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Mesure de performances

Du contrôle laitier et de l'accompagnement

Le contrôle laitier n'est pas le seul métier de Drôme Conseil Elevage. Ce sont aussi des compétences techniques, des outils et services proposés...
Du contrôle laitier et de l'accompagnement

L'assemblée générale de Drôme Conseil Elevage (DCEL), le 27 mars à Chabeuil, était placée sous la présidence de Thierry Deygas pour la première fois. Christophe Bellier lui a cédé la place en 2014, après l'avoir occupée pendant quatorze ans (il est maintenant vice-président, avec Christian Gerboud). Changement aussi à la direction puisque, depuis le 1er avril, Solène Dutot (auparavant conseillère en élevage caprin et animatrice de l'équipe) succède à Henri Fèche.
En ouverture de l'assemblée, le nouveau président a fait un point sur la situation laitière. En caprins, après la crise, l'heure est à la reprise de confiance des acteurs de la filière. Du lait est recherché. C'est « un défi à relever», pour Thierry Deygas, en veillant toutefois à la cohérence des projets. En bovins, si la conjoncture 2014 était « plutôt favorable », les prix sont « en net repli » ce début d'année. Et la fin des quotas est aussi un défi.

Appui technique, économique...

DCEL « est un acteur incontournable pour l'accompagnement technique » des éleveurs, a confié son président. En plus du contrôle de performance (voir l'encadré « Repères »), l'organisme apporte du conseil. Il propose des animations collectives, des outils pour le suivi des troupeaux, s'investit dans des expérimentations. Il travaille en partenariat au niveau départemental ainsi que régional. Ses liens avec la chambre d'agriculture sont d'ailleurs forts depuis sa création en 1996, a rappelé Henri Fèche, qui en était déjà à l'époque directeur. Et Jean-Pierre Royannez, vice-président de la chambre d'agriculture, a aussi souligné cette collaboration et la complémentarité des deux structures.
L'an passé, 85 % des adhérents ont fait appel à l'appui technique de DCEL (au moins six unités de conseil) en bovins et 60 % en caprins (au moins trois unités). Le conseil apporté est multithématique : suivi des jeunes (génisses et chevrettes), appui alimentaire mais aussi sur la qualité du lait (cellules), suivi de reproduction, ainsi que technico-économique. Avec le GDS, une formation a été mise en place sur les cellules (qui pénalisent la rémunération) pour les éleveurs de bovins fin 2014 et une autre début 2015. En 2014 en caprins, une journée de bilan sur ces mêmes formations (dispensées en début d'année) a eu lieu. D'autres formations ont porté sur l'utilisation des logiciels Siel, Boviclic (bovins) et Caplait (caprins).

L'assistance à l'assemblée générale de Drôme Conseil Elevage.

La réduction des coûts de production à l'étude

Pour les élevages de vaches dont la traite est robotisée, un groupe d'échange a été mis en place avec Isère Conseil Elevage (12 producteurs dont 4 drômois) et va continuer en 2015. Un autre travail va se poursuivre, sur l'amélioration des résultats technico-économiques en bovins, avec cinq groupes et en partenariat avec la chambre d'agriculture. Constat : les charges d'alimentation et de mécanisation pèsent lourd dans les exploitations drômoises. C'est pourquoi, le 30 mars, a eu lieu une rencontre avec des élevages isérois ayant d'autres stratégies en termes d'autonomie alimentaire et de choix de mécanisation. Deux groupes d'éleveurs caprins (l'un laitier et l'autre fromager) se sont également penchés sur les coûts de production. Un groupe pourrait être constitué concernant l'élevage des génisses.
Comme outils, deux logiciels de gestion des troupeaux sont disponibles : Siel en bovins et Caplait en caprins. Et un nouvel outil « stratégie de sélection » bovine est proposé (comparaison des performances de production, index des animaux et effet milieu).

Expérimentations et perspectives

En termes d'expérimentation, DCEL s'est impliqué sur IdecMir (indice de déficit énergétique cétose). Fin 2015, les corps cétoniques seront disponibles en analyse de routine sur le lait, pour gérer le déficit énergétique en début de lactation. DCEL s'implique aussi sur l'urée caprine (indice de gaspillage de l'azote dans la ration), pour laquelle un suivi sera réalisé sur cinq exploitations drômoises cette année.
Côtés perspectives, l'organisme entend poursuivre le déploiement des pesées électroniques dans les élevages bovins et caprins, le travail sur les coûts de production, maintenir les groupes d'échanges. En janvier, un nouveau service a été lancé (ouvert principalement aux éleveurs bovins). Il s'agit d'une assistance à la traite avec « Lactocorder », des compteurs à lait électroniques mobiles (DCEL en a acquis 13 fin 2014). Outils d'audit des pratiques de traite, ils permettent aussi de connaître la cinétique de traite de chaque vache. Ils peuvent, en outre, alerter sur le fonctionnement de la machine à traire. Ce service s'adresse aux éleveurs ayant des problèmes de qualité du lait, surtout, mais aussi à ceux souhaitant améliorer leur pratiques.
Enfin, cette année, devrait démarrer l'expérimentation « Life carbon Dairy », une évaluation de l'empreinte carbone en élevages. L'idée est de faire une photographie de la situation actuelle de 3 900 exploitations sur toute la France. L'institut de l'élevage, le Cniel(*), les chambres d'agriculture et les entreprises de Conseil Elevage sont partenaires de ce projet. Dans ce cadre, DCEL diagnostiquera 17 exploitations drômoises.

Annie Laurie

(*) Cniel : centre national interprofessionnel de l'économie laitière.

 

 

Repères /

Le contrôle laitier

Le contrôle laitier dans la Drôme en 2014, c'était :
- 73 élevages bovins (77 en 2013), 3 240 vaches (23 de moins qu'en 2013) et une production de quelque 22 millions de litres de lait (93 % de la collecte départementale). Du fait de la petite taille des élevages perdus, leurs effectifs et niveaux de production ont peu impacté les résultats globaux de DCEL.
- 70 élevages caprins (73 en 2013) et 10 100 chèvres contrôlées et une production de lait 7 millions de litres. 5 nouveaux élevages ont adhéré en début 2015.
- 4 élevages ovins et 300 brebis. Pour cette espèce, 2014 est l'année de mise en place d'un contrôle laitier (simplifié). Ce service présente un intérêt pour la sélection intratroupeau.