nom de l'exploitation Figuet) et « Lib' » à libre-service, le distributeur automatique de produits frais étant ouvert 24 h sur 24 et 7 jours sur 7 tout au long de l'année. Initialement à Ville-sous-Anjou, la famille Figuet a d'abord créé un magasin attenant à la station de stockage, de conditionnement et d'expédition construite il y a cinq ans pour les fruits d'été.
Nathalie Figuet, en charge du travail administratif de l'exploitation, a voulu monter un point de vente directe « parce qu'on sentait qu'il y avait une attente des gens. Au départ, on a commencé par vendre nos produits (fraises, tomates, pommes, noix bio, jus de fruits...). Mais on s'est vite rendu compte que les clients recherchaient aussi des légumes et d'autres produits locaux de saison. Pour l'approvisionnement, on travaille avec des producteurs installés dans un rayon de 10 km aux alentours de la station. Cela représente une quinzaine d'exploitations dont neuf de l'organisation de producteurs Alpes Coccinelle ».
Elargir la clientèle
Au magasin, la gamme de produits, notamment bio, s'est étoffée au fur et à mesure des demandes de la clientèle : fromages, œufs, framboises, miel, fruits transformés, charcuterie, pain. Le point de vente est ouvert du lundi au vendredi et le samedi matin, mais il est fermé entre fin octobre et début avril. C'est pourquoi l'ouverture permanente du distributeur permet de satisfaire les clients intéressés par l'achat de produits le samedi après-midi et le dimanche matin ainsi qu'en hiver. La maison Figuet a donc investi dans ce mode de vente directe encore peu répandu dans la région, hormis les distributeurs de lait. « C'est à l'occasion d'un salon professionnel que mon mari a vu ce système de casiers, inspiré du modèle allemand et fabriqué par une entreprise en Alsace, explique Nathalie Figuet. Le concept est très simple avec un fonctionnement mécanique, que l'on peut réparer soi-même. Il n'y a pas de modèle pré-établi, c'est du sur-mesure. »
Pour abriter les casiers, le choix s'est porté sur l'aménagement d'un petit chalet, « bien intégré dans le paysage, avec le côté naturel du bois et pas de toxicité des matériaux. Le système des casiers est en aluminium, donc facile à nettoyer, ce qui est un plus au niveau sanitaire ». Dans ce local de 20 m2, on compte soixante casiers de différentes tailles. Ils ne sont pas réfrigérés, mais climatisés à température constante (9°), ce qui convient bien aux produits en vente (fruits et légumes, œufs, charcuterie, jus de fruits en bouteilles et bag-in-box...). À l'arrière des casiers, on trouve un espace chambre froide.
Vente en progression
Depuis l'ouverture du distributeur en novembre 2017, les ventes sont en progression constante, surtout en cette période estivale. La clientèle continue de s'élargir, sachant que le distributeur est bien visible le long d'une route départementale très fréquentée. On peut se garer facilement à proximité. « Certains clients ne viennent jamais au magasin, ils se servent uniquement au distributeur », constate Nathalie Figuet. « C'est un système de consommation différent ». Les prix sont les mêmes qu'au magasin mais on ne retrouve pas toute la gamme des produits. Le paiement se fait par carte bancaire. Et en cas de problème quelconque, le client a la possibilité d'appeler le numéro d'astreinte, mais globalement il n'y a pas de souci particulier. Toutefois, côté producteurs, la gestion d'un distributeur demande du suivi, de la logistique, donc du temps de travail pour la préparation des produits, le réapprovisionnement, l'astreinte téléphonique. « Comme en magasin, les casiers doivent être remplis pour que les clients aient du choix, souligne Nathalie Figuet. En pleine saison, il faut réapprovisionner trois fois par jour, voire davantage le dimanche. Le réapprovisionnement, c'est aussi un moment où l'on échange avec la clientèle. Ainsi, on ne perd pas le contact direct avec les consommateurs ». Et d'insister sur les retours positifs des utilisateurs du distributeur : « Les clients sont ravis, notamment celles et ceux qui rentrent tard du travail. Certains m'ont même dit : " c'est super parce qu'à la campagne, on a un service comme en ville" ».
Colette Boucher