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Agronomie

Des tests simples pour mesurer l'activité biologique du sol

En juin, l'Itab et la chambre d'agriculture ont enterré des petits sachets sur le site du Tech&Bio, en préparation d'une démonstration du pôle fertilité des sols de ce salon...
Des tests simples pour mesurer l'activité biologique du sol

Le 6 juin, Laetitia Fourrié, Marion Casagrande, agronomes au sein de l'Itab (institut technique de l'agriculture biologique), et Marie-Pascale Couronne, conseillère agronomie environnement à la chambre d'agriculture, étaient sur les terres du lycée agricole du Valentin, à Bourg-lès-Valence. Elles ont enterré des sachets sur le site du Tech&Bio. Il s'agit de la préparation d'une démonstration du pôle fertilité des sols de ce salon. « L'objectif est de caractériser la dégradation de la matière organique par les organismes du sol, expliquent Laetitia Fourrié, Marion Casagrande et Marie-Pascale Couronne. C'est une manière d'observer et d'évaluer le fonctionnement biologique des sols in situ. »

Des sachets de paille...

Les sachets de thé vert et de rooibos et ceux de paille de blé enterrés sur le site du Tech&bio.

Pour ce test, deux types de sachets ont été utilisés. Le premier est le Leva-bagMD, développé par le laboratoire de l'école supérieure d'agriculture (Esa) d'Angers dans le cadre du projet Casdar(1) nommé Agrinnov(2). Il s'agit d'un sachet imputrescible (en nylon avec mailles d'un millimètre) contenant de la paille de blé. Après avoir été pesés, trois de ces sachets ont été enfouis à dix centimètres de profondeur. La motte de terre a ensuite été remise en place et le dispositif repéré avec des jalons. Les sachets ont été récupérés le 11 septembre puis envoyés au laboratoire de l'ESA d'Angers. Celui-ci les pèse pour évaluer la perte en masse au cours du temps. Puis il procède à une analyse par spectrométrie proche infrarouge (Spir) « pour avoir une idée de la composition de la matière organique de la paille (phosphore, azote, carbone...), précisent Laetitia Fourrié, Marion Casagrande et Marie-Pascale Couronne. Les résultats seront donnés au Tech&Bio. L'ESA d'Angers a participé au calibrage scientifique de cette méthode, qui dispose à présent de quelques références. »

 

... et des sachets de thé

Le dispositif a été repéré avec des jalons.

L'autre méthode mise en œuvre sur le site du Valentin pour mesurer les taux de décomposition de la matière organique dans le sol est, elle aussi, normalisée. C'est celle de l'indice des sachets de thé (TBI), des matériaux standardisés, de même marque commerciale. La valeur scientifique de ce test est elle aussi reconnue. Le principe est le même qu'avec le Leva-bagMD pour des sachets plus petits. Préalablement pesés, des sachets de thé vert et de rooibos ont été enterrés à huit centimètres de profondeur en binôme (le premier se dégrade plus vite que le second). Ils ont eux aussi été déterrés trois mois plus tard puis séchés, avant d'être pesés pour constater la perte de poids. Les résultats seront également communiqués lors du Tech&Bio. Contrairement au test avec les sachets de paille, la matière organique ne sera pas analysée par l'ESA d'Angers. « La méthode est simple et peu coûteuse, à la portée de tous, soulignent Laetitia Fourrié, Marion Casagrande et Marie-Pascale Couronne. L'intérêt du test, c'est de pouvoir visualiser et quantifier le fonctionnement biologique en conditions réelles du sol. » Ces données pourront alimenter le référentiel international de la méthode en cours de constitution.

Annie Laurie

(1) Casdar : compte d'affectation spéciale développement agricole et rural. Il finance l'appui à l'innovation et au développement agricole et rural.
(2) Agrinnov : projet visant à développer des outils de type bio-indicateurs.