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Temps de travail

Des salariés très mobilisés pendant la collecte des céréales

Dans les coopératives, les salariés qui travaillent dans les silos et points de collecte font face à d'importantes variations de l'activité sur une année. La coopérative Natura'pro a fait le choix de l'annualisation du temps de travail pour les silotiers, ceci afin de gagner en souplesse et flexibilité.
Des salariés très mobilisés pendant la collecte des céréales

Dans le secteur agricole et agroalimentaire, la saisonnalité fait partie des contraintes. La fluctuation de l'activité est même très courante dans les cultures végétales comme l'arboriculture, la viticulture, le maraîchage ou les grandes cultures et les métiers de l'aval : cueillette et collecte, transformation, vente, etc. Aussi, afin de s'adapter à l'irrégularité des périodes de travail, beaucoup d'entreprises ont recours à la modulation du temps de travail. C'est le choix qu'a fait la coopérative agricole Natura'pro avec les salariés chargés de la collecte qui travaillent sur les départements de l'Ardèche, de la Drôme et du Gard. Sur la « mauvaise » campagne de 2014-2015, la coopérative a collecté 22 000 tonnes contre 30 000 habituellement avec principalement le blé, le blé dur, le maïs, l'orge, complétées par du tournesol, du colza, de l'avoine, du triticale ou encore du sorgho.

Annualisation du temps de travail

Jacques Coutelier est le responsable opérationnel de la collecte au sein de la coopérative. « Nous avons une douzaine de salariés en CDI à 35 heures hebdomadaires annualisées, en poste toute l'année, détaille le responsable. Ces silotiers s'occupent de nos treize silos et points de collecte répartis sur notre territoire. En début d'année, je prépare un prévisionnel sur l'année avec les horaires de chacun qui va servir de base et chaque semaine, je compile les horaires réels des salariés et leurs heures de récupération. Grâce à l'annualisation, les salariés peuvent travailler jusqu'à 48 heures par semaine. »
En vue des périodes de collecte, le responsable adresse également une demande de dérogation au temps de travail. « Je prévois large pour ne pas être surpris en cas de décalage de la récolte pour des raisons climatiques, explique Jacques Coutelier. Je demande une dérogation pour les périodes allant du 15 juin au 30 juillet, du 1er septembre au 10 octobre et du 15 octobre à fin novembre. Cette demande de dérogation adressée à la préfecture de chaque département permet d'obtenir l'autorisation de faire travailler les salariés jusqu'à 60 heures par semaine avec au moins un jour de repos. Elle s'applique aux silotiers et aux chauffeurs. » Au-delà des 35 heures, chaque heure effectuée engendre une heure de repos compensatoire. Au-delà de la 48ème heure, les salariés sont payés en heures supplémentaires et gagnent également une heure de repos compensatoire.


Respecter les règles en s'adaptant aux contraintes

« En général, nous n'avons pas de soucis de la part des préfectures pour obtenir ces dérogations qui permettent d'organiser de manière plus souple le travail de nos silotiers, continue Jacques Coutelier. Pendant la collecte, soit pendant trois semaines environ, deux fois dans l'année, nous embauchons également un saisonnier pour aider les silotiers pendant les chantiers de collecte. »
Cette possibilité de faire travailler les salariés plus longtemps pendant quelques semaines par an offre une véritable souplesse à l'entreprise pour gérer les moments d'activité intense. La coopérative Dauphinoise a par exemple collecté la moitié des blés de son secteur sur seulement quatre journées en juillet 2014 tellement la météo était compliquée. C'est dire si la souplesse est importante dans ces activités. Ce système demande un suivi très précis des horaires de chaque salarié afin de comptabiliser les heures de repos compensatoire et les heures supplémentaires à rémunérer. « Ce sont très souvent les salariés des silos qui composent leur emploi du temps après m'avoir consulté, affirme Jacques Coutelier. En période de collecte, ils sont au courant des arrivées de céréales via les adhérents ou les entrepreneurs qu'ils ont au téléphone régulièrement. S'ils constatent qu'un jour, pour des raisons de mauvais temps ou autre, aucune collecte n'est prévue, nous validons ensemble la prise d'une demi-journée ou d'une journée de repos. » 

Camille Peyrache