Des trophées « qui portent haut les couleurs de l'agriculture drômoise »

Nouveau succès pour cet événement organisé pour la quatrième année consécutive, jeudi 7 novembre à l’Espace Cristal de Portes-lès-Valence, par la chambre d’agriculture de la Drôme (CA 26) et le Dauphiné Libéré. « Vous portez haut les couleurs de l’agriculture drômoise et nous sommes fiers de vous accompagner et vous soutenir », a déclaré Jean-Pierre Royannez, président de la CA 26 en guise d’introduction de la cérémonie. Parmi les invités d’honneur, Thierry Devimeux, préfet de la Drôme, Claude Aurias, conseiller délégué à l’économie de proximité à la Région, et Marie-Pierre Mouton, présidente du Département. Comme à l’accoutumée, sept prix ont été remis : agriculture d'avenir, transmission, environnement, proximité, agriculture biologique, source d'énergie et le coup de cœur.

Familles et émotions

Du début à la fin, les témoignages des agriculteurs candidats, diffusées sur écran géant, ont rythmé la cérémonie. La plupart, comme Amandine Courbis, du Gaec chez Lili, accompagnée de ses deux enfants et de son mari Benjamin, ont assisté à l’événement en famille. La remise des Trophées s’est transformée en véritable moment de partages, avec « un coté social et un coté humain » propre au monde agricole, comme l’a souligné Jean-Philippe Bréchet, agriculteur et élu MSA, venu présenter la catégorie « environnement ». Les vidéos des candidats, appuyés par des discours emprunt d’émotions, comme celui de Marie-Pierre Mouton, présidente de la Drôme, qui a tenu à partager « le cri d’amour du conseil départemental » pour le monde agricole et rappeler que « grâce à vous qui innovez et qui avez cette audace, c’est la Drôme qui gagne aussi et vous la faites rayonner excellemment ».

Des mots qui résonnent avec de nombreux projets présentés, tels que celui de Samuel Jacquet, de l’EARL Delimo, qui a repris en 2016 la ferme de son père engagé en agroécologie, ou celui d’Aline Vermeulen, de la Baie Champêtre, qui s’évertue à « repenser le système agricole ». Séquence émotion, lors de la remise du prix « transmission » à la famille Mroz. « La boucherie, ça n’était pas inné, révèle Olivia Mroz qui a rejoint la ferme familiale pour gérer la découpe de viande. C’est ma maman qui m’a transmis sa passion ». Grandes émotions aussi lors de la prise de parole de Louis Mege, qui a repris l’exploitation de son grand-père en 2020 suivi par sa compagne Chloé Bonnefoi. « C’est tout un symbole de gagner, déclare le propriétaire de Solarôme. Étant entouré de beaucoup de jeunes agriculteurs, qui parfois, se posent des questions vu le contexte et les difficultés… ça nous donne une motivation pour continuer et nous dire que nous sommes peut-être sur la bonne voie pour une agriculture d’avenir sereine. »

Innover pour l’avenir 

S’adapter face aux aléas climatiques et à la diminution des ressources telle que l’eau, les agriculteurs en ont fait une priorité. Certains optent pour la création de retenues d'eau, épaulés par la LPO, comme la Baie Champêtre ou l'Asinerie des Combes. D’autres, pour des serres photovoltaïques comme l’EARL Guerimand ou la centrale d’Aromabeille. Une véritable « soirée d’espoirs » et « d'innovations », selon Claude Aurias, chargé de remettre le trophée « agriculture d’avenir ».

Une soirée qui fut l’occasion de valoriser le travail d’une vingtaine de fermes, dont une grande partie engagée en agriculture biologique. Le cas notamment de Rémy Margiela, producteur de plantes à parfums dans sa ferme 5 PM et pour qui ce mode-là s’est « imposé comme une évidence dès 2007 ». Ou encore comme le Jardin des Buis et L’EARL Delimo, engagés dans une démarche de non-travail du sol. Tant d'initiatives mises en lumière durant la soirée et qui ont inspiré Thierry Devimeux, préfet de la Drôme, déclarant : « C’est une bouffée d’optimisme dans un monde agricole très bousculé ». 

Morgane Eymin