Accès au contenu
Outils novateurs

Drôme Conseil Elevage est équipé d'un Silo scan

La qualité de tassage d'un silo de maïs peut être appréciée grâce à des matériels de pointe, dont Drôme Conseil Elevage s'est doté. Des demi-journées de démonstration sont programmées.

Drôme Conseil Elevage est équipé d'un Silo scan

Solène Dutot, Drôme Conseil Elevage, dont vous êtes la directrice, vient d'acquérir l'outil « Silo scan ». De quoi s'agit-il ?
Solène Dutot : « L'outil « Silo scan » est en fait un ensemble de matériels de pointe pour apprécier la qualité du tassage d'un silo de maïs ensilage. Le tassage est l'un des facteurs techniques prépondérants pour bien maîtriser les processus de fermentations d'un silo. On estime entre 5 et 20 % la perte de poids de l'ensilage de maïs sur un silo mal confectionné, pertes discrètes car sous forme de CO2 et d'H2O. Pour un élevage avec 20 hectares de maïs, l'enjeu est de 4 500 euros. »

 

Quel objectif poursuivez-vous avec cet investissement ?
S. D. : « La technicité des élevages étant une priorité pour la Région Rhône-Alpes, le Crof(*) a permis à Drôme Conseil Elevage d'investir dans cet outil. Notre volonté est d'accompagner nos adhérents en leur offrant la possibilité d'effectuer une expertise simple et spécifique de leur silo. Pour cela, le conseiller dispose de plusieurs matériels, parmi lesquels un compactomètre, qui permet la mesure de la densité et de la porosité du silo, et une caméra thermique. La température est un indicateur de l'activité fermentaire et se traduit par des pertes de matière sèche. Une photo du silo permet aussi de repérer d'un seul coup d'œil les défauts de tassage. Autre matériel, un pHmètre sert à mesurer le pH, qui est un indicateur des processus fermentaires, notamment lactique. S'ajoutent des boîtes de senteurs pour identifier les odeurs caractéristiques d'un silo (c'est très pédagogique pour les éleveurs) et un logiciel d'analyse. »

 

Comment pourra être utilisé cet outil ?
S. D. : « Après l'ouverture d'un silo, le conseiller viendra faire une vingtaine de mesures à des endroits précis du front d'attaque du silo : trois sur chaque côté, quatre en haut et en bas et dix au milieu (voir étiquettes jaunes sur la photo ci-dessus). A chaque point, trois mesures sont réalisées en triangle.
L'ensemble des mesures est ensuite enregistré dans le logiciel pour faire un rendu visuel et chiffré à l'éleveur. En effet, la combinaison des différentes mesures permet de chiffrer les pertes sur le silo en cours d'utilisation, le jour de la mesure et à six mois. L'objectif étant que l'éleveur transforme ces pertes en gains, le conseiller va donc lui apporter des recommandations personnalisées (longueur de coupe, taux de matière sèche à la récolte, poids sur le silo à la confection, hauteur du silo selon la vitesse de consommation...) en vue de la prochaine récolte. »

 

Avez-vous prévu une présentation ?
S. D. : « Nous organisons deux demi-journées de démonstration du Silo scan. Sur un silo ouvert, nous effectuerons les mesures et ferons l'analyse ensuite des défauts de confection du silo, des pertes engendrées et de la valorisation de l'ensilage de maïs pour cette année. Nous irons le 15 septembre dans le Royans et le 16 dans le Nord-Drôme. Les lieux exacts de ces demi-journées seront communiqués dans L'Agriculture Drômoise de la semaine prochaine. Vous pouvez aussi obtenir cette information en contactant Yannick Blanc au 06 25 41 19 70. »

 

Avec la sécheresse, la production de maïs ensilage a particulièrement souffert. Quelles préconisations donnez-vous aux éleveurs ?
S. D. : « Nous avons réalisé tous les lundis du mois d'août des prélèvements de maïs dans 20 parcelles drômoises. Ils ont été broyés et mis en étuve pour calculer leur teneur en matière sèche. Ainsi, nous avons pu conseiller nos adhérents sur le moment le plus opportun pour débuter le chantier d'ensilage. Nous recommandons, aujourd'hui, de faire analyser son ensilage de maïs à l'ouverture du silo pour ajuster les rations hivernales. Par exemple, si le taux d'amidon est faible, l'achat éventuel de sources d'amidon lent (patates, maïs grain, betteraves, drèche de brasserie...) permettra de compléter le déficit en amidon.» 
(*) Crof : contrat régional d'objectif de filière.