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Enseignement agricole : une reprise très prudente

Ce 11 mai marque la fin du confinement et une reprise progressive dans l’enseignement. Les centres de formation d’apprentis (CFA) et les établissements de formation continue sont les premiers de l’enseignement agricole à préparer un retour sur site des apprentis et stagiaires. Une reprise qui sera conditionnée à la capacité à respecter les règles sanitaires précisées dans le protocole national de déconfinement.
Enseignement agricole :  une reprise très prudente

Depuis ce lundi 11 mai, les centres de formation d'apprentis (CFA) et les établissements de formation continue sont, selon un communiqué commun de quatre ministères1, « susceptibles à nouveau d'accueillir progressivement leurs équipes, puis les stagiaires en formation continue (salariés, indépendants, demandeurs d'emploi) et apprentis ». Une formulation enrobée de prudence car comme l'indique encore le communiqué : « cette reprise de l'accueil sur site dépendra de la capacité à respecter des règles sanitaires précisées dans le protocole national de déconfinement ». En Auvergne-Rhône-Alpes, une centaine d'établissements sont concernés. « Pour l'instant, c'est le temps de la négociation, de la discussion, le temps politique », indique Nathalie Prudon-Desgouttes, cheffe du service régional de la formation et du développement à la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt Auvergne-Rhône-Alpes (Draaf Aura). « Pour être en condition d'accueillir des stagiaires et apprentis dans les CFA et CFPPA, il faut savoir si les enseignants et encadrants seront là et combien, si les agents et personnels qui assurent le bon fonctionnement des établissements seront également présents et en capacité de faire appliquer et respecter les gestes barrières et règles sanitaires prévues. Les établissements sont en train de travailler à la rédaction de leur protocole sanitaire qui devra être validé avant le retour des apprentis, des stagiaires et des personnels », précise Nathalie Prudon-Degouttes. Les responsables des CFA et des centres de formation attendent encore de connaître le contenu d'un guide pour les salariés et employeurs des CFA et organismes de formation, élaboré avec les organisations professionnelles du secteur, qui devrait être rendu public cette semaine par le ministère du Travail. La reprise se fera donc très progressivement et avec la plus grande prudence. Dans leur communiqué commun, les quatre ministres (Travail, Éducation nationale et Jeunesse, Agriculture et Alimentation, Enseignement supérieur, Recherche et Innovation), ont tenu « à saluer le travail effectué, au cours de ces dernières semaines, par les équipes des centres de formation d'apprentis et organismes de formation, pour mettre en place des formations à distance, qui ont permis aux élèves, étudiants, apprentis et stagiaires de poursuivre leur formation. La reprise progressive de l'accueil permettra de combiner la formation à distance et les formations sur site », indiquent-ils.
Dans les départements verts, comme ceux de la région Auvergne-Rhône-Alpes, pour les élèves du cycle 4 de l'enseignement agricole (4ème et 3ème), le retour sur les bancs de l'école sera tranché fin mai.

Les spécificités de l'enseignement agricole compliquent la reprise

Didier Guillaume a annoncé le 7 mai aux sénateurs, lors d'une audition, que les établissements d'enseignement agricole devraient rouvrir début juin. Mais les spécificités de l'enseignement agricole, avec 50 % des élèves en internat, rendent les conditions de reprise encore plus compliquées.
« Un élève sur deux dans l'enseignement agricole est interne, une donnée qui risque de limiter le nombre de places pour la reprise prévue le 2 juin, compte tenu des contraintes sanitaires », a indiqué le ministre de l'Agriculture à l'agence France-Presse. « Nous avons des spécificités par rapport à l'Éducation nationale : sur 200 000 apprenants, nous avons 100 000 internes, là où l'Éducation nationale n'a, je crois, que 10 % », a rappelé Didier Guillaume lors de son audition au Sénat. «  Nous allons rouvrir, je l'espère, nos lycées, dans les jours et les semaines qui viennent (...) mais, évidemment, dans un endroit où il dormait quatre jeunes, il n'en dormira peut-être plus que deux, donc si on diminue par deux ou par trois nos capacités d'internat, évidemment, nous ne pourrons pas faire rentrer autant d'élèves que nous le voudrions chez les internes », a indiqué le ministre. « Il faudra les loger, ces internes, et évidemment, il n'y aura pas de reprise des cours si les mesures sanitaires ne sont pas respectées au millimètre, c'est absolument indispensable. La priorité numéro un, c'est la sécurité des Français », a-t-il insisté. En revanche, le ministre a assuré que les inscriptions se dérouleraient normalement pour la rentrée de septembre. « Chaque jeune qui s'inscrit sera inscrit. Pour les inscriptions, on va évidemment prendre tout le monde, y compris ceux qui veulent être en internat. Il n'est pas question de présélectionner avant, ce serait une erreur fatale », a déclaré le ministre, en espérant que les choses rentrent dans l'ordre sur le plan sanitaire. S'il règne encore beaucoup d'incertitudes sur la reprise des cours en présentiel dans les établissements d'enseignement agricole, la continuité pédagogique est assurée via les outils numériques et, une chose est sûre, la date officielle des vacances scolaires d'été reste fixée au 4 juillet. 

C.D et AFP
1 Ministère du Travail ; de l'Éducation nationale et de la Jeunesse ; de l'Agriculture et de l'Alimentation, de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.