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Viande bovine

Elvea : entre valorisation de la production et services aux adhérents

La loi Egalim, avec son application et ses conséquences, était au cœur des débats de l’assemblée générale d’Elvea Rhône-Alpes, qui s’est tenue dernièrement à Montagny (Rhône).
Elvea : entre valorisation  de la production  et services aux adhérents

«Les filières, qui devraient être la base de notre travail, sont de plus en plus difficiles à mettre en place ou à pérenniser, a indiqué Frédéric Duchêne, président d'Elvea (association d'éleveurs et d'acheteurs) Rhône-Alpes, dans son rapport moral présenté lors de l'assemblée générale. Des filières qui sont la seule garantie des plus-values pour les producteurs et qui sont présentées dans la loi Egalim comme le remède au mal que nous subissons avec la vulgarisation de notre produit et son bradage par la grande distribution. » Et de poursuivre : « Valoriser un produit, c'est justifier sa valeur aux yeux des consommateurs. Qualité nutritionnelle, plaisir, goût, respect du bien-être animal, de l'environnement... Les gens qui vendent un vin ou un parfum savent le décrire, le vanter, le raconter, faire briller les yeux des clients. Inspirons-nous de démarches, soyons dynamiques, offensifs. »

Services aux adhérents

« Ce sont les services qui font vivre notre structure, ainsi que quelques subventions, en diminution », a expliqué Frédéric Duchêne. Ainsi, ces dernières années, Elvea Rhône-Alpes a développé une vaste offre de services à ses adhérents, éleveurs et acheteurs.
« Notre équipe de techniciens va être renforcée pour être au plus près des adhérents, sur le terrain, et répondre à leurs attentes, a annoncé le président de la structure. Je suis conscient que notre travail d'éleveur est de plus en plus contraignant : les réglementations, les capitaux nécessaires, l'astreinte du travail, le manque de reconnaissance de certains de nos concitoyens et surtout le manque de rémunération. Mais je pense que les choses peuvent changer, se rééquilibrer. Pour cela, nous devons éviter de nous renfermer. Nous devons parler positivement et sortir de nos fermes à chaque fois que l'occasion nous en est donnée. »

Évolution des statuts

L'assemblée générale d'Elvea Rhône-Alpes avait également à l'ordre du jour la modification des statuts et du règlement intérieur de la structure afin d'être en conformité avec la réglementation (évolution du fonctionnement et de la reconnaissance des organisations de producteurs encadrées par le code rural et évolution des relations commerciales encadrées par la loi Egalim).
Ainsi, avec cette nouvelle réglementation, l'organisation de producteurs non commerciale et commerciale devient une organisation de producteurs avec transfert de propriété et sans transfert de propriété, qui négocie au nom de ses adhérents producteurs et qui a un rôle dans la contractualisation (avant : commission de mise en marché). La garantie de paiement n'existe plus. La zone de reconnaissance est la zone où il y a une activité. Il n'y a plus de notion de « collège » mais des adhérents producteurs (éleveurs qui bénéficient des filières et des services de l'association) et non producteurs (laboratoire, fabricant d'aliment...), ainsi que des acheteurs partenaires désignés et des producteurs non adhérents (qui bénéficient uniquement de certains services de l'association mais qui n'ont pas accès aux filières). Alors qu'avant le bureau et le conseil d'administration étaient officiellement mixtes (éleveurs et acheteurs), maintenant, des négociants et des éleveurs sont invités à titre d'experts.
« La contractualisation d'une partie de nos produits se dessine derrière ces textes, a commenté Frédéric Duchêne. Tenons-nous prêts et sachons réagir. Le fait que les acheteurs ne puissent plus être membres du conseil d'administration bouleverse nos habitudes. Mais nous ne nous passerons pas de leurs compétences en matière de connaissance du marché et nous ferons évoluer notre fonctionnement en ce sens. » 

Lucie Grolleau-Frécon

 

Repères / L’activité commerciale

Les broutards représentent une large part des animaux maigres vendus par les éleveurs (59 %). Viennent ensuite les laitonnes (10 %) ; les génisses maigres (10 %) ; les vaches maigres ; puis les vaches et génisses pleines ; les reproducteurs, les taurillons maigres, les taureaux de réforme. Du côté de l’activité « gras » (animaux vendus pour être abattus), on retrouve en tête les vaches (59 % de l’activité), les génisses (37 %), les jeunes bovins (2 %), les taureaux, les bœufs, les génisses culardes. Les adhérents continuent à vendre des broutards dans la filière Hérédia (non OGM), dans une proportion d’un sur quatre. 82 exploitations sont qualifiées pour commercialiser dans la filière label rouge charolais terroir. En 2018, 42 éleveurs ont vendu des animaux pour cette filière.
Bilan effectué via les données commerciales transmises par les adhérents (67 % sur 2018)