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Elevage

Du lait à la viande bio vendue en direct

A La Vacherie, le Gaec de Mayousse a fait le choix de la reconversion et de la vente directe de viande bio.
Du lait à la viande bio vendue en direct

Le Gaec de Mayousse, situé à La Vacherie (commune du Chaffal), près de Léoncel, participe au salon Tech&Bio. Une visite de cette exploitation sera organisée le 25 septembre(1). Ses deux associés, Raphaël et Loïc Pinat, qui sont cousins, se sont engagés dans la reconversion de leur troupeau de vaches laitières en vaches allaitantes et dans la vente directe. Cette période de transition s'accompagne d'une réflexion et d'expérimentations, en particulier sur la recherche de l'autonomie alimentaire pour leurs bovins.

« Pour arriver à vivre avec seulement 65 mères, il faudrait commercialiser la totalité de nos bêtes en vente directe, c'est-à-dire faire abattre deux animaux adultes et deux veaux par mois », indiquent Raphaël et Loïc Pinat.

Arriver à arrêter le lait

Leur premier souci, c'est d'arriver à vivre de l'exploitation. « Aujourd'hui, notre objectif est de trouver la solution pour arrêter la production de lait, expliquent les deux associés. A cause des contraintes, des horaires et des difficultés pour prendre des vacances. » Mais ce n'est pas évident. Alors ils ont demandé conseil, Raphaël bénéficiant pour son installation réalisée en 2014 du suivi technique de la chambre d'agriculture. « D'après les conseillers, pour arriver à vivre avec seulement 65 mères, il faudrait commercialiser la totalité de nos bêtes en vente directe, c'est-à-dire faire abattre deux animaux adultes et deux veaux par mois, indiquent Raphaël et Loïc. On essaye pour l'instant d'aller progressivement dans l'augmentation du nombre de vaches à viande. »
Raphaël était auparavant étudiant dans une école d'ingénieur à Lyon. « Je connaissais les Amap(2) et je savais que beaucoup cherchent de la viande bio. D'où l'idée de la vente directe », précise-t-il. Le Gaec alimente ponctuellement des associations de Lyon, Grenoble, Montélier et Bourg-lès-Valence. Il vend aussi aux particuliers par le biais d'internet.

Aller vers l'autosuffisance

L'autre difficulté que rencontrent Raphaël et Loïc tient aux terrains qu'ils exploitent. Des terres qui ne sont pas très riches car caillouteuses. « On a arrêté les céréales pour faire du foin, ajoutent les exploitants. Les céréales, c'est compliqué, le rendement est faible et les sangliers font des dégâts. » C'est Emmanuel Valet (Charpey) qui leur vend les siennes, tandis que l'aliment bio vient des Etablissements Barnier. Le Gaec achète donc aussi sa paille.
« En fait, il faut beaucoup de surfaces pour y arriver. Nous réfléchissons à l'autosuffisance. Depuis deux ans, nous faisons des essais de méteil, les rendements sont meilleurs. C'est aussi une solution pour améliorer la qualité », explique Loïc. « Actuellement, ajoute Raphaël, les vêlages sont groupés en début d'hiver, ce qui nous permet d'avoir de la viande du mois de décembre au mois de juin. Afin de pouvoir en proposer toute l'année, nous allons essayer d'avoir deux périodes de vêlage par an sur le troupeau de vaches à viande. » L'éleveur ne cache toutefois pas ses inquiétudes quant à la rentabilité de l'activité et se questionne encore sur la voie à suivre. 

Elisabeth Voreppe
(1) Pour la visite, informations et inscriptions sur le pôle herbivore du salon Tech&Bio.
(2) Amap : association pour le maintien d'une agriculture paysanne.

 

250 hectares de pâturages
Le Gaec de Mayousse compte actuellement 42 vaches laitières de race abondance en grande majorité et 22 mères pour la viande, de race aubrac quasi-exclusivement. Une partie des installations est située sur la route du col des Limouches.
Les deux cousins disposent de 60 hectares (ha) pour la fauche et de 250 ha de pâturages. Les animaux pâturent six mois par an compte tenu de la rudesse de l'hiver sur ce plateau situé à une altitude d'environ 1 000 mètres. Une partie du fourrage est stockée enrubannée, un tiers est au sec à l'intérieur.
Le Gaec de Mayousse, qui livre les Amap, vend des colis de bœuf à un prix moyen de 15 euros le kilo et de veau à un prix moyen de 17 euros. Le prix moyen pour le bœuf conventionnel est de 12 euros. 
Info : www.viandebio-vercors.fr - Tél : 06 79 59 05 59 - Email : [email protected].