“ Développer le maillage du territoire ”

Qu'est-ce que le réseau Agridrone que vous souhaitez constituer ?
Romain Faroux : « Avec le développement du réseau Agridrone, nous souhaitons disposer de plus de techniciens à proximité de nos clients. Les "agridronistes" sont chargés de faire les prestations pour les chambres, les coopératives ou les agriculteurs, qui sont nos distributeurs. Le lancement de ce réseau Agridrone est de rapprocher la prestation vers le terrain et d'améliorer le maillage du territoire. »
Qui sont les opérateurs du réseau Agridrone ?
R.F. : « Au-delà de nos salariés, nous avons deux principaux profils. Ce sont soit des gens du monde agricole, comme des entrepreneurs de travaux agricoles, soit des sociétés de géomètres topographes qui pourraient étendre leur activité à l'agriculture. Ces derniers se tournent vers nous en étant plus autonome sur la partie drone mais ils sont complètement novices sur la partie agricole. Dans tous les cas, cela permet d'avoir une activité complémentaire tout en bénéficiant du soutien et de l'appui de nos techniciens pour développer son marché et les services de drones. »
Comment fonctionne le réseau Agridrone ?
R. F. : « Airinov s'occupe de la prise de commande, de la relation avec le client, jusqu'à l'analyse des données issues du vol et leur traitement pour arriver à la carte de préconisation. Il faut un vrai savoir-faire pour faire des préconisations agronomiques, à la fois sur les technologies (capteurs, logiciels, etc.) Le vrai conseil agronomique est bien plus compliqué à obtenir. Aujourd'hui, nous sommes les seuls à savoir communiquer avec le matériel utilisé par les agriculteurs et à faire des travaux de modélisation avec des instituts de recherche. Les "agridronistes" ont comme mission principale d'effectuer le vol pour le client. Ils peuvent également être amenés à effectuer des vols de présentation. Sur le volet juridique, il faut que l'"agridroniste" dispose d'une entité juridique pour accueillir cette activité. »
Vous avancez le chiffre de 100 000 euros d'affaires potentiellement réalisable sur cinq ans grâce aux prestations d'opérateur drone. Comment l'avez-vous calculé ?
R. F : « Nous nous sommes basés sur les chiffres des trois saisons que nous avons déjà réalisés avec nos salariés. Nous savons ce qu'un drone est capable de faire par rapport à ce qu'il coûte, environ
28 000 euros. Nous sommes volontairement partis sur des projections prudentes, qui tablent sur 3 000 à 5 000 hectares (ha) les premières années, pour aller jusqu'à 7 000 à 8 000 ha la cinquième année. Nous avons constaté que si la première année un distributeur nous confie 1 000 ha, la troisième année nous nous occupons d'une surface cinq fois plus grande. Il y a aucune raison que cela aille moins vite dans les années à venir. En plus, nous développons de nouvelles activités telles que les tours de plaine ou la détection des adventices. Une fois qu'un opérateur dispose d'un drone déjà rentable sur les deux principales prestations en colza et blé, il est possible de le faire tourner sur autre chose. On a de plus en plus de demandes d'agriculteurs autour de prestations sur les dégâts de gibier. On travaille d'ailleurs beaucoup sur la recherche et développement pour lancer de nouvelles utilisations. Notre chiffrage ne prend donc pas en compte ces nouvelles activités qui ne vont pas manquer d'apparaître. »
Propos recueillis par CP