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Arboriculture

En route vers une IGP abricot des Baronnies

Après cinq années d’une démarche d’identification au terroir, le syndicat de valorisation de l’abricot des Baronnies se lance résolument dans une démarche d’IGP avec le soutien de la chambre d’agriculture et du parc naturel régional des Baronnies provençales.
En route vers une IGP abricot des Baronnies

Une centaine de producteurs vivent de l'abricot dans les Baronnies. La moitié d'entre eux, fédérés au sein du Syndicat de valorisation de l'abricot des Baronnies, étaient réunis en assemblée générale le 27 novembre à Saint-Sauveur-Gouvernet. On notait la présence, entre autres, de Patrick Labaune, président du conseil départemental, Michel Grégoire, conseiller régional chargé de l'agriculture, ainsi que d'Anne-Claire Vial, présidente de la chambre d'agriculture. Dans un bref exposé des actions menées par le syndicat, son président, Jean-Marc Philibert, a tiré le bilan de la démarche d'identification au terroir engagée depuis cinq ans : « un cahier des charges et le contrôle de son application, une mise sur le marché de plateaux cartons "Baronnies" de 5 kilos (250 000 en 2015) qui a connu un certain succès mais qui a aussi montré ses limites, a expliqué Jean-Marc Philibert. La difficulté réside dans le fait que l'unité consommateur de l'abricot reste la barquette de 1 kg. Ce qui signifie que nos plateaux de 5 kg ne vont pratiquement jamais jusqu'au consommateur, l'expéditeur les transvasant en barquette. Il nous fallait donc trouver d'autres solutions pour que l'identification Baronnies soit visible sur les étals. » Ainsi, et avec l'appui de Benoit Chauvin-Buthaud, technicien à la chambre d'agriculture de la Drôme, a été lancée l'étude de faisabilité d'une IGP (indication géographique protégée) de l'abricot des Baronnies.

A la tribune de l’assemblée générale, de gauche à droite : Christelle Ruysschaert (maire de Saint-Sauveur-Gouvernet), Régis Aubenas, Anne-Claire Vial, Patrick Labaune, Olivier Durant (chef de service à la chambre d’agriculture) et Stéphane Levi-Valensy (attaché parlementaire de la sénatrice Marie-Pierre Monier).

Une décision mûrement réfléchie

Dans un long exposé technique, ce dernier a donné les résultats de l'étude. Les contacts avec l'Inao et les retours d'expériences menées par d'autres syndicats (producteurs de pommes de Savoie et abricots rouges du Roussillon) ont permis d'établir les conditions de la mise en place d'une telle démarche dans les Baronnies. Anne-Claire Vial, présidente de la chambre d'agriculture, est intervenue pour dire l'importance de l'obtention de ce label qui est le seul (avec l'agriculture biologique) à être reconnu par l'Europe et qui a, aujourd'hui, autant de prestige que celui de l'AOP. Plusieurs membres du conseil d'administration ont souligné qu'en dehors de cette démarche, les autres pistes de travail pour assurer la promotion de l'abricot des Baronnies sont maigres. Inversement, la démarche d'obtention d'une IGP pourra utiliser le travail déjà accompli depuis cinq ans par le syndicat : aire géographique délimitée et cahier des charges existant (même s'ils devront être affinés), présence d'un syndicat capable de structurer les professionnels de la filière et notoriété d'un produit identifié « Baronnies provençales ». La démarche IGP, entreprise de longue haleine, sera soutenue par la chambre d'agriculture. Benoit Chauvin-Buthaud poursuivra son travail en partenariat avec le parc naturel régional des Baronnies provençales. Ce dernier apportera une assistance technique en termes de promotion et de recherche de financement.

Un vote à l'unanimité

Jean-Marc Philibert (président du syndicat de valorisation de l’abricot des Baronnies).

Face à ce constat, la démarche IGP apparaît comme la seule permettant aux producteurs d'avancer. Après plusieurs échanges avec la salle, la décision de se lancer dans l'aventure a été votée à l'unanimité des présents, validant également la composition du conseil d'administration chargé de porter cette démarche.
Interrogé par ailleurs sur le bilan de la dernière récolte, le président Jean-Marc Philibert a indiqué que celle-ci avait été correcte. « Les quantités récoltées, de l'ordre de 14 000 tonnes, ont été importantes, les cours de la saison ont été plutôt bons. Par contre, la grêle a touché plusieurs exploitations et la météo a provoqué une perte de calibre compensée par des prix intéressants ». Au niveau national, la récolte 2015 d'abricots (160 000 tonnes) a baissé de 9 % par rapport à l'année passée. Les prix ont été globalement satisfaisants. Le marché à l'export, qui représente 40 % de la production, se porte bien, principalement vers l'Allemagne, l'Italie, la Suisse et la Belgique. 14 % des volumes partent à l'industrie de transformation.
La réunion s'est poursuivie avec plusieurs interventions. Régis Aubenas, responsable professionnel, a présenté le Crof* fruit et l'assurance récolte. Anne-Claire Vial a notamment évoqué les questions d'irrigation dans la Drôme. 

Alain Bosmans
* Crof : contrat régional d'objectif filière.