Des variétés d’orge tolérantes à la jaunisse
La jaunisse de l’orge peut fortement impacter les rendements de la céréale. La recherche variétale représente une alternative à l’absence de traitement autorisé.

La recherche variétale s’inscrit dans la stratégie de lutte alternative. C’est le cas pour prévenir la jaunisse nanisante de l’orge (JNO) qui est une virose transmise à l’automne par un puceron. Le blé tendre peut aussi, à une moindre échelle, être sensible à ce virus. Sur l’orge d’hiver, les conséquences, qui se traduisent par un aspect « moutonné » ou un jaunissement du bout des feuilles au printemps, sont une perte de plantes ou d’épis. « Jusqu’en 2018, le traitement de semences avait un effet sur la maladie », explique Yann Janin, conseiller à la chambre d’agriculture de l’Isère. Mais le retrait des produits à base d’imidaclopride (insecticide) en 2018 a rendu la lutte plus délicate.
Reculer la date de semis
Une des stratégies mises en place peut être « le recul des dates de semis pour limiter le temps de cohabitation entre le puceron et la culture », détaille Yann Janin. Si elles sont à moduler en fonction des secteurs, les dates optimales de semis seront de toute façon comprises entre le 1er et le 20 octobre. Mais le levier génétique permet d’accéder aujourd’hui à un catalogue de variétés tolérantes, une dizaine en six rangs, plus rares en deux rangs. La disponibilité des semences limite cependant pour l’instant l’accès à ces nouvelles variétés. « L’environnement de la parcelle et le précédent jouent sur la pression », ajoute Thibault Ray, d’Arvalis-Institut du végétal. Les graminées peuvent par exemple être un facteur de risque. Quant à l’orge brassicole, elle est aussi sujette à la JNO, ce qui peut être de nature à remettre en cause sa production en France. Cependant, signale Arvalis, certaines orges tolérantes sont désormais reconnues par les malteurs et les brasseurs.