Accès au contenu
Tournée agricole avec le préfet

Diois : produire de nouveaux vins effervescents hors IGP

Afin de présenter les filières viticole, Ppam, bovine et ovine au préfet de la Drôme, une tournée de visites a été organisée par la FDSEA dans le Diois, le Royans et le Vercors. Diverses problématiques ont été abordées, en particulier celles des prix et de la prédation du loup. La première visite s'est déroulée à la Cave de Die Jaillance.
Diois : produire de nouveaux vins effervescents hors IGP

A Die, la cave Jaillance existe depuis 1950 suite à une volonté des viticulteurs de favoriser le développement de leurs productions. La coopérative compte aujourd'hui 202 adhérents pour 1 180 hectares plantés (dont 260 ha en bio) sur trois appellations. La Clairette de Die, produit phare, représente encore 76 % des ventes. C'est dans l'enceinte de cette cave viticole que s'est déroulée, le 30 juillet, la première visite d'une nouvelle tournée organisée par la FDSEA de la Drôme en compagnie du préfet de la Drôme, Hugues Moutouh, et de la sous-préfète de Die nouvellement nommée, Camille de Witasse-Thézy. Responsables agricoles, élus locaux et territoriaux ainsi que des représentants de la DDT* étaient également présents. « Nous comptons en Drôme pratiquement toutes les filières agricoles existant en France. Cette nouvelle journée de visites sera pour nous l'occasion de vous faire découvrir la réalité du terrain, et notamment les problématiques que rencontrent chaque jour nos agriculteurs », a lancé Grégory Chardon, président de la FDSEA, lors de son mot d'accueil.
Le gros sujet de l'année pour la Cave de Die, et plus globalement pour le syndicat de la Clairette de Die présidé par Fabien Lombard, a été la demande d'abrogation de la loi 1957. Cette loi empêche les vignerons du Diois sur l'aire d'appellation d'origine contrôlée de produire d'autres vins effervescents que la Clairette de Die. Abrogé par le Sénat, le vote est désormais entre les mains des députés. En cas de confirmation, les viticulteurs pourraient produire à nouveau des vins effervescents rosés et blancs sans indication géographique.

Assurance récolte, main-d'œuvre

Verre en main à la Cave de Die Jaillance, Olivier Rey (président) et Jean-Louis Bergès (directeur général), ont accueilli le préfet Hugues Moutouh ainsi que Grégory Chardon (président de la FDSEA de la Drôme) et Jordan Magnet (président des Jeunes Agriculteurs).

L'autre problématique des vignerons du Diois concerne l'assurance récolte. En 2017, le gel avait entraîné une perte estimée entre 30 et 90 % du vignoble. « Il y avait alors très peu de viticulteurs assurés. Le conseil d'administration de la cave Jaillance avait décidé de verser une indemnisation exceptionnelle, d'un montant global d'1 million d'euros, en prenant en compte un seuil minimum de 32 hectolitres par hectare », a expliqué Jean-Louis Bergès, directeur général. Depuis, une démarche collective a été mise en place avec Groupama afin non seulement d'encourager les viticulteurs à s'assurer mais aussi à maintenir les finances de la cave à flot. Sur les 1 140 hectares, 900 sont aujourd'hui couverts (pour un coût de 120 à 130 euros par ha) contre l'ensemble des aléas climatiques.
Enfin, le recrutement pour les travaux saisonniers reste un problème important. « Il est de plus en plus compliqué de trouver de la main-d'œuvre, qui plus est spécialisée. L'attractivité de ces métiers-là reste problématique », a souligné Olivier Rey, président de la cave. La seule chose serait de baisser les charges pour rendre le salaire plus attractif. » Ce à quoi a répondu Hugues Moutouh : « L'agriculture fait effectivement partie des secteurs dans lequel on est en difficulté ».

Amandine Priolet

* DDT : direction départementale des territoires.