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Entretien

EGA : tirer vers le haut la rémunération des agriculteurs

Célia de Lavergne, députée de la troisième circonscription de la Drôme, constate un esprit constructif dans les états généraux de l'alimentation (EGA), qu'elle coordonne avec Olivier Allain.
EGA : tirer vers le haut la rémunération des agriculteurs

Célia de Lavergne, comment voyez-vous votre rôle de co-coordinatrice des EGA  ?

Célia de Lavergne : « Je le vois, avant tout, comme un rôle de fluidité : faire en sorte que l'information circule entre les différentes "briques" des EGA, que les solutions qui sortiront de ceux-ci soient bien le fruit de l'intelligence collective. L'idée est que les participants aux ateliers s'écoutent, comprennent les contraintes des autres et trouvent des solutions tirant vers le haut la rémunération des agriculteurs. Ma mission est également de faire en sorte que les débats organisés sur les territoires soient intégrés dans la réflexion nationale. J'interviens aussi dans le suivi de la plateforme participative (lire ci-contre). En outre, le coordinateur auditionne les filières. Je dois également vérifier l'avancement des travaux et préparer les journées de restitutions en décembre. »

Pensez-vous que ces EGA puissent aboutir à une meilleure rémunération des agriculteurs ?

Célia de Lavergne : « J'y crois beaucoup. Ce qui me marque, c'est la volonté affichée de trouver des solutions pour redonner un juste prix aux productions des agriculteurs français. En grande majorité, les distributeurs, industriels de l'agroalimentaire souhaitent maintenir une agriculture française forte, de qualité, trouver des systèmes permettant aux agriculteurs de vivre de leur métier. A ce stade, les discussions des ateliers sont encore confidentielles, je ne peux faire d'annonces sur le contenu. Mais je constate un esprit constructif, un attachement de tous les acteurs à l'agriculture française. On a vraiment la dynamique, aujourd'hui, qui pourrait permettre de prendre des décisions structurantes pour l'agriculture française. »

Parlez-nous de la caravane des EGA que vous organisez dans votre circonscription.

Célia de Lavergne : « Avec la caravane des EGA - inaugurée ce jeudi 21 septembre sur le marché de Nyons - je veux inscrire concrètement le territoire de ma circonscription dans ce projet national en y associant citoyens, professionnels et élus par le biais de rencontres itinérantes. La caravane circulera jusqu'au 10 octobre sur des marchés et autres lieux (programme mis à jour sur facebook). Elle fera connaître les EGA, la plateforme participative. Une animation abordera des thématiques comme la rémunération des agriculteurs, les modes de consommation responsables, la valorisation du modèle alimentaire français... L'objectif, c'est que le plus grand nombre exprime sa vision de l'agriculture, ses attentes. »

Propos recueillis par Annie Laurie

PARTICIPATION : donnez votre avis en ligne

La consultation publique en ligne lancée le 20 juillet dans le cadre des États généraux de l'alimentation enregistre (au 12 septembre) 8 360 contributions. Ces propositions ou réponses aux propositions émanent du ministère de l'Agriculture ou des participants eux-mêmes. Elles ont donné lieu à 59 300 votes à ce jour. Favoriser une chaîne de production agroalimentaire plus durable et plus équitable ; adopter une consommation plus saine, plus sûre et plus respectueuse de l'environnement ; concilier la compétitivité internationale de la production agroalimentaire et le respect des enjeux sociétaux internationaux. Ce sont les trois objectifs principaux de cette consultation publique à laquelle tous les citoyens, agriculteurs y compris, sont invités à prendre part.
Prendre le pouls de la société
Ici, l'idée est de prendre le pouls de la société civile sur une plateforme participative en ligne. « Les contributions des citoyens seront synthétisées régulièrement et viendront nourrir le travail dans les ateliers à venir », indique le ministère. La structuration de la consultation repose sur la trilogie « problèmes-causes-solutions ». Cette structure permet d'exposer et d'objectiver un sujet, d'identifier les causes aux problèmes exposés et de rechercher des solutions adaptées aux causes du problème. Les internautes peuvent voter et participer à la consultation en choisissant jusqu'à dix thèmes différents, par exemple la rémunération des producteurs, les coûts de production, l'information des consommateurs, la transformation de l'agriculture, la sécurité sanitaire, les modes de consommation plus responsables et le modèle alimentaire français. « La rémunération plus équitable des producteurs  » est le thème le plus attractif avec 2 963 participants.
Jusqu'à fin octobre
Suivant un engagement de campagne du président de la République, Emmanuel Macron, cette consultation publique vise à associer le citoyen et l'ensemble des parties prenantes au débat grâce aux outils numériques. La consultation publique se terminera à la fin du mois d'octobre. Une synthèse des ateliers et de la consultation publique devrait être diffusée mi-décembre. D'ici là, tout vote et toute proposition pourront être déposés par les internautes sur le site egalimentation.gouv.fr
Agrapresse
La consultation publique a recueilli déjà 8 360 contributions et 59 300 votes.