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Producteurs-transformateurs

Domaine de Saint Ange, un savoir-faire qui porte ses fruits

Au Domaine de Saint Ange à Peyrins, Stéphanie et Raphaël Ladreyt cultivent des fruits. Avec, ils fabriquent artisanalement jus et nectars de fruits, sirops, vinaigres, gelées, confitures, liqueurs et cidre.
Domaine de Saint Ange, un savoir-faire qui porte ses fruits

Raphaël et Stéphanie Ladreyt sont agriculteurs-transformateurs à Peyrins. Lui s'installe en 1998 et elle en 2000 (tous deux hors cadre familial), au départ sur deux exploitations séparées. Stéphanie démarre son activité transformation avec des cassis en passant par un prestataire de service pour les jus de fruits et confitures. Raphaël, lui, démarre la partie production (plantation de cassissiers, groseilliers, vigne, semis de céréales) avec vente en coopérative.

Un atelier et une boutique

En 2004, suite à des mauvaises années climatiques, Stéphanie et Raphaël réunissent leurs exploitations, fondent l'EARL Domaine de Saint Ange et créent un atelier de transformation ainsi qu'une boutique. Pour ce projet, ils investissent dans un pressoir, une embouteilleuse... et commencent à fabriquer eux-mêmes leurs jus de fruit. Cette nouvelle activité prend vite de l'ampleur, « du fait d'une demande de transformation à façon, explique Stéphanie. En plus de la transformation de nos productions, nous sommes devenus prestataires de services en fabrication de jus de fruits et sirops pour d'autres agriculteurs, drômois et isérois ». En 2011, est créée la SARL Domaine de Saint Ange pour les prestations de services. A cette époque-là, les installations s'automatisent davantage « pour gagner du temps et travailler plus confortablement ». A noter aussi, depuis le début des années 2000, Stéphanie et Raphaël adhèrent au réseau Bienvenue à la ferme(1) en Drôme, dans la catégorie des produits fermiers.

Une large gamme de produits à base de fruits sont à la vente dans la boutique du Domaine de Saint Ange.

Conversion à la bio

A présent, le Domaine de Saint Ange cultive cassissiers (1 ha), groseilliers (0,8 ha), fraisiers (0,1 ha), framboisiers (0,3 ha), pommiers (1 ha), cognassiers (0,10 ha), tomates (0,10 ha). S'ajoutent de la luzerne (8 ha) et du blé (5 ha). Les petits fruits sont cueillis à la machine. Au moment de la récolte, des cassis et groseilles sont vendus en frais. Le cassis est le produit phare de cette exploitation, qui en récolte deux tonnes en année normale. Une exploitation qui continue à développer ses productions fruitières, notamment en pommiers avec une vingtaine de variétés anciennes, et vient d'entamer sa conversion à l'agriculture biologique en 2017 sur toute l'exploitation.

Une gamme de produits variée

Grâce à leurs équipements, leurs fruits et d'autres cultivés dans la région ou ailleurs, Stéphanie et Raphaël fabriquent une gamme variée de produits sans colorants ni conservateurs ou autres additifs. Et la liste proposée ne cesse de s'allonger : jus de fruit, nectars, sirops, confitures et gelées, crème de cassis ou groseille, liqueur de coing ou citron, eau de vie de poire, vin de noix, coulis de fruits rouges, concassé et jus de tomate, vinaigre au cassis ou à la framboise... L'atelier est certifié pour la transformation bio. Il fonctionne quasiment toute l'année : fraises en mai, cerises en juin, cassis, groseilles et abricots en juillet, pêches et poires en août, raisins et prunes en septembre, pommes d'octobre à décembre, kiwis, citrons et oranges (agrumes bio) en février et mars.

Deux employés préparant des bag-in-box de jus de pomme (3 litres).

Le cidre, dernier-né

Cette année, Stéphanie et Raphaël ont lancé un nouveau produit : du cidre demi-sec. « Nous avons fait un essai en méthode traditionnelle, indique l'agricultrice, et obtenu un cidre avec des bulles très fines, pas agressives. Nous l'avons sorti à l'occasion de l'opération de Ferme en ferme(2). Il s'est très vite vendu. »
Concernant les procédés de fabrication, pour les jus, les fruits sont râpés puis pressés. Le jus obtenu est pasteurisé sans aucun additif puis embouteillé. Pour les nectars, après raffinage (fruits déchiquetés et noyaux éjectés), la pulpe est mise en cuve, mélangée avec eau et sucre, puis pasteurisée et mise en bouteilles. Pour les liqueurs, les fruits macèrent dans de l'alcool. Pour les vinaigres, cassis ou framboises sont mis à macérer dans du vinaigre d'alcool blanc puis pressés. Et le cidre passe par les étapes de pressage des pommes, de fermentation du jus, d'embouteillage et de mise en bulles naturelle.

Vente en circuits courts

Le Domaine de Saint Ange commercialise une petite partie de ses productions sur place, dans sa boutique. Mais la part principale est écoulée via des magasins de producteurs drômois et isérois dans lesquels ces agriculteurs ont le statut d'associés ou de dépôt-vendeurs. Quelques magasins de produits du terroir et épiceries fines constituent leurs autres débouchés.
Au fil des ans, Stéphanie et Raphaël ont développé et diversifié leur activité de transformation, acquis un savoir-faire qui porte ses fruits. Juste une illustration, récente : le 27 septembre 2017 à Aubière (Puy-de-Dôme), leur nectar de cassis a reçu le premier prix dans la catégorie (ouverte l'an dernier) des jus de fruits du concours régional « Fermier d'or » (voir ci-...).

Annie Laurie

(1) Bienvenue à la ferme : marque nationale d'agritourisme appartenant aux chambres d'agriculture.
(2) De ferme en ferme : opération organisée tous les derniers week-ends d'avril par les Civam (centres d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural).

 

Repères

Le Domaine de Saint Ange, c'est :
- près de 20 hectares en fermage dont 3,4 en fruits ;
- un atelier de 200 m² plus 100 m² de stockage et une boutique de vente directe ;
- une capacité de production de 100 000 bouteilles par an, dont 50 % en prestation de services ;
- l'équivalent d'un à deux salariés saisonniers sur l'année (récolte, fabrication, conditionnement).

 

Le concours « Fermier d'or »

Le jury au concours « Fermier d’or » 2017 pendant la notation des jus de fruits.
Cette année, les chambres d'agriculture de Rhône-Alpes ont rejoint celles d'Auvergne dans l'organisation du concours régional « Fermier d'or ». 118 producteurs y ont participé. Et 218 produits fermiers étaient inscrits à ce concours, se répartissant en 28 catégories : fromages, charcuteries, miels, confitures, jus de fruits...
Edition 2018
Les producteurs souhaitant participer à l'édition 2018 (la vingtième) du concours régional « Fermier d'or » peuvent dès à présent se faire connaître auprès de Nathalie Seauve, conseillère diversification et circuits courts à la chambre d'agriculture de la Drôme (04 75 70 69 30 ; 06 25 82 77 79 ; [email protected]).

Photo (si place) : Le jury au concours « Fermier d'or » 2017 pendant la notation des jus de fruits.