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Viticulture

Des vignerons indépendants investis et vigilants

L'assemblée générale des Vignerons indépendants de la Drôme a passé en revue les actions conduites et l'actualité syndicale.
Des vignerons indépendants investis et vigilants

A l'actif de la fédération départementale des vignerons indépendants de la Drôme en 2015 figure une formation HVE (haute valeur environnementale) mise en place avec son homologue ardéchoise et les chambres d'agriculture. Douze vignerons sont entrés dans ce programme. « Le jeu en vaut la chandelle, a assuré la présidente de la fédération, Sylvie Chevrol, en assemblée générale le 24 mars à Buis-les-Baronnies. Une fois certifiés HVE, les domaines ont plus de lisibilité sur leurs pratiques. Actuellement, nous travaillons sur la valorisation de cette certification sur le marché du vin. Il faut faire connaître aux consommateurs nos bonnes pratiques et notre prise en compte de l'environnement. »

Valorisation des vins et de l'image

Dans les domaines le souhaitant, ont été réalisés des audits marketing destinés à les aider à valoriser leur image. La présidente a invité les vignerons voulant en faire autant à se rapprocher de la fédération. Concernant le site de vente en ligne lancé par la confédération nationale des Vif (Vignerons indépendants de France), son but n'est pas de faire des promotions à tout va mais de valoriser des produits à travers un outil maîtrisé par les vignerons indépendants, a-t-elle souligné. Elle a, par ailleurs, signalé la participation financière de la fédération départementale, avec la fédération des IGP, à un travail sur la résistance des cépages au mildiou et à l'oïdium.

Aide aux investissements

L'assistance à l'assemblée générale de la fédération des vignerons indépendants de la Drôme.

Secrétaire général de Vif, Thierry Mothe, a traité de sujets de l'actualité syndicale. Côté aide aux investissements, l'appel à projet 2017 va se mettre en place. Des décisions doivent être prises pour le conseil spécialisé de FranceAgriMer (FAM) de juillet. Cette aide, qui existe depuis 2008, va changer dans sa forme. L'Union européenne y introduit des critères de priorité et a établi une liste fermée de matériel éligible ciblée sur l'efficacité énergétique et le développement durable. FAM a consulté la filière (caves particulières, coopératives et négociants) sur ces critères. La profession cherche à élargir la liste mais les enjeux diffèrent selon la structure des entreprises. Vif souhaite que le plus grand nombre d'opérateurs soient éligibles et reste vigilant.

Autorisations de plantation

Dans le décret des autorisations de plantation, le régime des sanctions n'est pas finalisé. Pour les conversions de droits en portefeuille, la sanction serait de 100 euros maximum l'hectare si la plantation n'est pas réalisée dans les trois ans. Pour les autorisations nouvelles, elle serait de 500 euros pour une surface inférieure à cinq hectares et de 6 000 euros pour une surface supérieure si 80 % de la vigne n'est pas plantée dans ce délai. Concernant la sanction sur le détournement de notoriété, dont la définition n'a pas encore été transcrite, un consensus se dégage. Si des droits de plantation sont demandés en IGP ou SIG(*), même si le cahier des charges AOC est respecté, il ne serait pas possible de produire en appellation. Par contre, l'inverse le serait.

Jaugeage des cuves, étiquetage

Côté Douanes, « nous avons réussi à obtenir que le jaugeage soit fait uniquement sur les cuves de transport lorsqu'il y a une transaction (citernes venant chercher du vrac) », a indiqué Thierry Mothe. Les pertes et manquants, eux, devaient être transcrits au jour le jour. Après moult discussions, la profession a obtenu de les inscrire uniquement dans la comptabilité matières en fin d'année lors de l'inventaire.
En matière d'étiquetage, l'Union européenne fait marche arrière quant à l'information des consommateurs sur l'aspect nutritionnel des vins. « Elle ne souhaite plus s'engager, tellement le dossier est complexe, a indiqué Thierry Mothe. C'est une bonne nouvelle mais il faut rester vigilants car le sujet peut revenir. »

Annie Laurie

(*) SIG : sans indication géographique.

 

Repères

La fédération des Vignerons indépendants de la Drôme compte 75 adhérents pour une superficie globale de 1 573 hectares de vignes dont 1 358 en AOC, 163 en IGP et 52 SIG(*). La production totale est de 68 750 hectolitres dont 58 125 en AOC, 8 611 en IGP et 2 014 en vins SIG.

 

Vigne et vin / Des actions sont engagées au niveau régional et national en vue de développer l'œnotourisme.
L'œnotourisme, outil marketing
A l'assemblée des Vignerons indépendants de la Drôme, Patricia Picard, déléguée générale du Comité vin de Rhône-Alpes, a présenté le travail engagé depuis plusieurs années dans la région pour développer l'œnotourisme. Elle a conseillé aux porteurs de projets œotouristiques de se faire aider par le Comité vin Rhône-Alpes et de le contacter avant d'être trop engagés dans leur démarche.
Vif lance deux services
La confédération nationale des vignerons indépendants de France (Vif) œuvre aussi à la promotion de l'œnotourisme chez ses adhérents, comme l'a indiqué le responsable de son pôle développement des entreprises, Christophe Chevré. Deux outils ont d'ailleurs été lancés : « Booster son œnotourisme » et « Mon séjour chez le vigneron indépendant ». Le premier est destiné à recenser et promouvoir l'offre touristique des adhérents, ainsi qu'à permettre à l'internaute de préparer sa visite dans le vignoble. L'autre est dédié à la vente d'un concept de tourisme vigneron indépendant. « On n'en est qu'au début, a précisé Christophe Chèvre. On teste des choses pour que, peu à peu, cette activité se développe. » La présidente des Vignerons indépendants de la Drôme considère ces services, dans leurs débuts, comme « de vrais outils de communication ».
A. L.