En calculant son empreinte économique et sociale, l'enseigne Super U de Saint-Donat-sur-l'Herbasse est désormais en mesure d'évaluer son impact sur l'économie locale. « Chaque emploi dans notre magasin en génère 0,8 supplémentaire dans la région et 4,3 en France, soutient Vincent Dequin, gérant du supermarché. D'après des calculs savants, l'impact du U de Saint Donat représente 143 emplois à temps plein : 78 dans le magasin, 24 chez ses fournisseurs, 24 en lien avec la consommation des ménages et 17 liés à la dépense publique. Par ailleurs, « 18 % de nos achats (soit 2,7 millions d'euros) sont effectués dans la région auprès de 243 PME parmi lesquelles 50 sont fournisseurs de notre marque de distributeur, ajoute Vincent Dequin. Nous savions que notre ancrage régional était fort mais à présent nous en avons la preuve. »

Evaluer les retombées en emplois et en euros

En France, trois magasins U(1), dont celui de Saint Donat, ont accepté d'être pilotes de cette étude pionnière(2) dans le secteur de la grande distribution. Ils ont transmis toutes leurs données de gestion de 2015 (achats hors carburants, masse salariale, charges sociales et fiscales...). A aussi été calculée la valeur ajoutée (chiffre d'affaires moins les consommations intermédiaires). Pour apprécier l'empreinte économique et sociale, ont été additionnés les impacts directs de l'activité (valeur ajoutée, emplois du magasin) et indirects (chez les fournisseurs et leurs filières) ainsi que ceux liés à la consommation des ménages, aux taxes versées... Bref, cela a permis d'évaluer assez précisément les retombées, en emplois et en euros, de l'activité de chacun des trois magasins U dans leur région respective.

Une autre image de la grande distribution

Au moment où se développe la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), une telle initiative tombe à pic. D'autant plus que le secteur de la grande distribution est très souvent décrié et accusé de tous les maux de notre société. Au U de Saint Donat, Vincent Dequin soigne ses relations. En boucherie, charcuterie-traiteur et boulangerie, 60 % de ses achats sont régionaux et 10 % locaux. « Dix-sept fournisseurs sont situés dans un rayon de 25 kilomètres, souligne-t-il. La Fromagerie alpine (Romans) est l'un d'eux. « Nous collaborons avec le U de Saint Donat depuis quatre ans, explique un de ses responsables. On arrive à bien communiquer, il y a un respect du fournisseur. » Grégory Manoukian, pour la société familiale Ravioles Mère Maury (Mours-Saint-Eusèbe), confirme : « Il y a chez U un contact direct, le référencement est moins complexe qu'avec d'autres enseignes. » La tonalité est la même chez la Maison Cavet (Dieulefit), qui fournit le magasin en picodons et autres fromages de chèvre.

Des filières locales valorisées

« Je me régale à travailler avec des producteurs locaux, confie Vincent Dequin. Nos emplettes sont nos emplois. » Sur les 57 producteurs drômois référencés dans la charte U, il a contractualisé avec 28 d'entre eux. Désormais, en mesurant l'empreinte économique et sociale de son supermarché, il connaît, chiffres à l'appui, l'impact de ce mode de fonctionnement. « Cela valorise et sécurise des filières locales, considère-t-il. Cela va aussi m'aider à convaincre mes collaborateurs à promouvoir encore plus les achats locaux. » Pour l'enseigne, c'est une nouvelle façon d'expliquer comment ses magasins s'engagent à faire un commerce qui profite à tous. Un commerce utile...

Christophe Ledoux

(1) Super U de Saint-Donat-sur-l'Herbasse, Super U de Carquefou (Pays-de-Loire) et Hyper U de Guichen (Bretagne).
(2) Etude « local footprint » développée par l'agence Utopies (cabinet de conseil en développement durable).

Repères /

A propos de Système U