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Événement

Échanges avec le ministre de l’Agriculture près de Crest

À l’occasion d’une visite de Marc Fesneau, nouveau ministre de l’Agriculture, en Drôme dimanche dernier, la profession agricole a pu longuement s’entretenir avec lui.

 Échanges avec le ministre de l’Agriculture près de Crest
À Aouste-sur-Sye, sous le hangar, dans les vignes et champs de lavande de Laurent Faure, la visite de Marc Fesneau, nouveau ministre de l’Agriculture, a permis à la vingtaine de représentants de la profession agricole d’évoquer pendant plus de trois heures leurs préoccupations. ©AD26

Marc Fesneau, nouveau ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, s’est rendu à Aouste-sur-Sye dimanche 5 juin, sur l’exploitation agricole de Laurent Faure. Ce déplacement était organisé en soutien à la candidate Célia de Lavergne, députée sortante qui se représente dans la troisième circonscription de la Drôme. À cette occasion, le ministre a rencontré une vingtaine de représentants du monde agricole, lesquels lui ont fait part de plusieurs préoccupations : l’explosion des attaques de loups, la sécheresse, l’inflation sur les matières premières, les enjeux de la filière lavande, de l’appellation Clairette de Die, des Côtes-du-Rhône ou encore des abricots des Baronnies. « Pendant trois heures, nous avons pu échanger avec le ministre directement, sans protocole, indique Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture de la Drôme. Un ministre très à l’écoute, avec des idées et dont c’est la troisième visite en Drôme depuis 2020, cette fois avec le portefeuille de l’Agriculture. »

Loups, chiens de protection

À propos de la prédation, Edmond Tardieu, éleveur à Vesc, mais aussi Michel Metton, représentant des lieutenants de louveterie, ont demandé plus de réactivité dans les autorisations de tirs de prélèvements de loups, c’est-à-dire de ne pas attendre trois attaques avant d’obtenir un feu vert. Le ministre s’est dit ouvert à « un peu plus de réactivité » et à une gestion « par périmètres d’attaque ». Autres demandes formulées, celle d’un statut spécifique des chiens de protection afin de dégager les éleveurs de toute responsabilité pénale en cas de morsure et celle du dénombrement des loups. « Il faut rétablir la confiance », a déclaré le ministre.`

Inflation, sécheresse

Sur l’inflation des prix, Laurent Faure a témoigné des augmentations subies : + 82 % sur les engrais organiques, + 54 % sur le GNR, + 20 à 40 % sur le matériel agricole et les pièces de rechange… Un constat partagé par Marc Fesneau, lequel appelle à « reprendre notre souveraineté économique sur l’espace européen et à baisser notre dépendance sur l’importation des engrais ».

Autre préoccupation, la sécheresse exceptionnelle qui sévit cette année et avec elle les restrictions d’irrigation de 40 %. « Une situation intenable », a fait remarquer Jean-Pierre Royannez qui craint « un abandon des cultures » ou « de mettre les producteurs dans l’illégalité » au regard des arrêtés sécheresse. « Il faut impérativement stocker plus d’eau l’hiver », a-t-il plaidé aux côtés d’Emmanuel Grégoire et Ludwig Blanc, membres du Syndicat d’irrigation de la Drôme.

Vin, abricot des Baronnies, ail, lavande

Par ailleurs, en viticulture, Sandrine Roussin a fait part de la mévente des Côtes-du-Rhône génériques et de la nécessité d’assainir le marché par le biais de la distillation. Fabien Lombard, président du syndicat de la clairette de Die, a pour sa part évoqué la nécessité de protéger la méthode ancestrale de vinification dioise.

Quant au président du syndicat des producteurs d'abricots des Baronnies, Franck Bec, après avoir présenté la démarche d’indication géographique protégée (IGP) sur le point d’aboutir, il a évoqué le gel et pointé le problème de la moyenne olympique sur les dispositifs assurantiels. En matière d’IGP, Stéphane Boutarin, président de l’association des producteurs d’ail de la Drôme, a souhaité une simplification des procédures de l’Inao.

Enfin, Alain Aubanel, président de Ppam de France, et Philippe Soguel, président du syndicat des distillateurs de la Drôme, ont mis l’accent sur la crise en lavande et lavandin, les impasses techniques pour lutter contre la cicadelle suite au retrait de matières actives et le projet de règlement européen qui pourrait classer les huiles essentielles en tant que produit chimique.

Christophe Ledoux